29.9.07

l'espoir au fond de la mer

j'ai emprunté cette émouvante histoire à une video envoyée par un ami, je la pense authentique. Le monde animal nous est encore bien inconnu..malgré ce que nous savons des dauphins, et des animaux domestiques.

cliquer pour mieux lire

28.9.07

je ne résiste pas

à faire ce geste inutile
vous montrer ce que j'ai reçu hier de la maison Damart:
7 feuilles (sans compter l'enveloppe plastique)que j'ai pesées : 170 grammes
dont voici le détail:

Superbe papier glacé bleu et or 21/29 en double


même topo que précedemment


5 pièces dont 2 catalogues et une enveloppe timbrée

et je ne résiste pas non plus, à vous montrer, de près, ce joli sachet en pur tissu satiné, du premier feuillet, contenant la surprise des médailles d'or, que j'attends un peu d'ouvrir pour la joie du suspens!


Mais de qui se moque-t-on quand on nous demande de trier nos papiers à recycler ??
Comment interdire ce gaspillage honteux?qui n'est qu'un exemple parmi d'autres? envoyé à combien d'exemplaires?? faites le compte!!

27.9.07

Actualité: le Grenelle de l'environnement

Le Grenelle de l'Environnement, qui vise à révolutionner les politiques et les mentalités pour intégrer l'écologie au quotidien, boucle la première étape de son calendrier avec la présentation jeudi ( 27 09 07) des propositions élaborées par les groupes de travail

lPARIS (AFP) — OGM, pesticides, taxations des activités polluantes, éco-pastille pour les automobiles: les groupes de travail du Grenelle de l'environnement formulent jeudi leurs propositions, point de départ d'un large débat qui doit aboutir fin octobre
.

42% des Français ne croient pasau Grenelle
NOUVELOBS.COM | 27.09.2007 | 08:48

Selon un sondage LH2, 42% des Français se déclarent pessimistes sur les retombées concrètes du Grenelle de l'environnement. 93% des personnes interrogées sont prêtes à faire des efforts quotidiens pour la planète.

Un peu d'histoire:l'expression Grenelle de l'environnement renvoie aux
Accords de Grenelle : 1968

Extraits d'un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. ( pour plus de précision afficher sur Google "Grenelle")

Les accords de Grenelle ont été négociés les 25 et 26 mai, en pleine crise de mai 1968, par les représentants du gouvernement Pompidou, des syndicats et des organisations patronales.
………..
Les accords de Grenelle, signés le 27 mai 1968, aboutissent essentiellement à une augmentation de 25 % du SMIG et de 10 % en moyenne des salaires réels, ainsi qu'à une baisse du temps de travail (40 h par semaine). Ils prévoient aussi la création de la section syndicale d’entreprise, actée dans la loi du 27 décembre 1968.
……
Le nom de Grenelle est tiré du lieu où se négocièrent les accords, au ministère du Travail situé rue de Grenelle à Paris. C'est l'hôtel du Châtelet, construit à la fin du XVIIIe siècle, ancien palais archiépiscopal, qui est en effet affecté au ministère du Travail depuis 1905.

24.9.07

Beau début d'automne

Récolte des pommes: les Belles Joséphine.
Les plus belles sont restées tout en haut



Tant pis on les fera tomber dans l'herbe


Remplissons les paniers


Quel spectacle! Et attention à votre tête!


Je t'ai vu


Le travail porte ses fruits


Tout transporter


Il fait chaud!


Se reposer à l'ombre.


pendant que sèche la récolte.


et puis préparer le repas


La nuit est venue


Dernier hommage au pommier qui a fini sa vie
pour éviter toute équivoque , j'ajoute un autre titre
dernier hommage à un autre pommier qui est mort de vieillesse.

21.9.07

quand on n'a que l'odeur

Les effarés
Noirs dans la neige et dans la brume,
Au grand soupirail qui s'allume,
Leurs culs en rond,

A genoux, cinq petits, - misère ! -
Regardent le Boulanger faire
Le lourd pain blond.

Ils voient le fort bras blanc qui tourne
La pâte grise et qui l'enfourne
Dans un trou clair.

