27.11.05

ces petites choses que l'on conserve


sur la rangée de devant :

5 boîtes à épices en porcelaine décorée

c'est le premier cadeau que j'ai acheté seule pour ma mère.

Je me vois encore dans la boutique du village "La Coop"

où on venait, exceptionnellement, d'installer des cadeaux de fin d'année.

Je ne sais plus si j'en avais parlé à mon père avant l'achat mais je sais que c'est lui qui m'avait donné l'argent.

26.11.05

il neige




ça tombe en fins flocons depuis une heure ou deux


c'est beau mais c'est froid


personne dans la rue!


c'est samedi ils font tous la grasse matinée!

A propos de technique.


Je criais un peu victoire hier d’avoir pu récupérer mon blog en bon état.

Pour expliquer par le commencement :
j’avais depuis pas mal de temps des interruptions de connexion intempestives et tout à fait aléatoires que je rétablissais en allant sur le moteur de recherche Copernic afficher n’importe quoi , ensuite ça connectait ailleurs. Je mettais ça sur le compte des embouteillages de ligne mais à la fin « marre » !.je trouve sur internet l’adresse d’un technicien dans une localité voisine : 21E la demi- h, au diable l’avarice !

Il arrive, sympathie toute commerciale ; moi : sourire d’accueil et d’espérance !
il regarde
- mon écran : repère mon émule : attention ficher de chargement gratuit qui peut perturber…fichiers parasites…
-mes prises de téléphone qu’il manipule avec une dextérité un peu mystérieuse mais toute professionnelle et ce faisant commente : votre téléphone ADSL est de très médiocre qualité, et votre téléphone fixe au rez- de- chaussée est un vieux téléphone. Vrai ! je me dis il va falloir remplacer tout ça .
Finalement il remplace un filtre et miracle c’était lui le responsable ! il fallait y penser !
vérification faite, pas de virus, pas de fichiers parasites. Tout est OK

2ème étape : mon blog avec tout cet espace disgracieux en haut .je lui explique que j’avais un peu bidouillé la mise en page mais que je n’y connaissais pas grand-chose et que je n’osais plus y toucher:
-« Il ne faut pas toucher à ça madame ! » et il commence à essayer par tâtonnements, et finit par trouver les bonnes marges : hourra ! « chacun son métier Madame » !

3ème étape ; mon magnétophone intégré et le système son dans l’ensemble sont devenus défectueux.
Vérification des hauts parleurs, des configurations ..tout est OK aussi.
« ça provient sûrement de votre installation windows il faudrait tout restaurer(formater le disque dur ..) mais je ne vous le conseille pas pour un simple problème de son
.
Bon d’accord mais vraiment pour lire mes fichiers musique c’est moche !

Enfin dans l’ensemble c’est positif et mes connections sans problèmes
Nous payons les 3 demis- heures

4ème étape : dans mon euphorie je me mets en demeure de rétablir les liens disparus ,( le compteur ?, pas important pour l’instant) ; d’ouvrir un blog pour mon mari :
Paratra ! nom d’utilisateur, mot de passe invalides….etc. .mais le moins marrant : impossible d’utiliser normalement mon blog !! et j’ai vraiment galéré, l’obstination ayant été finalement payante .

Conclusion : à votre âge madame faut pas trop jouer à ces petits jeux-la !
Mais les vieux c’est parfois têtus !

Pas trop essayé de comprendre vos ouvertures de compte à la Poste. ça ne communique plus avec nos « blogspots », « over-blog »..etc ?, bon on verra plus tard.
Je vais peut-être poster les histoires de mon mari sur « Au grenier des souvenirs ! » mais je ne sais pas si le titre va lui plaire !!!!

J’avais cessé d’y mettre qq chose parce les photos d’objets anciens m’avaient valu des comment sans fin en langues étrangères, m’offrant des transactions commerciales…...

25.11.05

chez Dédé


on prépare le thé

ceci n'est qu'un essai

pour voir si j'ai réussi à rétablir mon blog!

(excuse encore de te prendre comme cobaye)

23.11.05

Travaux dans ma rue


pour les petites finitions

on a encore besoin

de Mohamed

22.11.05

nous avions parlé lecture......et l'écriture? le vocabulaire?

