Je m'appelle personne Je n'ai pas de nom. Je m'appelle Personne. Les riches ont l'or, mes maigres mains creusent le rio. Mes maigres mains creusent un sillon de mort. J'ai enterré tant d'enfants que ma mémoire est une encre sauvage. Je n'ai plus de mains. Je n'ai plus d'âge. J'ai la sagesse des grands arbres brisés par les Américains. Je suis un Peau-Rouge. Jamais je ne marcherai dans une file indienne. J'ai très mal au cœur, au sexe, aux entrailles. Je prie. Je suis Sioux. Je prie. Je crois à la revanche. Je suis celui qu'on ne peut pas tuer au cœur de la bataille.
J'étais je suis je serai J'étais pierre éclatée, soleil-sida, j'étais cadavre sous les brassées de fleurs. J'étais silence mural. J'étais cimetière de campagne. J'étais oiseau aux ailes brisées, mazoutées. J'étais vieux, alcool parlant sans cesse de guerre dans les djebels. Je suis un scénario de suicide. Je contemple le fleuve. Je vois passer des cadavres de veuves. Je me hais et je veux mourir. Je me hais et je veux mourir. Fermez les yeux. Songez une dernière fois à mon profil de poète grec, dans la plus pouilleuse île. Je serai, à partir de ce jour, ciel, ciel et ciel. Ciel au-delà de vos folies meurtrières. Je serai ciel. Je serai éternel.
André LAUDE (Document fourni par l'Association "les Amis d'André Laude")
Encre et sang Je fais de ma vie de nuit en nuit un tas d'ordures. Je fais de ma vie une brumeuse chronique. Je fais de ma nuit le carrefour des fantômes. Je fais de mon sang un long fleuve qui tape à mes tempes. Je fais de ma peur un oiseau noir et blanc Je fais d'un oiseau mort, pourri, l'enfant que j'aurais pu être. Je fais d'un enfant un feu fou, un bloc de cendres. Je fais de ma mort à venir un festin de serpents. Je fais d'un serpent la corde pour me pendre. Je fais d'un long, acharné silence le testament de tout ce qui fut désastres, horreurs, ennuis, ruptures et interminables hurlements. Je pisse de l'encre et du sang. Je pisse de l'encre et du sang. Je chante sur le bûcher des châtiments.
Le ver dans le fruit Je longe le long sillon qui conduit aux morts muets. Je songe à la neige, aux chevaux de feu, à l'hiver des paroles. Je vois des bois brûlés, des vaisseaux échoués, des mouettes prises par le gel. Je longe le fleuve de sang et de larmes qui traverse les inquiétantes ruines. Je sens l'odeur des prédateurs, l'urine de la hyène, la matière fécale des jeunes bébés. J'écris à partir d'un noyau de nuit. J'écris à partir d'une tranchée noyée de boue. J'écris corde au cou. La trappe déjà tremble sous mes pieds. Je longe le marbre froid qui donne le frisson et chante une très étrange et vieille chanson, qui dit qu'aujourd'hui et pour toujours le ver est dans le fruit.
