14.9.09

De circonstance, ce poème d'ARAGON

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"A seize ans j'apprenais, dans ma chambre bleue nuit, rue Jean-Jacques Rousseau à Oissel, des poèmes de fin de vie... Un mot, une rime les délogent des plis de ma mémoire. Ils me reviennent tout entiers. Je n'en finis plus de marcher vers eux..."

Je tombe, je tombe, je tombe
Avant d'arriver à ma tombe
Je repasse toute ma vieIl suffit d'une ou deux secondes
Que dans ma tête tout un monde
Défile tel que je le vis
Ces images sous mes paupières
Font comme au fond d'un puits les pierres
Dilatant l'iris noir de l'eau
C'est tout le passé qui s'émiette
Un souvenir sur l'autre empiète
Et les soleils sur les sanglots
Ô pluie, ô poussière impalpable
Existence couleur de sable
Brouillard des respirations
Quel choix préside à mon vertige
Je tombe et fuis dans ce prodige
Ma propre accélération

Louis Aragon (le Roman Inachevé

5 commentaires:

Petite Boussole a dit…

J'ai cliqué.
J'ai vu.
J'ai lu.
Il fait un froid glacial ce soir.

micheline a dit…

Petite Boussole,
ici aussi la température a drôlement chuté..et la pluie vient d'arriver..

Solange a dit…

C'est un poème boulversant pour moi qui prends une autre année bientôt.

micheline a dit…

solange
et toutes les années qui s'ajoutent n'ont pas forcément le même poids...c'est la vie!!

vincent a dit…

ben dis donc!!! t'es pas dans la joie ce jours-ci!!!!bises