L’orthographe:
ma petite fille vient de me poser une colle:

"Pourquoi c’est si difficile"?

On n’a pas toujours une règle simple pour se repérer
surtout en orthographe d'usage (d'usage est déjà une réponse!)

Il s'agissait du pluriel les adjectifs terminés par al

Un fait banal……………des faits banals
Un enfant normal……….des enfants normaux
Un coup fatal …………..des coups fatals
Un jugement partial ……des jugements partiaux
Un résultat partiel ………des résultats partiels
Un évènement local ……des évènements locaux
Un abcès anal …………des abcès anaux
Un homme sentimental…des hommes sentimentaux
Un résultat final ……….des résultats finals
Un moment crucial …… des moments cruciaux
Un pied bancal …………des pieds bancals
Un trouble mental ……. Des troubles mentaux
.......................................... terminez la liste...

Aucun point de repère, qu’un retour au latin et encore bien souvent « on y perd son latin !!! » si latin on eût!!!

Seul recours : mémoire visuelle et auditive , facile pour certains, pour le autres répéter, répéter…..fréquenter cette belle langue capricieuse comme une belle femme.

A quand une réforme raisonnable de l’ortografe , ?

Nous tenons à notre belle langue, et surtout imaginez combien de livres, d’écrits de toutes sortes seraient périmés ou tout au moins mis au rang de reliques ! et on a déjà eu du mal à passer de l’ancien franc au nouveau puis du franc à l’euro, alors là !!

Que diriez-vous d’une langue européenne ? ou mondiale ? on en a déjà une : l’anglais. Presque !

Et l’espéranto : Qui est pour ?, Contre ?

on refait notre rue









n'est-ce pas merveilleux ces nouvelles techniques?




on décape,( image 2) on balaie(image 1)

sans se salir les mains, ni respirer la poussière .

21.11.05

Vous avez dit humour?


Plus de casseurs à la télé ça s'est vraiment calmé .Nettoyage réussi.

Rien que des tours qui s'écroulent! nettoyage à la dynamite,très efficace pour nettoyer les rats.

quoi faire maintenant pour ne conserver qu'un peuple pur et heureux, sans vieux qui traînent dans les asiles , sans sdf qui manifestent parce qu'il ne trouvent pas assez de places pour aller dormir le soir, sans gitans qui volent les poules ?sans prisons surchargées?

Il y a encore beaucoup à faire!

20.11.05

Bouteilles


Bouteilles de récupération

la gande est encore pleine de jus de pomme

les 2 petites sont vides,hélas!

pour les remplir : verser jusqu'à ras bord, laisser le moins possible d'air.

Le pressoir à cidre


On peut voir ici en bas le bac où on déverse les pommes, où elles sont lavées et où la chaîne à godets les puise pour aller les faire moudre puis les presser.

Le jus qui sécoule à gauche peut être stérilisé tout de suite et conservé :c'est le pur jus sans alcool que je donne à boire aux enfants( voir ci-dessous : chauffé à 80 degrés, versé dans des bouteilles à vis immédiatement. Il se conserve des années. Cette recette m'avait été indiquée par une vigneronne pour le jus de raisin .On peut ainsi conserver tout autre jus de fruit sans aucun autre additif .
Le jus mis à fermenter puis mis en bouteille donnera le cidre pour adulte :3,4,ou 5 degrés selon le temps de fermentation et la quantité de sucre contenue dans les pommes.

PS mon image n'est pas belle , j'ai dû reprendre une photo sur mon écran d'ordinateur!

19.11.05

Beaujolais nouveau et cidre nouveau

Eh oui c'est aussi l'époque du cidre nouveau .

Pas cette année : peu de pommes , nos bras fatigués aussi peut-être , mais nous en avons ouvert une bouteille de l'année dernière à midi.

voici une évocation de sa fabrication.

samedi 22 11 1986.