André LAUDE (Document fourni par l'Association "les Amis d'André Laude")
"Ignorance est mère de tous les maux." -François Rabelais
citation
« Quand les jours se suivent,Quand il faut les vivreEn entier, sans rien omettre,Sans oublier de mettreNi le poivre ni le sel,sur jours les plus noirs,Ni le sucre ni le miel sur ceux de l’espoir,Quand les jours se suivent… »
( Manset)
citation
Définissez-moi d'abord ce que vous entendez par Dieu et je vous dirai si j'y crois. -Albert Einstein
citation
"Il y deux moments dans la vie d'un homme où il ne devrait pas spéculer : quand il n'en a pas les moyens et quand il les a." -Mark Twain
la définition du jour
un économiste est quelqu'un qui est capable d'expliquer le lendemain pourquoi il s'est trompé la veille
L'ethnologue Claude Lévi-Strauss,âgé de 100ans est mort ce 1er nov 2009
citation Lévi-Strauss évoque sans détour la vieillesse et déclare notamment : « [il y a] aujourd'hui pour moi un moi réel, qui n'est plus que le quart ou la moitié d'un homme, et un moi virtuel qui conserve encore une vive idée du tout. Le moi virtuel dresse un projet de livre, commence à en organiser les chapitres, et dit au moi réel : "C'est à toi de continuer." Et le moi réel, qui ne peut plus, dit au moi virtuel : "C'est ton affaire. C'est toi seul qui vois la totalité." Ma vie se déroule à présent dans ce dialogue très étrange[23]. »
fleur d'été
potentille jaune
Pensée
Tant que l'on tuera pour imposer la vérité et la justice c'est la haine qui survivra
L'EGLANTINE
si lumineuse et si fragile
le coucou des champs
fleurs des champs
la guerre
La guerre, c'est moche et ça ne sert à rien. Mais, dit-on, il faut bien se défendre. Et l'on ne sait jamais qui a tiré le premier coup de feu." -
Francis Blanche
il songeait
Le perce-neige
une fleur qui porte bien son nom
Une citation de Georges Perec
Peut être le bonheur n'est il que dans les gares
K.Hrinq
art contempotain
Colloque sentimental
Paul VERLAINE (1844-1896)
Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux formes ont tout à l'heure passé.
Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,
Et l'on entend à peine leurs paroles.
Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux spectres ont évoqué le passé.
- Te souvient-il de notre extase ancienne?
- Pourquoi voulez-vous donc qu'il m'en souvienne?
- Ton coeur bat-il toujours à mon seul nom?
Toujours vois-tu mon âme en rêve? - Non.
Ah ! les beaux jours de bonheur indicible
Où nous joignions nos bouches ! - C'est possible.
- Qu'il était bleu, le ciel, et grand, l'espoir !
- L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.
Consultations de pages de la semaine précédente
Revue
la guerre des monnaies
Il devient indispensable que l'humanité formule un nouveau mode de pensée si elle veut survivre et atteindre un plan plus élevé.
Citations de Albert Einstein
CHANSON D'AUTOMNE
Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.
Paul VERLAINE (1844-1896)
- Les Guallino -
cliquer sur l'image
fleurs
câline sortira?? sortira pas?
nos animaux familiers
campanule bleue
les fleurs de nos jardins
l 'orchis
rare fleur des champs
le lotier
fleurs des champs
plantin lancéolé
humble fleur des champs
la véronique bleue
humbles fleurs des champs
Rita Levi Montalcini
le jour de ses cent ans
La Bruyère
"Ne songer qu'à soi et au présent, source d'erreur dans la
politique."
jouer coeur
Anne Poiré
les guallino
cadeau
ceci est une jacinthe
Magritte
fanny et son papa
symphonie solaire (Guallino)
la cocotte
animaux familiers
noirot
Citation
citation extraite de :"La Petite Trotteuse" ( Michèle Lesbre) "La vérité ne se tient pas ici ou là, mais dans une troisième position, inconcevable pour nos esprits. Il faut se contenter de ce doute, où tout paraît, comment dirai-je...suspendu devant nous"
Anne Poiré
arts contemporains (cliquer sur l'image)
Citation
la philosophie de Christiane Singer " je ne
tente plus d'esquiver quoi que ce soit. Le tragique, l'échec, la mélancolie, la maladie, la mort sont les inséparables siamois du bonheur, de la santé, de la jubilation et de la vie. il n'y a pas de
choix possible. il faut tout prendre."
lecture
La vie bouge, voyage ; et au dessus des villages ou des campagne perdues, alors que les convois du temps continuent à se poursuivre, au dessus des villages déserts et des campagnes muettes, il reste l’admirable, la chère, la fidèle utopie. Anna Maria Ortese. Oct.1991 cité dans "Le canapé rouge"
minet joli
les petites rues
Economie distributive
«Vous voulez les pauvres secourus, moi je veux la misère supprimée.»
