28.6.05

il fait trop chaud

je vais me rafraîchir un peu dans le midi chez ma fille!! quelques jours
je ne sais si je pourrai bidouiller là-bas

photo


photo??allez un aperçu pour les curieux! oui c'est moi.
je ne sais comme je me débrouille , j'ai du vide en haut de ma page, il faut dire que j'ai bidouillé en essayant de mettre un compteur et voilà j'ai mal cuisiné, déjà une fois c'était arrivé puis s'était rétabli en continuant à poster,



alors j'espérais

26.6.05

chanson pour fanny





Chansons pour Fanny.









Il fait jour le ciel est rose


Il fait jour le ciel est rose, l’horizon vermeil,
Quand la lune se repose, lèves-toi soleil,
On entend sous la feuillée, les oiseaux siffleurs,
Et l’abeille réveillée, dit bonjour aux fleurs.

En rêvant de belle eau fraîche
Beuglent nos grands bœufs
Ils voudraient quitter leur crèche
Pour les prés herbeux.

24.6.05

C'est dur d'attendre


sûrement on va pouvoir partager

21.6.05

Ratatouille de chiffres et de dates

Ratatouille de chiffres et de dates.

Bien mélanger et servir chaud ou froid, ajouter sauces diverses et condiments
Au goût de chacun.



5,4,3,2,1, Partez
Le compte à rebours est commencé
Il faut arriver le premier, si vous voulez gagner.
Le premier de la classe, le premier de la course à pied
A pied, à cheval ou en voiture…..
Aux 24 heures du Mans !

1, 2, 3, 4, 5, et c’est reparti
Ils sont tous là les chiffres, par 2, par 3, agglutinés,
En file indienne ou en colonne,
Pour faire nombre.

Se répétant à l’infini
Ils font les grands nombres.

S’organisant à leur façon, ils font les nombres premiers
Bizarre d’être premier et en grand nombre !

Il y a des chiffres très spécialisés : 3,1416 par exemple
Qui s’arrangent pour qu’on ne sache jamais le compte !

Des chiffres prétentieux qui comptent les étoiles

Des chiffres associés : des chiffres et des lettres.
Ils sont 9 à tout casser plus le 0
Les lettres, elles sont 26 !
Comment voulez-vous qu’ils s’associent ?

Il y a les chiffres qui s’alignent derrière une virgule
Et qui servent à saucissonner
Une seconde en 4, en 8 par exemple ou même en milliard
Un milliardième de seconde, ça compte
Quand on veut départager les gagnants

Il y a des p’tits farceurs : 20, 100, 1000 ânes dans un pré :
Ça fait combien de pattes et d’oreilles ?
4 pattes et 2 oreilles voyons ! (Vincent mit l’âne dans un pré)

Qu’est-ce qu’elle a donc fait
La tite hirondelle ?
Elle nous a volé 3 p’tits sacs de blé……

Il y a de gros fugueurs, en troupes compactes,
Qui tombent dans le trou de la SECU en se bousculant,
Des tout petits qui s’évadent du porte-monnaie
Avant d’arriver chez le boulanger.
Des très puissants!
Mine de rien,3 puissance2 en mètres carrés
ça fait déjà une petite piaule
Pour étudiant modeste ou famille pauvre

Et je ne vous ai pas parlé d’un petit fûté :
Longtemps on l’avait ignoré. Eh oui le 0

Les Arabes nous l’avait donné,
On les a battus à Poitiers, 732.

En s'alignant derrière les autres, en remplissant les intervalles
Il fit une révolution.
Les chiffres romains se sont mis à bouder,
On n'en voit plus guère qu'aux frontons des anciens édifices
Ou aux cadrans des vieilles horloges

Alignez-vous devant (derrière c’et plus sûr) les autres et vous verrez !

Mais un 0 tout seul ça veut dire quoi ?
Rien ! rien du tout.
Ah mais ! un 0 pointé c’est autre chose !

Parlons aussi des chiffres très sérieux
Qui servent à immatriculer les véhicules ou les prisonniers !
Qui servent à écrire les dates, à nous repérer dans le passé
Voyons 732, 1515,1420..1789 et le toutim….

Au fait, la guerre de cent ans, elle a duré combien ?
Et Mathusalem, il avait quel âge quand il est mort ?
Et Roland à Roncevaux ?
Les chiffres sont aussi des menteurs..
Mais ce sont de pauvres chiffres qui se font manipuler.

Car il y a des petits malins
Qui ont repéré les chiffres fatidiques : 7..13… 1000...
qui font peur ou espérer.
Ceux qui s’en fichent comme de l’an 40…
Ceux qui comptent les moutons….
Ceux qui ont des bas de laine .
Ceux qui ont peur des dizaines : 20 ans 40 ans 70 ans.
Et ceux qui savent compter .


Faut vous dire Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne cause pas Monsieur
On ne cause pas on compte.

j.Brel

En euros, en dollars ou en yens !
Alors là c’est la bagarre !
A qui tirera les marrons du feu
Et qui sera laissé pour compte.

Car il faut faire du chiffre Madame
Si vous voulez aller encore à la Samaritaine

Mais quand on aime on ne compte pas
Même si les bons comptes font les bons amis.