Fin de saison à Dammartin.
Les pommes. Le cidre.
Fin de saison douce et humide. Il a fait semblant de geler fort une nuit, vers le début du mois, avec une couche de glace presque épaisse, sur les tonneaux en attente dehors. Et puis tout est redevenu doux, doux, humide et ensoleillé.
Le cidre c'était le 15. Toute la semaine précédente on avait récolté les pommes. Les "Vérités" encore sur les arbres, brillaient de toutes leurs rondeurs purpurines. Les autres dans l'herbe regrandie se lovaient déjà dans la terre grasse que les lombrics travaillaient avec ardeur. Bref nos mains étaient bien sales mais le vent était tiède. Les caisses se remplissaient vite en haut du chemin, près de la route. On avait craint la pénurie mais les dernières tiédeurs avaient doublé le volume des fruits et l'on s'exclama encore en découvrant des champignons dans le pré, de superbes pieds bleus, violets plutôt, qui furent aussitôt fricassés. Et le dernier date d'avant-hier 19 novembre !

Donc pour le cidre tout le cousinage était là, la maison Parros aussi.
On leur avait fait signe.
Il faut dire que c'est un petit événement, en passe sans doute de devenir anachronique, une sorte de spectacle folklorique, que le fonctionnement de cette machine à faire du cidre.
De bons bras, jeunes de préférence, culbutent les lourdes caisses dans le bac à eau où la chaîne à godets vient puiser les fruits lavés pour les donner à écraser à la meule. Une chair pulpeuse et blanche tombe alors sur de larges tamis, une main preste l'étale, l'enveloppe d'une épaisse toile de jute. Cinq, six, dix plateaux s'entassent ainsi avant que la presse ne descende les serrer. Le jus coule ! Quelqu'un aux tuyaux ! . Quelqu'un aux tonneaux ! ohé ! On crie. Stop. C'est plein. Il faut changer de tonneau. Ça gicle. Ne pas trop en perdre surtout. Un seau sert au transfert. Des récipients de secours aussi pour le surplus. Il en faut ! Pour goûter. Pour offrir. Pour la bonbonne à ne pas oublier d'ouvrir en arrivant. Le jus de pomme, c'est très vivant, indiscipliné et fort ; si on l'enferme, brusquement il explose. J'arrive à le conserver dans de petites bouteilles bien fermées après l'avoir chauffé à 80°. Dans les tonneaux il fait aussi des siennes, dès le lendemain il écume et bave tout blanc par les bondes. Ne pas laisser l'air entrer. Remplir soigneusement de jus tout au long de ce fiévreux travail du sucre en proie à l'agonie. Ça sent fort. Ça sent bon. Des souvenirs, je l'espère implantés à tout jamais chez ceux qui n'y pensent guère maintenant

18.11.05

les casseurs d'aujourd'hui sont-ils comparables aux chemises brunes d'hitler?

J'ai trouvé ceci à propos des violences actuelles.

"Cela m'a rappelé d'ailleurs de très mauvais souvenirs, les chemises brunes, les jeunesses hitlériennes d'avant la guerre, cassant et blessant. Eux aussi, on les excusa longtemps( parce que) "on les avait mal traités après la première guerre mondiale, ils étaient pauvres, ils..."

Peut-on laisser faire l'amalgame entre les soulèvements populaires d'aujourd'hui et les chemises brunes à la solde d'hitler?

UN peu d'histoire
NUIT DE CRISTAL et CHEMISES BRUNES

Document: MELOIRE JUIVE ET EDUCATION

Diane, collégienne d'Aumale (60), me demande «des informations sur la Nuit de Cristal ».
Le prétexte : l'assassinat d'un conseiller de l'ambassade d'Allemagne à Paris.
Le 7 novembre 1938, un jeune Juif de 17 ans, Herschel Grynszpan, attend à la porte de l'ambassade d'Allemagne à Paris avec un revolver. Ses parents ont été persécutés en Allemagne. Il veut les venger et tire sur un conseiller de l'ambassade nazie, Von Rath.
Herschel Grynszpan est emmené par la police. Il sera livré aux nazis par la France en 1940.

Une opération organisée
C'était l'occasion qu'attendaient les nazis pour mener une opération de grande envergure contre les Juifs. A la demande d'Hitler, c'est Goebbels qui pousse les dirigeants du Parti Nazi et les S.A. à attaquer les Juifs. Heydrich organise les violences qui doivent viser les magasins juifs et les lieux de culte juifs.