Cette phrase célèbre de Victor Hugo dans Quatre-vingt-treize résume parfaitement l'objectif de l'économie distributive, une économie de partage déjà mise en perspective par Jacques DUBOIN.
miaou
comme une fleur, comme une éclaircie
si la haine répond à la haine, quand la haine finitra-t-elle ?
calomnie
La calomnie est en politique moins gênante que la manifestation de la vérité.
[Charles Péguy] [+]
Extrait de Les cahiers de la quinzaine
3 commentaires:
Je m'appelle personne
Je n'ai pas de nom. Je m'appelle Personne. Les riches ont l'or, mes maigres mains creusent le rio. Mes maigres mains creusent un sillon de mort.
J'ai enterré tant d'enfants que ma mémoire est une encre sauvage.
Je n'ai plus de mains. Je n'ai plus d'âge. J'ai la sagesse des grands arbres brisés par les Américains.
Je suis un Peau-Rouge. Jamais je ne marcherai dans une file indienne.
J'ai très mal au cœur, au sexe, aux entrailles. Je prie. Je suis Sioux. Je prie. Je crois à la revanche. Je suis celui qu'on ne peut pas tuer au cœur de la bataille.
J'étais je suis je serai
J'étais pierre éclatée, soleil-sida, j'étais cadavre sous les brassées de fleurs.
J'étais silence mural. J'étais cimetière de campagne. J'étais oiseau aux ailes brisées, mazoutées. J'étais vieux, alcool parlant sans cesse de guerre dans les djebels.
Je suis un scénario de suicide. Je contemple le fleuve. Je vois passer des cadavres de veuves. Je me hais et je veux mourir. Je me hais et je veux mourir.
Fermez les yeux. Songez une dernière fois à mon profil de poète grec, dans la plus pouilleuse île.
Je serai, à partir de ce jour, ciel, ciel et ciel. Ciel au-delà de vos folies meurtrières. Je serai ciel. Je serai éternel.
André LAUDE
(Document fourni par l'Association "les Amis d'André Laude")
Encre et sang
Je fais de ma vie de nuit en nuit un tas d'ordures. Je fais de ma vie une brumeuse chronique. Je fais de ma nuit le carrefour des fantômes. Je fais de mon sang un long fleuve qui tape à mes tempes.
Je fais de ma peur un oiseau noir et blanc Je fais d'un oiseau mort, pourri, l'enfant que j'aurais pu être.
Je fais d'un enfant un feu fou, un bloc de cendres. Je fais de ma mort à venir un festin de serpents. Je fais d'un serpent la corde pour me pendre. Je fais d'un long, acharné silence le testament de tout ce qui fut désastres, horreurs, ennuis, ruptures et interminables hurlements.
Je pisse de l'encre et du sang. Je pisse de l'encre et du sang.
Je chante sur le bûcher des châtiments.
Le ver dans le fruit
Je longe le long sillon qui conduit aux morts muets. Je songe à la neige, aux chevaux de feu, à l'hiver des paroles.
Je vois des bois brûlés, des vaisseaux échoués, des mouettes prises par le gel.
Je longe le fleuve de sang et de larmes qui traverse les inquiétantes ruines.
Je sens l'odeur des prédateurs, l'urine de la hyène, la matière fécale des jeunes bébés.
J'écris à partir d'un noyau de nuit. J'écris à partir d'une tranchée noyée de boue. J'écris corde au cou. La trappe déjà tremble sous mes pieds.
Je longe le marbre froid qui donne le frisson et chante une très étrange et vieille chanson, qui dit qu'aujourd'hui et pour toujours le ver est dans le fruit.
André LAUDE
(Document fourni par l'Association "les Amis d'André Laude")
"les Amis d'André Laude"
pourquoi ces hallucinants cris de noires douleurs ici dans le champ du Gos Louis????
l'âme noire des turpitudes humaines??
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