Des bons amis, il n’y en a pas des 1000 et des 100
Ça se compte sur les doigts de la main
Encore faut-il savoir compter jusqu’à 10

Deux et deux quatre
quatre et quatre huit
huit et huit font seize…
Répétez ! dit le maître
Deux et deux quatre
quatre et quatre huit
huit et huit font seize.
Mais voilà l’oiseau lyre
qui passe dans le ciel
l’enfant le voit
l’enfant l’entend

l’enfant l’appelle
Sauve-moi
joue avec moi
oiseau !
Alors l’oiseau descend
et joue avec l’enfant
( J Prévert

20.6.05

notes sur coralline

"Autant que je puisse en juger" a dit un comment. remarque prudente et pour cause! ce n'est pas la première fois qu'on me demande d'une façon plus abrupte ce que cela veut dire et j'ai bien conscience que ce texte baroque est plein de distorsions dans le temps, dans l'espace, de symboles obscurs et pourtant oui j'y tiens , il a été écrit d'un seul jet - ou presque- et je ne peux plus y toucher car il résume pour moi un moment de crise, un tournant peut-être dans ma conscience de mère.

Alors, et je m'en excuse, j'ai essayé après coup , de comprendre moi aussi ce que j'ai voulu dire, ,je suis passée de l'autre côté de la barrière pour voir ce que le prof aurait pu dire.

Cela a donné ceci:Notes sur « Coralline »

Tout au long du texte se côtoient, s’allient ou se confrontent deux personnages principaux : une mère et un enfant, dans deux univers : un univers visible, familial et social, un univers secret, intime.
Toute la tension dramatique repose sur les conflits ou les alliances possibles entre le réel et l’imaginaire.
L’atmosphère du début est plutôt légère et harmonieuse : « On respire bien » ; à la fin elle s’épaissit, toute chargée d’inconnu et de mort. L’éternel élan de la vie vers un meilleur, un idéal, débouche sur le grand mystère du monde et l’impuissance de la condition humaine.

On peut distinguer 3 parties
Première partie : du début à « Pour l’instant » ( 5 paragraphes)
Deuxième partie : jusqu’à : « Elle rencontre le monsieur noir »
(6 paragraphes.)
Troisième partie : jusqu’à la fin. (5 paragraphes)

Première partie.

Le personnage de la mère

C’est un être social et sociable, en accord avec son milieu.

La chambre du bas : celle qui est au ras du sol, visible et d’accès facile, s’ouvre sur l’extérieur, la fenêtre est ouverte, l’air y entre, il est spongieux, c'est-à-dire perméable, l’être humain communique avec le milieu naturel : on respire bien.

Les deux personnages secondaires : ils témoignent d’une ouverture vers un social élargi et nuancé.

Le monsieur noir, c’est l’étranger, l’autre que l’on accepte et que l’on salue, avec une petite nuance d’effort pour bien persuader cet homme – et soi-même ?- qu’il est notre égal ; c’est une petite touche d’humour discret.
Avec la voisine les rapports sont plus simples, tout à fait naturels. Une promenade, un petit chien ; on se laisse aller aux petits potins de quartier avec malice mais sans méchanceté. Quelques mots de douceur enfantine (bobos -sucrés) en harmonie avec l’odeur fraîche des fenêtres s’opposent à (cancans - poivre)

Mais Coralline est surtout une mère.

Les expressions : le soir, la chambre du haut, évoquent une autre vie plus élevée, plus secrète, la mission de la mère, mission éternelle, complexe et aimée (depuis la nuit des temps) – (fleurs multiples)- (avec ferveur)

La mission créatrice requiert :
Le don premier
(du lait coule de ses doigts), cette image traduit une sorte de sublimation de l’allaitement dépouillé de la vision érotique du sein .
L’imaginaire (un rêve dans la nuit)
La connaissance. (expressions empruntées à la technologie biologique : synapses, neurones)
mais aussi
La patience, le scrupule (elle s’interroge- une ébauche)
La confiance et l’espoir (elle va réussir)
et puis
La culture poétique, les fantasmes des croyances sur le passé et l’avenir, toutes ces histoires qui plaisent aux enfants.

Au 5ème paragraphe sont développées toutes les visions imaginaires d’un monde poétique et idéal où les barrières seront abolies entre les races et les générations et même entre les éléments de l’univers (des noirs, des jaunes, des blancs)-(des mères- enfants)-(des mondes errants)

Cependant la mère ne perd pas le contact avec une certaine réalité.
L’enfant réel doit aller à l’école, elle soupçonne qu’il peut lui échapper (lui aussi il a sa petite idée), être en danger. Pour elle, le monsieur noir est un amical passant mais pour son fils, elle a quand même peur, elle cède à la suspicion générale, elle est inquiète, le surveille et le dirige (elle ira voir – elle le ramène) et elle lui prépare ses tartines et du bon chocolat fumant.

En résumé toute cette première partie est axée sur le personnage de la mère. L’enfant n’apparaît pas. Le paragraphe 7 « pour l’instant….chocolat fumant. » est une charnière, une articulation à partir de laquelle s’opère une sorte de glissement au premier plan du personnage de l’enfant.