Ils écoutent le bon pain cuire.
Le Boulanger au gras sourire
Grogne un vieil air.

Ils sont blottis, pas un ne bouge,
Au souffle du soupirail rouge
Chaud comme un sein.

Quand pour quelque médianoche,
Façonné comme une brioche
On sort le pain,

Quand, sous les poutres enfumées,
Chantent les croûtes parfumées
Et les grillons,

Que ce trou chaud souffle la vie,
Ils ont leur âme si ravie
Sous leurs haillons,

Ils se ressentent si bien vivre,
Les pauvres Jésus pleins de givre,
Qu'ils sont là tous,

Collant leurs petits museaux roses
Au treillage, grognant des choses
Entre les trous,

Tout bêtes, faisant leurs prières
Et repliés vers ces lumières
Du ciel rouvert,

Si fort qu'ils crèvent leur culotte
Et que leur chemise tremblote
Au vent d'hiver.


Arthur Rimbaud. 1854-1891
il n'a que 16 ans quandil écrit Les effarés



20.9.07

Des parfums et des odeurs

Que diable me suis-je dit?
Sont-ils de notre humanité terrestre ou de nos rêves éthérés ?

« Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies » Baudelaire

Les odeurs que j’aime :
Celle de la soupe qui cuit,
Du pain frais au soupirail de la boulangerie des effarés* (Les effarés : Rimbaud)
De celui qui cuit parfois par mes mains, enfourné.
L’odeur de la terre assoiffée quand il a plu,
De l’herbe fraîchement coupée, du foin à me vautrer dedans
De la rose et du lilas
Le muguet ? Moins, de l’avoir respiré concentré en cheveux emmêlés
Et la fraise ?
La fraise ? C’est tout un jardin que je revois. Permanent et pur comme un souvenir d’enfant
Une maison moussue dans un vert pâturage
Cela m’aura suffit pour aimer tous les fruits, le lait mousseux qui tombe dans le seau, et la paille arrosée par une urine fraîche, le fromage qui fermente sur son paillon doré.

Les odeurs vivantes sont des colliers sur nos vêtements d’hiver
Et quand les portes sont fermées. Près de la cheminée
L’étincelle exténue nos rêves de fumées.
Dans la boîte aux épices tout le soleil d'été.

Mais les temps ont passé, l’odeur de nos cuisines a bel et bien muté
J’aime encore cependant
- la vapeur qui s’étouffe soulevant la pastille de mon autocuiseur
qui minute si mal le temps de mes nouveaux légumes
-et celle du café quand les autres le font dans leurs cuisines amies
- L’odeur de la pâte à tarte qui gonfle doucement dans le four électrique
Un ennemi me suis fait de l’huile de friture, des graisses malmenées au rouge des fourneaux
Point de frites chez moi.
Mais je triche parfois quand d’aucuns les ont faites bien loin de mes narines.
Bon tu es bien terre à terre !

Rien d’autre ?oh si, mais c’est plus secret encore plus mélangé de liens associés
Le papier d’Arménie en son brûle parfum…s’élevant en volutes au doux chant d’une plainte d’un violon lointain.
La lavande en son sachet de toile par ma fille enfermée pour venir témoigner au linge de l’armoire que des liens sont tissés.
Et le savon à barbe échappé sous la porte délivrant le message que quelqu’un vit encore là, à quelques pieds de moi
Et même et même oserai-je le dire ?
L’odeur de cigarette quand mon fils est passé
Avec tout son fardeau de choses arrêtées qu’il ne peut plus changer.

Et plus secret encore
L’odeur au creux du lit de mes jeunes années
(2 lignes supprimées par l'auteur)

Je n’aime pas …….( peut-être une autrefois…..)