Rapport d'une brigade S.A. de Darmstadt
11 novembre 1938

Le 10.11.1938, à 3 heures, je reçus l'ordre suivant : « Sur ordre du chef de groupe, il faut faire sauter ou incendier immédiatement dans la brigade 50 l'ensemble des synagogues juives. Les maisons voisines qui sont habitées par une population aryenne ne doivent pas être endommagées. L'action doit être menée en civil. Les mutineries et les pillages sont proscrits. La notification d'exécution doit parvenir pour 8 heures 30 au chef de brigade ou à ses services. » (Suit un rapport circonstancié où sont répertoriées les synagogues ayant été incendiées ou détruites)
Les ordres prescrivent que les S.A. doivent être en civil : il s'agit de faire croire que c'est un mouvement spontané de la population furieuse contre les Juifs. En fait, les réactions de la population furent peu favorables : les Allemands n'aiment pas qu'on s'en prennent à la propriété d'autrui ; les incendies choquèrent aussi une partie de la population.

La destruction des synagogues
Au bilan 280 synagogues furent détruites
La synagogue de Berlin, construite en 1930, sera détruite par les nazis. La synagogue de Marburg brûle dans la nuit.
Affichette au centre de la photo :
Rache für Mord an Vom Rath Tod den international. Juden und Freimaurem!
Vengeance pour l'assassinat de Von Rath mort à cause de l'Internationale des Juifs et des Francs-Maçons
Le mobilier d'une synagogue va être brûlé en expiation de l'assassinat de Von Rath
La destruction des magasins juifs
Le propriétaire juif d'un magasin déblaie les gravats et le verre cassé, le lendemain, de la Nuit de Cristal.
C'est à cause des débris de verre (vitrines des magasins, vitraux des synagogues) que les nazis donnèrent ce nom si "poétique" de Kristallnacht (Nuit de Cristal) à cet épisode de violence raciste.

Un témoignage
Une jeune fille juive allemande témoigne :
« Nous nous étions couchés tôt. Moi et ma famille, nous dormions tous les quatre quand nous avons entendu frapper à la porte d'entrée. Frapper violemment. Mon père a dévalé l'escalier, il a ouvert la porte devant laquelle se tenaient deux nazis en uniforme brun. « Dis à ta famille de s'habiller rapidement, vous venez avec nous. Dépêchez-vous ! » Nous n'avions pas le choix. Nous nous sommes habillés en vitesse, et les deux soldats nous ont conduits dans une salle d'une caserne du centre-ville. En entrant, nous avons réalisé que tous les Juifs de la ville avaient été raflés et emmenés dans cette salle. Personne ne savait pourquoi. Personne ne savait ce qui allait se passer. Ils nous ont laissés sur nos chaises pendant des heures, des heures d'affilée, jusqu'à ce que finalement ils séparent les femmes des hommes et qu'ils emmènent les hommes. Nous ne savions pas où ils allaient, Ils ont emmené mon père et mon frère. Au matin, ma mère et moi, et toutes les femmes avons été autorisées à rentrer chez nous.

C'est là que nous avons découvert ce qui s'était passé pendant la nuit, pendant que nous étions enfermées dans la salle. Les Chemises brunes avaient brisé toutes les vitrines des commerces juifs, forcé les maisons et les appartements juifs, cassant tout ce qu'ils pouvaient. L'affaire de mon père fut dévastée cette nuit-là. Et évidemment notre synagogue fut incendiée. Le jour d'après, sans me douter de rien, je suis retournée à l'école, c'était le lendemain de la Kristallnacht. (J')ai monté l'escalier pour rejoindre ma classe et j'ai croisé par hasard mon professeur principal, M. Koch, qui s'est approché et m'a dit, l'air vraiment attristé : « Mlle Golly, je suis profondément désolé, mais les Juifs ne doivent plus venir en cours. » Je n'avais pas d'autre choix que de m'en aller. Je suis rentrée à la maison la tête baissée, tous mes projets d'avenir venaient de voler en éclats. Le lendemain, on a sonné à la porte, une de mes camarades de classe se tenait sur le seuil. Je peux vous dire qu'à l'époque ces contacts avec des Juifs étaient tabous - plus que tabous.