2ème.partie

La mère perd un peu de son libre arbitre (c’est plus fort qu’elle) elle devient excessive (avec sa chair, avec son sang) elle reste accrochée à l’enfant qui lui donne la main mais lui l’a déjà reniée (sans savoir que c’est sa mère- il dira qu’il n’a pas de parents – il ne retournera pas au village)

L’enfant : il renie le passé (un train de cercueils volants) il l’a fouillé avec désinvolture et mépris.
Le mot grenier évoque les vieilleries, les rebuts. Des mots de dérision, dentelles et mirlitons, confirment son rejet : il a fermé la porte à clé.
Le monde commence avec lui.
Il refait le monde : un monde complètement différent : (une orange bleue) un monde d’amour (pour enserrer l’amour)

Il ment et se moque gentiment de sa mère (il dit qu’il a fait ses devoirs – un volcan de pommes de terre). Il part.

Cependant il reste quelque chose qu’on ne peut dire : un lien secret impossible à renier et qui subsistera jusqu'à la fin (il a le double dans sa poche) elle le regarde partir et sourit, (aux petits pas dans la poussière, elle sait qu’il revient de temps en temps)

Le comportement de cet enfant est à l’image de celui de tous les jeunes qui s’opposent aux parents pour conquérir leur autonomie.


Une troisième partie commence au 12ème. Paragraphe qui est aussi un paragraphe de transition annonçant le retour de la mère au premier plan.

La mère revient à la vie concrète de tous les jours, elle essaie de lutter contre la solitude en s’intéressant à la nature, à sa petite personne, aux misères du monde extérieur, à ses tragédies (pleuvoir tant de sang) mais tout est précaire et vain (une rose éphémère). Ses occupations ne sont qu’un voile sur des interrogations lancinantes, sur les meurtrissures de la vie, sur un deuil mortel. (elle voudrait savoir s’il lui a pardonné la vie).Donner la vie est une grave responsabilité.

Le dernier paragraphe est une fiction symbolique, une orchestration du sentiment de mort et de solitude. L’enfant du monsieur noir - tout pareil au sien - n’est pas parti, il est mort. Et lui il n’a plus sa place chez les Blancs.

Aperçu sur le style.
Le rythme scandé par des sonorités sourdes (an ..an..) qui se répètent tout au long du texte font penser à ce vers de Baudelaire .
« Mon cœur, comme un tambour voilé, va battant des marches funèbres. »)
Aux images figuratives (il a les yeux tout ronds, pleins de sommeil) ; transposées (l’expression, un petit volcan de pommes de terre évoque cette petite montagne de purée avec un trou au milieu pour y mettre le beurre et que les enfants aiment faire) se mêlent des images tout à fait virtuelles (les petits pas dans la poussière du grenier.)

Conclusion.
Ce conte est en partie autobiographique. La voisine c’est ma voisine, le monsieur noir existe aussi, il passe dans ma rue. Mais la mort de son enfant est une extrapolation fictive des faits divers et des massacres qui ont eu lieu à Paris contre des Magrébins.

D’un pessimisme profond malgré quelques touches d'espoir et de poésie, ce conte n’est pas sans faire écho à l’un des premiers poèmes écrits à 14 ans : Cieux sauvages. Ces cieux laissent entrevoir un instant la clarté d’un monde merveilleux et connaissable puis tirent un grand drap noir devant les yeux d’une humanité puérile et impuissante.

18.6.05

c'est peut-être un conte

Coralline


Le jour Coralline habite la grande chambre du bas. Elle est bien souriante. La fenêtre est ouverte. Le grand monsieur noir qui passe lui fait un salut bien poli. Elle lui adresse le sien avec un petit signe en plus pour montrer qu’on est bien égaux. Elle sort avec la voisine et son petit chien. L’air est spongieux. Les murs sont spongieux. Elle se sent tout à fait soluble. Petits cancans sucrés. Gros bobos enfiévrés. Un grain de poivre sur la langue. Odeurs fraîches des fenêtres. On respire bien.
Ça pourrait être ça sa vie.

Mais il y a la chambre du haut. Depuis la nuit des temps elle y fabrique un enfant que personne ne connaît. Elle, elle a sa petite idée. Une belle petite idée qui pousse en fleurs multiples qu’elle entretient et soigne avec ferveur.

Chaque soir elle s’interroge : est-ce bien ainsi ? Ce n’est qu’une ébauche. Parfois une rêve dans la nuit. Sûr elle va réussir. Du lait coule de ses doigts. Dans le linge de l’armoire sont les synapses empilées, des petits ponts vers tous les temps. Ce sera un enfant des temps futurs avec des cheveux de vent, le grand souffle des commencements. Elle lui racontera des histoires. Des histoires de revenants qui lisent l’avenir et le présent et il sera tout content, l’enfant.