18.9.07

l'automne: ses couleurs, ses odeurs, ses parfums

Serait-ce cette saison qui m'a fait penser au sonnet bien connu
de Charles Baudelaire (1821-1867)

Correspondances
La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies
- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.

rectification

suite à l'oeil vigilant de Vincent , je tiens à corriger l' ereur dans mon billet précédent: lire Pyracantha, dénomination exacte du buisson ardent

Buisson ardent

Pyracantha coccinea
Étymologie : Pyracantha vient du grec "pyros" qui signifie le feu et "acantha", l'épine, en raison de ses épines acérées. La présence d'épines est un signe caractéristique du Pyracantha

17.9.07

Un beau jour d'automne à la campagne

La Reinette de Brie déjà mûre à point
Les noix dites "de poche"



Ombre et lumière sur les feuillages


Le grand sapin hissant ses lourds fruits écailleux


Ses pommes ruisselantes de résine collante



Le pytécantha (lire pyracantha) ou buisson ardent: un garde manger pour l'hiver des oiseaux


le lierre commun



Document

Toxicité :
les feuilles et les fruits sont dangereux. Deux à trois baies suffisent à provoquer des troubles chez l’enfant.

13.9.07

Qu'avez-vous acheté avec votre premier salaire?

De blog en blog j’ai trouvé cette interrogation:
« Qu’avez-vous acheté avec le premier argent que vous avez gagné ? »
Un commentaire disait : cela nous renseigne beaucoup sur la personne : ses goûts , son caractère,matérialiste ?, généreuse ?, mélomane ? etc…et s’il nous renseignait surtout sur sa condition sociale ??

Quant à moi ce que j’ai acheté avec ma première paie vous le savez déjà si vous avez lu mes billets précédents : une cuisinière !!

En 1939 pour moi pas question d’instruments de musique, de poste de radio, de disque 45 tours et même de places de cinéma ou de concerts..mais j’avais déjà une bicyclette, un appareil photo,des tubes de peinture, une amie qui avait un piano,la machine à coudre de maman et dans un lointain secret un cousin qui jouait du violon et faisait de la peinture..

Jusqu’en 37-38 j’avais fait mes « devoirs » dans la seule pièce chauffée au bois-charbon : la cuisine et sur la seule table éclairée par une lampe à pétrole.

Mon premier poste de radio m’a été offert par mon parrain en 1942
Tous mes salaires ont été – après ma cuisinière –consacrés aux premières urgences alimentaires et vestimentaires réduites à leur plus simple expression et à mes frais d’études ; dont une partie importante pour mes déplacements et chambre d’hôtel à Paris .(j’étais dans l’Aube) Juste le temps d’aller prendre quelques cours une fois par semaine,.acheter des polycopiés et des livres, et rentrer pour faire la classe (par le train jusqu’à Troyes (169 km) et le reste à bicyclette, certaine fois : 30 km.)
Quand je me suis mariée, en 1932, nous avions, mon mari et moi, nos économies réunies, de quoi nous acheter un réfrigérateur ! pour compléter un petit mobilier personnel .
Voilà.. ..c’était il y a quelque 65 ans !
Mais diable tout ça à cause d’une cuisinière !!

voici la seule photo qui me reste de Paris à cette époque, prise dans la cour de la Sorbonne

12.9.07

FUMER: un problème récurrent

auquel la revue "Que CHOISIR"consacre aujourd'hui un dossier spécial.
Sans doute connaissez-vous cette revue qui s'adresse aux consommateurs d'une manière indépendante et sans publicité et qui prend leur défense en cas de besoin. sinon jettez-y un oeil..
cliquer pour lire



10.9.07

à ceux qui s'en sont sortis....

Chose promise: voici un aperçu du début de notre évacuation en 1940.

