10.12.05

le champ du Gros Louis

C’est une longue histoire que celle du privilège que nous avons eu de pouvoir construire une maison de campagne.

Mon beau père habitait hors agglomération un wagon qu’il avait, avec l’aide de ses fils, transformé en une agréable maisonnette. Devenu vieux, de ses yeux déficients il guettait notre venue ,tous le quinze jours si possible . Avec nos deux enfants cela devenait un problème de dormir dans cet espace exigu. Un jour en 1967, il nous dit : le terrain d’à côté est à vendre, il est encore constructible grâce à un ancien permis mais c’est fini on n’en délivre plus.
Une aubaine ! nous terminions les remboursements de notre maison principale, on emprunta de nouveau.

Nous achetons le terrain, consultons un maçon, je dessinai les plans et mon beau père de renaître!.... surveillant les travaux, payant le coup aux ouvriers, dessinant et plantant un massif, une plate- bande ici et là. (il subsiste encore depuis ce temps là, des œillets mignardises que nous avons re- bouturés au fur et à mesure)

A part les embouteillages des retours les dimanches soir, nous étions satisfaits que les enfants aient eu leur bol d’air.

Pas beaucoup de place devant les portes fenêtres du séjour, pour y mettre une petite table de jardin. Quelques mètres seulement nous séparaient du champ du Gros Louis où nous pouvions voir cultiver, récolter, tantôt les pommes de terre, tantôt des céréales. C’était encore la pratique de l’assolement ( rotation des cultures).
Mais le Gros Louis et sa femme devenaient vieux et c’était promis si jamais ils vendaient ce serait à nous, à mon mari un enfant du pays.
Les années passèrent.

Un beau jour nous voyons débarquer en voiture une assez jeune personne qui s’empresse de déposer sur le terrain quelques pots de plantes fleuries.
- oui nous dit-elle je viens d’acheter ce terrain pour y construire une maison.
- mais ce n’est pas constructible !
- si l’agent immobilier nous a dit : voyez il y a bien une maison à côté.
- ?.......
- Un peu plus tard nous voyons une pancarte sur ce terrain : « A vendre »
- Nous contactons l’agence :
- Oui c’est à vendre mais la propriétaire en veut le prix qu’elle l’acheté c'est-à-dire celui d’un terrain à bâtir ! elle avait eu la surprise d’apprendre qu’il ne l’était plus.
- Nous demandons à réfléchir.

- Bon nous vous re - contacterons la semaine prochaine.
- Nous, bien naïfs : « nous ne serons pas là la semaine prochaine » (c’était les vacances de Pâques)

- Nous réunissons un conseil de famille.
- Nous craignions que quelqu’un achète ne serait-ce que pour mettre caravane ou autre… là sous nos fenêtres ! mais le prix était vraiment au dessus de sa valeur et de nos moyens !
- Après mûres réflexions ….tant pis on l’achètera.

Au retour des vacances la maison avait été bien proprement cambriolée .
C’est ainsi que nous avons perdu la grosse maie-pétrain tout en chêne massif de mes parents, le vaisselier que nous venions d’acheter à Millau… le confiturier Louis хш , la comtoise..
Des vrais pro qui n’avait touché à rien d’autre et pris la précaution de déposer vaisselle et autres objets bien proprement par terre sans rien casser !
Merci encore à ces cambrioleurs qui avait laissé la brouette qui leur avait servi de transport, non loin de là !

Et c’est ainsi que le champ du Gros Louis, que nous avons bien du mal à entretenir maintenant, est entré dans la légende.
nous l'avons acheté au prix fort en avril 1982

1 commentaire:

Anonyme a dit…

La cambriole dans les résidences secondaires (et même principales), un classique, hélas !
La malhonnêteté de certains agents immobiliers aussi ...
Que dire de plus ?