Mais demain il y a école. L’école des autres enfants. Alors elle le range bien à l’abri dans un placard, à côté de l’armoire aux mémoires, parmi les stocks de neurones dormants, de petits flacons hormonants et les grimoires de tous les temps. Demain elle ira voir dans la rue s’il y est. Parce que lui aussi il a sa petite idée. Alors elle le ramènera prudemment. La rue c’est pas pour les enfants. Un lieu où passe le monsieur noir si souriant. On ne sait jamais.

Quand il sera grand il fera des avenues. Des avenues larges comme le monde où seront tous les enfants. Des noirs, des jaunes, des blancs. On aura rasé toutes les maisons -ni portes, ni fenêtres - pour que puisse souffler le vent, le vent tiède des planètes, des bouquets d’étoiles et de mondes errants. Il n’y aura plus que des enfants, des enfants-mères, des mères enfants .

Pour l’instant elle lui prépare ses tartines et du bon chocolat fumant.

Et puis c’est plus fort qu’elle, elle retourne à ses œuvres secrètes, à ses manigances perverses. Avec sa chair, avec son sang, elle édifie des continents où il sera bien l’enfant. Il aura des mains douces lavées aux eaux des océans. Il les glissera dans les siennes pour l’emmener dans ses voyages, légère comme une aile, sans savoir que c’est sa mère et il sera tout content l’enfant. Il dira aux océans qu’il est né d’une pierre sous la mousse et qu’il n’a pas de parents. Il ramassera des coquillages pour faire des colliers mouvants. Il ne retournera pas au village.

Il voudrait décorer les nuages, y accrocher tout un train de cercueils volants pour faire joli dans ses souvenirs. Le premier contiendrait sa mère, le deuxième tous les pères sans enfants et puis les autres toutes les histoires de revenants.



Il a dormi dans les nuages, rêvé qu’il était une tige–liane aux nœuds coulissants, pour enserrer l’amour qui va partout s’éparpillant, un fil de cœur se dévidant à l’entour de tous les rêves pour en faire une pelote ronde, ronde comme une orange bleue.

La mère est revenue dans la cuisine. Elle a préparé des oranges avec du lait brûlant. Un petit garçon est arrivé, sans bruit par l’escalier. Ses yeux sont ronds pleins de sommeil. Il dit qu’il a déjà déjeuné d’un petit volcan de pommes de terre. Il rit en l’embrassant. Il dit qu’il a fait ses devoirs et qu’il va partir pour l’école.

En réalité il a fouillé toutes les armoires, bousculé toutes les fioles et les onguents, mélangé les ingrédients, déchiffré tous les grimoires, sorti les cris d’amour et de colère, déplié linceuls, dentelles et mirlitons, trouvé la clé du grand mystère dans le grenier où il est né. Il a fermé la porte à clé. Il donne la clé à sa mère, il a le double dans sa poche. Et quelque chose qu’on ne peut dire. La mère le regarde partir. Elle sourit. Elle range la nourriture. Elle retourne dans la rue. Elle serre dans sa main la petite clé du destin qui l’a faite mère .

Elle rencontre le monsieur noir qui sourit si gentiment. Il tient par la main un petit garçon tout pareil au sien.

Coralline s’est acheté de quoi connaître la nature, les fleurs, les oiseaux et leurs chants, de quoi soigner les petites misère que l’âge fait en avançant. Elle regarde le grand sillage que font les avions tout blancs quand ils dispersent aux quatre vents toutes les pensées légères qui font trembler les nuages et pleuvoir tant de sang, elle arrose une rose éphémère qui refleurit à chaque aurore et meurt quand le soleil descend .

La nuit elle interroge les ténèbres. Elle ne sait plus où est l’enfant. On lui a dit qu’il était grand, qu’il ne fallait pas s’en faire. La haut, aux petits pas dans la poussière, elle sait qu’il revient de temps en temps.

Mais c’est plus fort qu’elle, elle meurt doucement, sans en avoir l’air. Elle voudrait savoir s’il est content, l’enfant, s’il lui a pardonné la vie, les meurtrissures des pourquoi, des comment .

Elle ne voit plus le monsieur noir, il est reparti dans sa patrie, sans savoir pourquoi la vie, pourquoi la mort de son enfant.


Micheline Lucas.

17.6.05

le petit couteau noir de la cuisine

LE PETIT COUTEAU NOIR DE LA CUISINE

La lame du petit couteau noir de la cuisine
Est toute courbée. Elle n’a pas cassé
Mais elle garde le pli.
On n’ose plus y toucher.
C’est un tout petit couteau noir
Rescapé d’un autre âge
Pas en inox bien sûr
En acier pur comme on n’en fait plus.
Sa virole est d’argent, sa lame mince et flexible
Coupante comme un rasoir.
Sans doute a-t-il servi sur quelque grande table entre la poire et le fromage.
Chez nous il était à tout faire, on en prenait bien soin car il était irremplaçable.
Mais voilà que sa lame est toute tordue.
On n’ose plus y toucher de peur de la casser.

Peut-être faut-il le laisser témoigner
Que les hommes sont fous.

Elle a plié la lame, elle n’est pas entrée.
Elle a buté sur un bouton ?
Elle a rencontré le plancher
Quand on a ceinturé le dément ?
Le petit couteau noir de la cuisine
Sa lame est toute courbée
Peut-être faut-il le laisser témoigner.

