j'ai en effet la chance d'habiter un petit coin pavillonnaire de grande diversité à dominante chaleureuse et conviviale.A l'occasion de ce ramadan,j'essayais un petit tour d'horizon..des mulsumans de Turquie et d'Algérie , des Portugais de trois ou quatre coins du Portugal, un presque athée de Tunisie.. des Africains tout noir, des Asiatiques, toute une floppée de métissage provincial avec teintures religieuses (et) ou politiques diverses..mêlés aux Balbiniens de souche et tout à coup m'est venu ces mots de Brel "quelques chinois en guise de cousins" (très présents mais dissimulés au fond des cours.)
Mon cher Brel, mort là pas loin à l'hôpital Franco Musulman, j'ai recherché ta chanson tout entière dont mon coeur ne retranche aucun mot et que je recopie pour toi ici.
LE DERNIER REPAS
(1964)
A mon dernier repas
Je veux voir mes frères
Et mes chiens et mes chats
Et le bord de la mer
A mon dernier repas
Je veux voir mes voisins
Et puis quelques Chinois
En guise de cousins
Et je veux qu'on y boive
En plus du vin de messe
De ce vin si joli
Qu'on buvait en Arbois
Je veux qu'on y dévore
Après quelques soutanes
Une poule faisane
Venue du Périgord
Puis je veux qu'on m'emmène
En haut de ma colline
Voir les arbres dormir
En refermant leurs bras
Et puis je veux encore
Lancer des pierres au ciel
En criant Dieu est mort
Une dernière fois
A mon dernier repas
Je veux voir mon âne
Mes poules et mes oies
Mes vaches et mes femmes
A mon dernier repas
Je veux voir ces drôlesses
Dont je fus maître et roi
Ou qui furent mes maîtresses
Quand j'aurai dans la panse
De quoi noyer la terre
Je briserai mon verre
Pour faire le silence
Et chanterai à tue-tête
A la mort qui s'avance
Les paillardes romances
Qui font peur aux nonnettes
Puis je veux qu'on m'emmène
En haut de ma colline
Voir le soir qui chemine
Lentement vers la plaine
Et là debout encore
J'insulterai les bourgeois
Sans crainte et sans remords
Une dernière fois
Après mon dernier repas
Je veux que l'on s'en aille
Qu'on finisse ripaille
Ailleurs que sous mon toit
Après mon dernier repas
Je veux que l'on m'installe
Assis seul comme un roi
Accueillant ses vestales
Dans ma pipe je brûlerai
Mes souvenirs d'enfance
Mes rêves inachevés
Mes restes d'espérance
Et je ne garderai
Pour habiller mon âme
Que l'idée d'un rosier
Et qu'un prénom de femme
Puis je regarderai
Le haut de ma colline
Qui danse qui se devine
Qui finit par sombrer
Et dans l'odeur des fleurs
Qui bientôt s'éteindra
Je sais que j'aurai peur
Une dernière fois.
Jacques Brel
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4 commentaires:
j'aime cette chanson - j'aime ce genre de quartier et c'est une des choses que je regrette, passée du métissage du haut du 11ème au quartier bling bling d'Avignon (même si la beauté des rues m'est un plaisir)
Moi aussi j'aime bien cette chanson.
je les aime toutes d'ailleurs les chansons de Brel.
j'ai eu le privilège (on peut dire ça) de le voir dans un petit casino (pas la supérette bien sûr) du Cantal, à Vic-Sur-Cère. Ca marque!!!
surtout de le voir "vivre" sa nouvelle chanson Amsterdam.
Sacré bonhomme le Grand-Jacques.
Quelle belle chanson, à l'époque il n'était pas encore question des Marquises, le paradis de ses dernières années de vie et son paradis pour l'éternité.
Brel avait des chansons qui ne se démodent pas, j'ai eu la chance d'aller le voir une fois lors d'un de ces voyages chez-nous, inoubliable.
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