Cette pure Aryenne, ma camarade, issue d'une des familles les plus puissantes de la ville - son père était le plus célèbre avocat de Brême - est venue... chez nous, elle a monté l'escalier, elle n'avait qu'un seul message à nous délivrer. Au nom de sa famille, elle tenait à exprimer à quel point ils se sentaient gênés et honteux à propos de ce qui s'était passé la nuit précédente, la Kristallnacht, la nuit d'avant. Je n'ai jamais oublié ce geste, d'ailleurs nous sommes toujours en contact. Nous nous écrivons encore. Nous nous revoyons chaque fois que je retourne chez moi à Brême. »

17.11.05

APPRENDRE A LIRE

j’ai vu avant hier soir à la télé un exemple de quelques classes de CP qui avaient remis en usage l’ancienne méthode d’apprentissage syllabique et obtenu des résultats significatifs.
Va-t-on revenir à cette méthode fastidieuse et mécanique d’autrefois ?


Mais ce n’est pas d’hier qu’on s’est demandé si méthode globale, mathématiques modernes avaient donné les résultats escomptés, et essayé quelques modulations de ces méthodes nouvelles.
Là comme ailleurs il faut toujours chercher à faire mieux.

Je ne donne ici qu’un exemple vécu il y a quelque 50 ans dans une classe à tous les cours dans une commune rurale.( hiver 1943.)

Extrait d’une lettre à ma sœur :

« Que je voudrais en ce moment pouvoir te donner un cliché de ma classe ! Je ne fais rien. Je les regarde. Vu le temps, pas mal d’absences ce matin, ce qui nous gratifie d’un calme presque parfait sans exclure la petite fièvre du travail.
Veux-tu que je te montre le gros Edmond que je n’arrivais pas à dégeler - regard vague et mort - ? Tout à l’heure j’étais en extase devant ses mains pataudes se faisant gracieuses à dénicher dans une boîte, d’un air grave, le p ou le s, lu sur le tableau et qu’il s’agissait ensuite de coller sur son cahier. Mais oui, un petit pot de colle, un pinceau fait d’un morceau de bois et de coton, des lettres rouges, bleues, jaunes... Un vrai délice. Maintenant il a fini, il sort ses bons points, peut-être les compte-t-il... et puis ses petites boîtes de toutes sortes que l’on range avec amour et que j’admire et respecte comme de vrais trésors.

On peut même aller et venir dans la classe sans permission à condition de faire son travail et de ne pas déranger les autres, aussi a-t-on apporté de bonne grâce des chaussons qui remplacent les bruyants souliers.

Je te montrais Edmond, parce que c’est le plus lourdaud. Il est bien sage mais que dirais-tu si tu voyais notre pétillante Rose qui s’enthousiasme pour le j, o, jo, j... a ja... etc. Pourrait-on croire que syllaber est si récréatif ? On accueille la leçon de lecture dans une joie évidente pourvu que j’en aie un peu moi aussi. Et les petits lapins gris et blancs que l’on compte, qui meurent et qui ressuscitent, qu’on vous donne ou qu’on vous reprend... ô poésie des âmes d’enfants... poésie de cinq ans, de dix ans, poésie de treize ans.
Ce matin nous avons récité « Les oiseaux » de Lamartine : « Tant que durent les fleurs... » J’écoutais mes grands, pour la première fois, sentir la poésie. Quelque chose de religieux. Je n’osais pas les regarder puis quand c’était fini, je voyais leurs yeux brillants, la coloration rose aux joues, roses d’avoir découvert... d’avoir osé exprimer ce qui était dans leur cœur.
Si tu savais quelle lamentation étaient nos récitations du début !

Mes grands ‘’ font’’ composition française.
« L’arrivée dans une mauvaise auberge » en se guidant sur une description de l’arrivée dans une bonne auberge.
Je surprends des sourires malicieux... et ce soir en ouvrant les cahiers, j’aurai la joie des enfants qui ouvrent un paquet cadeau.