C’était un certain jour de fête
Doux comme un printemps,
Perfide comme choses arrêtées
Après l’orage dévastateur.
Les parents les amis autour de la table
Reprenaient souffle.
On picorait dans les assiettes,
On picorait dans les pensées
Qui se roidissent après la peur.

Le fait divers est très banal :
Une femme battue une femme qui s’est tirée
Un soir de grande exaspération et de grand courage.
Voilà. Il n’a pas supporté,
Il voulait encore sa proie
Il l’a trouvée bien entourée,
Alors dans la cuisine il a pris le couteau
Le petit couteau noir tranchant comme un rasoir.
C’est sûr qu’il voulait signer sa défaite et sa souffrance
Par du sang
Répandu sous nos yeux.
Nous le mettre sur la conscience.
Mais on a ceinturé le dément.

Le petit couteau noir de la cuisine
Tout seul comme un grand
Restera dans le tiroir
Sa lame est toute courbée.

13.6.05


fleur des champs

Fleur des Champs

Fleur des champs


Elle était née un jour dans une grande prairie. Elle n’était pas laide du tout, pas d’une grande beauté non plus, pas avec ce teint de transparence qu’on voit à la chair des roses dans la première lueur du matin. Entourée de hautes herbes vigoureuses, solidement ancrée dans la terre nourricière par une longue racine, elle n’était pas fragile non plus.

Elle regrettait seulement de ne pouvoir voyager, mais l’hirondelle qui venait d’arriver lui dit que c’était bien inutile car il fallait toujours revenir au même endroit. Elle aurait bien voulu savoir chanter comme le vent, mais le grillon lui dit qu’il apportait la pluie, arrachait parfois les grands arbres et décoiffait les petites filles. Elle aurait bien voulu épouser le coquelicot, mais il n’était pas de son monde; fier et éphémère il disparut sitôt venu.

De tout petits moucherons venaient parfois danser autour de sa corolle, cela la distrayait un instant. . . leurs arabesques étaient si jolies ! Un jour un gros bourdon doré vint lui rendre visite. Riche et somptueux , mais quel fardeau pour son mince pétiole ! Elle fit ce qu’elle put pour ne pas se courber dangereusement. Pourquoi n’était-elle pas opulente comme le gros pissenlit qu’il lui préféra ? . . Soudain un joli papillon la frôla d’un geste amoureux. Quel bonheur ! Quelle délicatesse que ses pattes de velours ! Elle lui offrit un peu de son pollen.

Quand il eut bien pillé son nectar, ses réserves d’eau et de miel, il s’en alla sans un adieu.

12.6.05

8.6.05

pour ceux qui passent le bac philo connaissance de soi .n 6

La conscience de soi. connais-toi toi-même

Dans son essai L'Être et le Néant, le philosophe existentialiste français Jean-Paul Sartre évoque le problème psychanalytique du refoulement. D'après Freud, nous avons en nous des pulsions inconscientes, que notre conscience refuse de laisser s'exprimer. Force est alors d'admettre que " la censure, pour appliquer son activité avec discernement, doit connaître ce qu'elle refoule. "

Or, la censure doit nécessairement " avoir conscience de discerner " les impulsions dangereuses.

Les résistances du malade soigné par la psychanalyse " impliquent au niveau de la censure une représentation du refoulé en tant que tel. " Les efforts de la censure pour empêcher le dévoilement de l'objet refoulé impliquent en effet " une compréhension du but vers quoi tendent les questions du psychanalyste et un acte de liaison synthétique par lequel elle compare la vérité du complexe refoulé à l'hypothèse psychanalytique qui le vise. " Si nous n'avons pas conscience de " ces différentes opérations ", c'est que la censure est " conscience d'être conscience de la tendance à refouler, mais précisément pour n'en être pas conscience. " Autrement dit, la censure fait preuve de " mauvaise foi " sartrienne ; et nous avons en réalité conscience de ce que nous voulons cacher à la fois aux autres et à nous-mêmes.

Une autre manière de savoir qui je suis serait de réinvestir les " friches " de ma conscience. Rêveries, fantasmes, imagination font également partie de moi. Les refuser comme " folles du logis " nierait des pans entiers de ma personnalité.
Nous sommes devant un autre paradoxe : si la rêverie est une conscience qui diminue, elle ouvre également sur le monde intérieur, à mi-chemin de la conscience et du rêve.

" Je ", on l'a vu est le sujet se pensant dans l'immédiateté, avec certains inconvénients comme l'étroitesse du champ de la conscience, sa subordination à un projet immédiat.
Dans la rêverie, nous dit Gaston Bachelard ( introduction de La poétique de la rêverie), " la poésie constitue à la fois le rêveur et son monde ", une sorte de réconciliation du je et du moi. En nous obligeant à une prise de conscience, à un retour systématique sur
nous-mêmes, cette manière d'utiliser l'image n'est pas une rêverie poétique mais " un accroissement de conscience, [...], un renforcement de la cohérence psychique. " Bachelard propose de laisser vivre en nous la rêverie pour mieux en jouir et l'étudier, pour mieux nous construire.