"Le 14 juin au matin - c'est un vendredi - Papa nous a réveillées de bonne heure, plus tôt que d'habitude. Des trains chargés de réfugiés s'arrêtent, repartent. Les nouvelles sont alarmantes. Ils sont à St Dizier. Ils sont à Neufchâteau. Ils massacrent tout sur leur passage. Que tous ceux qui peuvent partir partent, mais que ceux qui ont des responsabilités restent à leur poste.
Je prépare ma petite valise et me voilà partie pour mon école. Je n'ai pas dépassé l'entrée du village que je me trouve au milieu des gens attroupés dans la rue.
Mme P…, la notable du quartier m'interpelle :
- Où vas-tu Micheline?
- Rejoindre mon poste.
- Tu n'y penses pas!
- Ils vont faire sauter le pont de la Marne à Bologne, tu ne pourras plus rentrer. N'y va pas.
Je rebrousse chemin et alerte ma famille. La campagne d'intoxication de la cinquième colonne fait son œuvre. Il faut partir ! Les femmes et les jeunes filles surtout ! Avec les soldats, vous savez ! ... J'avoue que j'ai peur. La peur se répand avec une rapidité surprenante. Maman regarde sa maison, ses armoires, ses richesses, mais qu'est-ce que cela quand ses filles sont en péril ! Nous préparons des valises, y fourrons tout ce que nous avons de plus précieux, dans le petit sac noir, les papiers, l'argent, quelques titres, fruit de toutes les économies, sans oublier un peu de nourriture et - le masque à gaz. Vers dix heures moins le quart un train de marchandises s'arrête devant chez nous. Des agents en congé, avec leur famille, y sont installés : la famille T…, la famille C...
- Viens maman, il faut partir.
Il fait beau. Nous nous installons sur des plates-formes découvertes. Au dernier moment maman a roulé ses couvertures et ses draps neufs. On a hissé les balluchons sur le train et nous voilà partis. On a dit au revoir à papa : il reste lui jusqu'au dernier train pour assurer le service. Rendez-vous à Chagny, lieu de ralliement des cheminots de la région. A bientôt !
Le train roule à allure modérée depuis deux ou trois kilomètres quand soudain, un vrombissement sourd annonce l'arrivée des avions. Nous levons la tête : ils sont là. Une rafale de mitraille sonne sur le ballast et contre le train. Sauve qui peut ! Non, ils sont passés. Le chapelet de la religieuse voisine qui tournait à toute vitesse ralentit un peu. Mais les voilà qui reviennent. Tout le monde saute du train et on a à peine le temps de s'allonger dans les fossés qu'une seconde rafale sème la terreur.
Je serre ma petite Ginette( ma sœur,) par la main. Elle ne dit rien. C'est moi qui décide encore une fois :
- Viens maman. Allons nous-en. Ils vont encore revenir.
Quelques propos perplexes s'échangent : peut-être qu'à Chaumont on pourrait encore trouver un train qui nous emmène. Oui c'est ça, il faut essayer de rejoindre Chaumont, à pied, en coupant à travers champs, cinq à sept kilomètres environ.
Maman ne dit rien, elle rassemble un gilet, un peu de provision de bouche, son sac noir, jette un dernier regard à tous nos bagages abandonnés et nous voilà partis. D'un bon pas d'abord, notre groupe talonné par la frousse, s'éloigne rapidement puis s'étire. Il fait chaud. Certains sont restés dans les wagons couverts.
Vers midi nous arrivons au viaduc. C'est un coin dangereux. On s'en rend compte immédiatement. Une nouvelle vague d'avions s'abat sur l'objectif à détruire et nous sommes arrivés là, dessous, bêtement. Un cri retentit. "Couchez-vous" ; ce sont des obus - des bombes - cette fois, elles sifflent sur nos têtes et explosent dans un bruit de tonnerre. Nous sommes serrées toutes les trois l'une contre l'autre, visage contre terre. Maman a passé un bras par-dessus nos corps, mais ne peut s'empêcher - tant le sifflement nous a frôlées - de s'écrier : "celle là, c'est pour nous ״ Nos reins se creusent... puis le temps se remet en marche. Le viaduc n'est pas touché. Le calme revient. Nous courons vers la ville, mais de nouveau, alerte ! Les sirènes hurlent. Nous nous précipitons dans les abris proches de la gare. Les avions s'éloignent. Nous atteignons la gare.
Note: nous réussirons à atteindre un camp de réfugiés à Alès où nous resterons un mois avant d'être autorisées à franchir la ligne de damarcation entre la zône libre et la zone occupée où nous retrouvons papa qui, après périgrinations est déjà rentré à la maison entièrement pillée. Mais nous n'avons pas de vistimes dans notre famille proche, et nous sommes là tous les quatre.