Je crois qu’aucune méthode ne vaut sans un peu d’amour en plus des perfectionnements des techniques.

Je retrouve quelque vers de ce poème de Lamartine : « LES OISEAUX »

« Tant que durent les fleurs, tant que l’épi qu’on coupe
Laisse tomber un grain sur les sillons jaunis,
……….
Ils remplissent le ciel de musique et de joie. »

PS j’essaie de ne pas être trop passéiste , car en vieillissant qui n’a pas dit :" dans notre temps….ceci cela…"

Ce qu’on regrette surtout c’est ce moment où la jeunesse nous donnait des ailes, cet irrésistible bonheur de sentir sa force, son espoir qui projette tant de lumière sur l’avenir, même si on en bave il y a en soi une forme de bonheur qui se perd peu à peu au fur et à mesure que l’élan vital décline, regettant toutes les choses qui y étaient associées

Et de dire ils(les jeunes) ils ne savent même plus faire une règle de trois, calculer un pourcentage ; c’est vrai . Est-ce vraiment grave s’ils peuvent le faire avec une calculette ?
Sauriez-vous encore allumer du feu entre deux pierres, et plus simplement qui sait encore faire un bon pot au feu ? mais le bon filet de poisson surgelé dans de bonnes condition on le préfère à celui qui a souffert des transports ou des étalages prolongés. Je sais je caricature un peu, tout va trop vite pour qu’entre les générations l’adaptation puisse se faire facilement.

Et il m’est arrivé de penser : ce poulbot qui trouve dans une décharge une boîte de conserve non ouverte ou une orange non abîmée n’est-il pas heureux ?

Pour revenir à l’enseignement, rapidement car on n’en finirait pas,N’est-ce pas urgent d’apprendre à lire non seulement les livres mais les panneaux publicitaires, les écrans de télé etc… avec un œil critique ? de comprendre les détours d' un discours ( cela pour les plus grands bien sûr)et sans négliger les commencements : connaître les chiffres et les lettres et les mots !!

15.11.05

POUR L'HIVER


copié dans une publicité

mais je n'ai pas de compensation financière!

juste le plaisir de voir cette petite fille

Victime de la modernité

Le manteau de Céline
Ou comment je me suis fait piéger par la modernité. (1980)

Quand ma (grande) petite fille eut 2 ans j’eus envie de lui confectionner un manteau.
Un beau manteau de lainage blanc. J’ai toujours aimé coudre mais là je voulais vraiment que ce soit bien.
Je me suis vraiment appliquée de tout mon cœur et sans me vanter je fus très contente de mon œuvre.
Il était très beau mon petit manteau blanc,...
La maman l’a trouvé beau aussi, bien doublé, bien fini…tout quoi !

Eh bien Céline ne l’a jamais porté même pas une fois.

Un jean, un petit blouson mode c’était mieux - plus tendance on dirait aujourd’hui.
J’ai bien compris.

Le temps n’est plus où on exhibait une jolie toilette
pour aller à la messe ou tenir gentiment la main de maman dans les allées d’un parc
Je n’ai plus renouvelé l’expérience.

Refaire un ourlet, recoudre un bouton, ça on a encore besoin.
Mais il y a maintenant tant de jolies fantaisies qui viennent de Chine ou d’ailleurs,
Si peu chères que ça ne vaut même pas la peine d’acheter du tissu !

Je viens d’en retrouver quelques chutes que je n’ai pas jetées.

13.11.05

délinquance ordinaire

Extrait d’une lettre à mes enfants

11 juillet 1993.Dammartin.