Même si toute connaissance définitive de notre " moi " est à jamais hors de portée du champ de nos investigations, il est absolument nécessaire de parvenir à une meilleure connaissance de soi-même. Cette connaissance permettrait de faire en nous-mêmes la distinction entre ce qui procède de l'habitude, de l'éducation, des réflexes, du conditionnement social et ce qui procède de notre volonté consciente et indépendante.

Se demander ce que l'on peut savoir de soi est un enjeu considérable. Notre relation à nous-mêmes conditionne une claire perception non seulement de nous-mêmes, mais aussi du monde et des autres, des relations que j'entretiens avec ce monde. Je est le mieux placé pour parler de moi, même si cette place est parfois inconfortable !

Tous les moyens semblent bons pour se connaître, c'est à dire choisir sa vie. La marche vers la connaissance de soi est donc, au fond, une marche vers la liberté, une démarche philosophique.
**

http://lettresbacpro.free.fr/philo2.htm
15/01/2005

7.6.05

encore des fleurs pour égayer nos peines

FLEURS

Des ancolies. Myosotis.
Le géranium Robert.L’hellébore ma commère
Et le précieux orchis dans le spongieux du pré.
La mauve et son regard. Regard mauve
Des scabieuses.

Tous ces noms ma chérie de soleil et de vent
Où marche la prairie.
La véronique bleue
Si tenue.Et le plantain lancéolé - tu connais ?
-Qui brille de rosée dans les herbes élancées.
La carotte sauvage, ombelle raffinée.
Le lapin est absent...Ancolie de la mélancolie.

Le delphinium compliqué
L’absence rayonnante,
Son nom pas de chez nous,
Son bleu Son bleu cru, aigu,
Qui nous parle latin En nos jardins gaulois.

M Lucas . juin 1994.

c'est un casse t�te!

connais-toi toi même n 5

Cependant est-il possible d'accéder à une connaissance pleine et entière de soi ? Il est clair que les moyens que nous avons passés en revue permettent d'explorer notre intériorité, mais leur combinaison adroite peut-elle, seule, nous amener à la connaissance de l'ensemble de notre être ?

Les découvertes de la psychanalyse, et les travaux des différents philosophes que l'on peut qualifier de "précurseurs " de cette science, semblent prouver que non.

En effet, notre conscience ne serait qu'une partie de notre " moi " total, autrement dit, l'Homme est plus que la simple conscience qui semble a priori le diriger.
Rêves, actes manques, lapsus, névroses et psychoses diverses attestent l'existence d'un " moi " plus profond que notre " moi " pensant et organisateur de pensée, d'un inconscient formé de pensées refoulées par un " organe de censure " de notre conscience mais qui, parfois, remontent à la surface - et se traduisent par des " symptômes " parfois dangereux pour la personne.

Freud, le fondateur de la psychanalyse, affirme même dans sa Métapsychologie que " ce n'est qu'au prix d'une prétention intenable que l'on peut exiger que tout ce qui se produit dans le domaine psychique doive aussi être connu de la conscience. "
Autrement dit, la conscience ne représente qu'une infime partie de notre moi, et toute connaissance de ce que nous sommes vraiment est définitivement hors de notre portée.

La conscience ne serait qu'une île minuscule, perdue au milieu d'un immense océan de pulsions refoulées. Les habitants de l'île de Conscience seraient de malheureux sauvages, toujours le ventre vide, en même temps effrayés et attirés par l'étendue d'eau sans limites s'étalant autour de leur territoire. L'île de Conscience est régulièrement submergée par les vagues de l'inconscient, causant des dégâts considérables.
Les Consciencieux aimeraient découvrir le vaste monde, mais les misérables arbres aux branches tordues poussant sur le sol rocailleux de leur îlot ne peuvent suffire à la construction du navire de fort tonnage qui pourrait servir à leur expédition.

De plus, certains d'entre eux sont terrifiés par la Mer de l'Inconscience et par
les créatures qui en habitent les profondeurs.

De plus, il existe sur l'île de Conscience des terres en friches, inexplorées par ses habitants. Dans ses Nouveaux essais sur l'entendement humain, Leibniz montre qu' " il y a à tout moment une infinité de perceptions en nous, mais sans aperception et sans réflexion, [...] dont nous ne nous apercevons pas. "
II existe en effet des " degrés " dans l'échelle de la conscience : conscience en sommeil, conscience éveillée, conscience active, conscience absolue.
Il faut bien admettre que la plupart du temps, nous ne prenons pas la peine d'analyser tous les messages qui nous parviennent.
En passant d'un degré de conscience à un autre, nous éprouvons, en un court instant, la sensation d'un homme qui, après des années passées dan un cachot obscur, recouvre sa liberté et contemple à nouveau la lumière du jour. Cependant nous passons la plus grande partie
de notre vie dans la pénombre de notre conscience, nous ne prenons en compte, des sensations qui nous parviennent du monde extérieur, que celles qui s'imposent directement à nous avec force ; or, pour accéder à la pleine conscience de nous-mêmes et du monde extérieur, il faudrait réinvestir le terrain de notre entendement, et ramener vers la conscience tout ce qui nous parvient, ainsi que tout ce que nous avons en apparence oublié mais qui agit encore sur notre psychisme.
C'est un véritable travail de tous les instants, peut-être le véritable sens du mythe de Sisyphe.