Le camp de réfugiés à Alès: ici la salle des fêtes transformée en dortoir


Au premier plan les 3 matelas où nous avons dormi , ma mère, ma soeur et moi
Accrochés au mur quelques objets. On peut distinguer les masques à gaz( dans leur étui) qui ne nous ont pas servis . A l'extérieur, dans la cour : des tréteaux pour les repas et un robinet d'eau pour toutes les toilettes.

7.9.07

un petit regard sur l'aujourd'hui. quelques souvenirs d'autrefois demain

Il y a deux semaines à peine

ce qu'il en reste après quelques emprunts sur l'arbre
les plus belles pour la photo

celles qui ne pouvaient plus attendre

chair blanche et juteuse à point


pour la couleur,ce qui vient du marché

6.9.07

Après la rentrée...

ce ne sera plus longtemps l'école.....c'est la guerre et c'est une autre histoire que je ne pense pas vous raconter. Tant d'années sont passées et d'autres priorités s'imposent à nous. On ne se pose plus la question de savoir ce qu'on va pouvoir manger mais si la cuisson au barbecue est toxique ou non , si la peinture des joujoux contient trop de plomb , si la guerre des religions aura lieu ou non et si la bombe atomique va anéantir le monde ..et moi....si ..si ..je vais vivre cent ans!!et voir ou non cela..

Pour ceux qui aimeraient quand même un petit bout de cet autrefois, voici une petite suite...peut-être deux..
extraits:

"Je m'inscrivis aux cours par correspondance, bien décidée à préparer la deuxième partie du B.S.* L'hiver venant, je pris l'habitude de rester en classe à midi. Le poêle ronflait, je mangeais quelque viande froide ou quelque fruit et je me mettais au travail. Le soir je profitais de la douce tiédeur le plus tard possible pour essayer de résoudre une équation ou un problème de géométrie dans l'espace sur le tableau noir car c'était l'année des math. Puis je rentrais avaler une soupe ou un bol de lait et me fourrer dans mon lit glacé. J'essayais de me dissimuler l'évidence : mon cerveau renâclait, il me fallait des heures pour trouver la clé d'une solution ou enregistrer un cours. Vouloir c'est pouvoir! oh! la la! qu'elle est terrible cette maxime ………………………………………………………………………………
Mais je ligote mon désespoir comme je peux. J'ai à peine vingt ans. J'ai le temps. J'ai encore le temps d'être autre chose, de remettre sur le métier mon ouvrage. J'emmène mes petits respirer le chèvrefeuille et jouer au ballon.
Je vais voir Jacqueline. La commune lui a octroyé un logement assez confortable. C'est joli chez elle. Sa maman lui a confectionné au crochet un très joli coussin de fleurs et d'arabesques pâles sur fond de satin rose. Nous papotons un peu, nous nous cuisinons quelques petites gâteries et nous nous endormons tendrement sans trop penser aux math avec lesquelles elle se bat aussi.
Ce soir c'est le 10 mai*. C'est mon anniversaire que nous fêtons ensemble. La lumière est douce, voilée d'inquiétude légère et du bleu de la "Défense passive". Depuis quelques jours on parle d'offensive, de raids d'avions, de mouvements de troupes. Tout à coup ce sont des détonations formidables, toute proches. On éteint. On attend. Tout s'apaise. On peut aller dormir d'un œil. Au matin, au village, la population est en émoi. St Dizier a été bombardé. La France est envahie. L'avance des troupes ennemies, précédée de pilonnements intensifs par avion, va durer un mois environ".

NOTE:
*BS. le brevet supérieur se préparait en 3 ans et correspondait à peu près au bac (que je n'ai pas passé),option enseignement.
*10 mai 1940.