Autrement, nous serions condamnés à mener une vie de fantômes, au milieu des ténèbres de l'absence de conscience. " Nous sommes des automates les trois quarts de notre vie ", disait Leibniz.

En effet, nous sommes le plus souvent guidés par nos habitudes, nos réflexes, notre éducation et nos sentiments inconscients que par notre véritable conscience.

Faut-il cependant, devant les faits mis en évidence par la psychanalyse, abandonner toute recherche de soi ?
Faut-il, au contraire, poursuivre l'entreprise commencée et aller toujours plus avant dans la recherche de la connaissance de soi ? Avons-nous les moyens d'explorer notre inconscient ?

S'il est fort improbable que nous puissions parvenir à une connaissance absolue de nous-mêmes - ce qui ferait de nous l'égal des " dieux " qu'évoque l'inscription du temple de Delphes -, nous pouvons tout de même accéder à une meilleure connaissance de nous-mêmes.

L'introspection nous permet de mettre de l'ordre dans nos sentiments, l'appel au regard de l'Autre nous donne une vision de nous-mêmes plus objective, la psychanalyse permet de faire remonter à la surface du conscient nos désirs secrets, le maintien en éveil de notre conscience agrandit notre entendement, et l'esprit d'autocritique assure la constance de nos recherches, indispensable dans la mesure où nous sommes des êtres de changement et où nous ne sommes plus les mêmes d'un moment de notre vie à un autre.
tp://lettresbacpro.free.fr/philo2.htm 15/01/2005
(à suivre)

6.6.05


l'ombre et la lumi�re

connais-toi toi-même n 4

En effet, nous sommes des êtres changeants : notre manière d'être, notre rapport aux choses, nos convictions,peuvent varier infiniment d'un moment de notre vie à un autre. Là encore, notre expérience personnelle joue un grand rôle sur ce que nous sommes, en influençant l'évolution de nos pensées conscientes et inconscientes.

Deux amis d'enfance se retrouvant après plusieurs années risquent de ne plus se reconnaître, voire de ne plus prendre plaisir en compagnie de l'autre, tandis que si leurs voies ne s'étaient pas séparées, leur amitié seraitpeut-être restée intacte.

La connaissance de soi ne peut donc être à la fois totale et définitive : l'évolution de ce que nous sommes,conditionnée par l'évolution du monde autour de nous, est un processus continu, qui ne connaît de fin qu'avec la mort. . " La crainte, le désir, l'espérance nous élancent vers l'avenir, et nous dérobent le sentiment et la considération de ce qui est, pour nous amuser à ce qui sera, voire quand nous ne serons plus " Montaigne,(Essais 1.3) souligne ainsi la perpétuelle mutation, la marche en avant de l'être. Il montre aussi que notre faculté à nous projeter vers l'avenir constitue un obstacle à la connaissance de notre moi.S'il est probable de retrouver chez un individu les mêmes traits de caractère à différentes étapes de sa vie, ilest fort rare que ces caractéristiques mêmes qui font la spécificité de cette personne n'aient pas évolué tout aulong de son existence. "On ne peut pas descendre deux fois dans le même fleuve. " (Heraclite.)

La recherchede notre " moi " s'apparente donc à la recherche philosophique de la sagesse, dans la mesure où cetterecherche est infinie.
Se connaître soi-même, ce serait se chercher à chaque instant, s'exercer sans cesse à l'autocritique.Cet appel régulier à l'autocritique, on l'a vu, doit s'appuyer à la fois sur l'introspection et l'appel au regard de l'Autre, et rechercher la vérité dans la confrontation des subjectivités. La recherche de la nature du " moi "nécessite un esprit critique envers soi-même, une grande capacité d'abstraction (puisqu'il faut s'efforcer d'oublier son amour-propre pour se considérer le moins subjectivement possible), une grande constance (il nefaut jamais se surprendre à croire que l'on se connaît " une fois pour toutes ") et un esprit à la fois analytique et synthétique

3.6.05


rose au coeur transparent

2.6.05


petite blonde aux yeux bleus

conscience de soi n 3

La conscience de soi, connais-toi toi-mêmePage 2 sur 4
le paradoxe de l'introspection est que le sujet se confond avec l'acte de s'observer lui-même. De même l'introspection est normalisée par le langage.
I n'en reste pas moins que l'idée de "savoir " ce qu'on est soi-même soulève des difficultés de principe : en quel sens emploie-t-on " savoir ", s'il s'agit d'intériorité ?

Il paraît difficile par ce moyen d'avoir une connaissance objective de nous-mêmes : la connaissance que nous pouvons avoir de nous par l'introspection passe à travers le filtre de l'opinion que nous nous faisons de nous.