5.9.07

RENTREE SCOLAIRE

MA PREMIERE RENTREE SCOLAIRE (comme enseignante: 1939)
(extraits d'autobiographie)

"Ce fut vers la fin de l'été, par un bel après-midi de paix et de moisson que le vent de l'histoire se leva.
Finies les prestidigitations de Munich, les congratulations, le parapluie de Chamberlin, le chapeau de Zozo et la crédulité naïve des peuples. Il allait falloir mourir pour Dantzig.
J'étais à ma fenêtre. Quelqu'un, en bas, venait d'asséner l'ahurissante nouvelle : La guerre!
………………………………………………………………………………………………………
Quant à nous, Jacqueline ( mon amie de pension) et moi, il nous fallait changer notre fusil d'épaule. A cause de la guerre l'école de Reims ne reprenait pas de pensionnaires. Que faire? Les instituteurs mobilisés, on recrutait des suppléantes : c'était une chance de pouvoir entrer dès lors, de plain-pied dans le métier auquel nous nous destinions. Nous fîmes une demande de poste, sollicitant par la même occasion la faveur d'être nommées proches l'une de l'autre et si possible pas trop loin de notre domicile.
C'est ainsi que je fus nommée à V….., à une dizaine de kilomètres de mon village…., Jacqueline à V…..à trois ou quatre kilomètres de moi.

Par un clair matin d'automne, de feuilles jaunies et d'odeurs puissantes, je partis à bicyclette vers mon nouveau destin. La directrice qui m'accueillit, digne et un peu distante, me conduisit vers une maison humide et froide, tout au fond d'une venelle où on avait établi une annexe pour la classe enfantine qui m'était attribuée. Elle me confia les registres réglementaires, quelques livres, et je ne la revis jamais ni pour me tracasser, ni pour m'aider, et j'étais satisfaite de mon domaine écarté. Le maire me logea dans la cuisine d'une maison particulière dont la propriétaire était partie habiter chez sa fille dans le Doubs. On y installa un petit lit de fer et j'eus l'usage de tout ce qui constitue habituellement une cuisine, mais qu'elle était froide et humide cette pièce légèrement enterrée, avec son poêle qui tirait mal! J'avais à peine le temps de l'allumer le matin, qu'il fallait partir " faire" le feu à l'école pour que les petits aient chaud en arrivant. De la façon dont il fallait s'y prendre pour les occuper, les instruire, je n'avais que les souvenirs de ma propre scolarité et toute ma bonne volonté. Et ce n'était pas une classe facile. Deux niveaux : section maternelle et cours préparatoire. J'avais bien hérité, dans un placard, d'un beau fouillis de cubes, papiers, tresses et gommettes pour occuper les plus petits, qu'on ne pouvait - vu leur âge - réduire au silence et à l'immobilité et qui s'en donnaient à cœur joie de papiers froissés, de crayons cassés, de cubes bondissant sur le sol, mais pendant longtemps, j'ai rêvé que la journée s'était passée sans que j'aie fait lire les plus grands! Cependant j'étais, dans l'ensemble, confiante et assez inconsciente. J'aimais leurs petites frimousses : c'étaient mes élèves, mes premiers élèves, à moi. Et quand je traversais le village le matin je me sentais grandir de quelques centimètres.


Je fus bien contente aussi de ma première paye, 975 francs que j'économisai soigneusement. Mes dépenses se réduisaient à peu de choses. Chaque mercredi et samedi soir je revenais à la maison, ma valise sur le porte-bagages arrière de ma bicyclette. Je retrouvais avec la chaleur du foyer, les nourritures fondamentales et je repartais les lundi et vendredi matin avec toutes sortes de provisions et mon linge propre. Je tarabustai même mon père pour qu'il me fabriquât des cadres à tisser pour occuper mes élèves d'une manière plaisante et originale, mais, hélas, inadaptée à leurs possibilités. Je n'avais pas l'art de simplifier les choses, ni le bon sens de soulager mes parents qui, par une sorte de prescience des restrictions à venir continuaient à augmenter leur cheptel.( volailles et lapins)
Je m'inscrivis aux cours par correspondance, bien décidée à préparer la deuxième partie du B.S. ( Brevet supétieur)
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4.9.07

Jour de chance,

quand on peut encore de profiter du jardin

3.9.07

plasticité du cerveau suite

un commentaire m'amène à préciser qu'il ne s'agit pas seulement de se servir d'un ordinateur mais aussi d'utiliser des logiciels d'entrainement.( voir ci-dessous) (
et pour curiosité aussi le mot :clavardage pour application pédagogique (sur un moteur de recherche )