Ainsi, nous pouvons être tentés d'exagérer, d'amoindrir ou de taire certains de nos défauts. Dans son roman de science-fiction La Révolution des Fourmis, Bernard Werber nous rappelle que " pour comprendre un système, il faut... s'en extraire. "

Or, il est impossible de " sortir de soi " ! Je suis à la fois le sujet et l'objet. Le Je qui
pense le moi en est une émanation. L'introspection ne peut, seule, mener à la connaissance de soi.

De plus, elle est presque impuissante à juger nos actions sans prise de recul : le temps et l'expérience qu'il délivre permet parfois de porter un regard réellement critique sur le " soi " que l'on était auparavant - mais elle ne )eut permettre d'éviter les ennuis ayant résulté d'une mauvaise action passée de notre part, elle permet tout au )lus de prendre conscience de nos erreurs passées.
Il apparaît donc clair que l'introspection ne peut suffire au philosophe recherchant son identité réelle.
Il lui est indispensable de prendre en compte les réactions de l'Autre devant les manifestations dans le monde extérieur de sa pensée, de ses sentiments. Si possible, il devra faire directement appel au jugement de l'Autre.

Il lui sera ainsi permis de prendre conscience de ce qu'il se cachait, de ce à quoi il n'avait pas pensé. Il aura l'impression
que la vérité lui " saute aux yeux ", et il aura fait un grand pas dans la connaissance qu'il a de sa propre intériorité.

Cependant, ce deuxième moyen d'accéder à la connaissance de soi n'est pas parfait ; en effet, la vision que l'Autre nous donne de nous-mêmes, si elle a le mérite d'être différente de la nôtre, n'est pas purement objective : son jugement peut être déformé par l'amitié ou l'antipathie qu'il éprouve pour nous.

En outre, sa critique est nécessairement incomplète, puisqu'elle ne peut s'appliquer que sur les traits de notre caractère que nous laissons transparaître, consciemment ou non, au-dehors.

L'Autre ne peut voir que mon masque social, le " persona " des latins.
De plus, l'Autre n'a pas forcément connaissance de notre expérience personnelle, qui
influence considérablement notre psychisme. De sa place, il ne voit qu'une facette, qu'une manifestation de notre personnalité, certainement influencée par sa présence.

Le regard de l'observateur modifie déjà l'objet d'observation : alors quand cet objet est un sujet capable de se modifier lui-même, cela nous entraîne dans un jeu de miroirs peu propice à l'observation.

1.6.05

Le Delphinium n'a que faire des dissertations austères


à ma petite fille:CELINE.



Ma petite chérie, mon delphinium est-il fleuri ?
Plus bleu que le ciel d’été. N’oublie pas de le regarder.

Hier et pendant tout le soir, ta voix sonna dans ma mémoire,
Ta voix qui disait la victoire de ton jeune printemps.
Dis-moi ma petite chérie
Comment rends-tu notre cœur si content ?
Comment nous vient la jolie moissonnée de ton jeune printemps ?
Va, va, ma toute belle, ouvre ton cœur tout grand.
Jamais ne craindrai pour toi l’artifice
Qui sèche le cœur des méchants.
Dans la traverse de nos champs
Avaient poussé tiges cruelles
Tu nous portas force nouvelle
Puisée on ne sait où
On ne sait quand
Et nous qui sommes ta parentèle
Qui tout partage à cœur offrant
Avons grand joie de tes nouvelles

Va, va, ma toute belle
Et regarde tout en entrant
Plus bleu que le ciel du printemps
Le delphinium qui fleurit.

Connais-toi toi même extrait n.2

La recherche de la connaissance de soi a une condition : le sentiment de notre être. Descartes, dans son Discours sur la méthode, prouve que l'affirmation " Je pense, donc je suis " (c'est à dire le cogito, " premier principe " de la philosophie cartésienne) est " si ferme et si assurée que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques [ne sont] pas capables de l'ébranler. "

En effet, il est possible de douter de tout,
même de l'existence effective de notre corps et du monde autour de nous, sauf de l'existence de notre pensée,de notre je
A partir du moment où nous nous rendons compte de l'irréfutabilité de l'existence de notre penséeindépendante, nous prenons conscience de notre " je. " II nous est permis alors d'entamer la recherche de notre" moi ", c'est à dire de la nature de notre propre identité.

Certains philosophes imaginent que nous avons à tout moment " la conscience intime de notre moi (Hume),
que nous avons un sentiment invincible de la connaissance de nous-mêmes que nous ne mettons que rarement en doute. Cependant, avoir un sentiment immédiat de notre être, ce n'est pas avoir une connaissance pleine etentière de soi. Il arrive que nous nous surprenions nous-mêmes, ou que nous passions par de graves crises de remise en question.

Notre comportement, notre façon de penser varient suivant nos expériences. La
connaissance de soi implique une recherche, et cette recherche doit disposer de moyens adaptés à son but.
Nous sommes a priori les mieux placés pour nous connaître ; par l'introspection, nous pouvons accéder a unecertaine connaissance de nos sentiments, de nos qualités et de nos défauts, de nos motivations et de nos convictions Mais accède-t-on à un niveau particulier de la réalité mentale par l'introspection, ou cetteméthode tend-elle a susciter l'objet même auquel elle prétend accéder?