Nous avons été victimes, hier soir vers 20h.30, d’un braquage en règle.
Nous regardions la télé quand Pierre a aperçu un type passer devant les fenêtres du côté de la route. Il est allé ouvrir la porte pour voir qui c’était et a commencé à s’énerver un peu quand il a vu qu’une voiture était entrée en marche arrière après avoir enfoncé le portail :
- Qu’est-ce que c’est que ce travail-là ? Ça ne va pas ?
Alors il s’est fait coller au mur brutalement, d’où une égratignure au bras , tandis qu’un autre individu, resté dans la voiture est sorti armé et l’a fait rentrer dans la maison au moment où je m’avançais pour voir ce qui se passait.
- On veut de l’argent.
Pierre : Je n’en ai pas, Micheline téléphone aux flics.
Je m’approche du téléphone et me fait aussitôt neutraliser et ils arrachent le fil du téléphone.
Je dis : non on ne téléphone pas aux flics.
Le type armé mais pas cagoulé, la trentaine, assez corpulent, brun, teint mat, mais européen :
- Il nous faut au moins 500f.
je dis à Pierre :
- Donne 500 balles si tu les as.
Le deuxième individu, un grand mince, genre blond, même âge, suit Pierre dans la chambre et regarde avec lui dans son portefeuille : il y avait 300f.
- Il nous faut encore 200f.
Moi : tenez voilà mon sac à mains, je le retourne je n’avais que 300f. aussi , heureusement que je t’en avais donné un peu Céline - j’avais encore un billet de 200f. dans mon porte-cartes qu’on n’a pas vu . Mais ce n’était pas fini :
- Vous en avez bien ailleurs. . . et des bijoux. .
- Mais non, cherchez !
Alors le type au revolver nous a gardés pendant que l’autre fouillait partout mais sans nervosité ni agressivité et bien méthodiquement. On l’a vu après : tiroirs, armoires, chambres. Rien trouvé. J’avais mon médaillon en or caché sous mon pull et surtout une somme d’argent plus importante cachée dans l’endroit habituel comme on fait toujours en arrivant, heureusement que Pierre l’avait déjà mise en place !
Je nous voyais déjà ligotés sur une chaise avant leur départ, mais en réalité je n’ai pas paniqué apparemment j’étais très calme. J’ai parlé au type au revolver qui, entre temps s’était assis dans un fauteuil, moi à côté . Je lui ai dit : mais enfin qu’est-ce qui ne va pas ?
- Je sors de l’hôpital. . . ma femme m’a quitté. . .
- Et lui ? (l’autre )
- Pareil.
Je lui ai parlé de sa mère. . . qu’il pourrait être mon fils . . est-ce qu’il aimerait qu’on fasse çà à sa mère ?
- Non, je voudrais rester avec vous !
- Mais ce n’est pas possible mon garçon ! veux-tu que je t’embrasse ?
- Oui.
Et je l’ai fait. Il avait 400f. dans une main, son fling dans l’autre gantée. Le reste des billets étaient étalés sur la commode dans l’entrée car j’avais parlementé pour qu’ils mous laissent au moins de quoi manger ! l’autre type revenait, repartait toujours très calme et méthodique, réclamant les bijoux, de l’argent caché !
Puis celui qui tenait les 400f. parut avoir une hésitation. . – tenez, je vous les redonne. .
- Non dis-je, on partage.
- Alors je vous redois 100f. ?
- Non je te les donne de bon cœur.
J’étais surtout pressée qu’ils se barrent. Enfin il s’est levé mais a commencé à réclamer du café, puis de la menthe à l’eau. . . a aperçu la bouteille de Vichy à la cuisine.
Pierre : - je te paie un coup de cidre ?
Non pas d’alcool, je conduis !
Finalement il a bu deux verres de Vichy. L’autre ne disait plus un mot, ne faisait plus un geste puis il a demandé à monter en haut , mais précédé de nous deux Pierre et son copain armé a fouillé un peu la première chambre et s’est arrêté devant celle de Pascal devant l’étiquette de la porte : going at your own risk !
Enfin ils ont décidé de partir. On les a accompagnés jusqu'à la voiture . Allez, ai-je dit, ne faites pas les cons, vous allez vous retrouver en taule. Allez bouffer avec vos 400 balles. Ils sont partis.
Nous ont salués en disant: excusez-nous!

. . alors j’ai commencé à trembler dans tout mon corps. . . Pierre rouspétait pour le portail tout cintré. On se demandait s’il fallait téléphoner aux flics, le téléphone du sous-sol marchait encore, Pierre n’était pas tellement d’accord. J’ai fini par téléphoner à Pascal mais il n’était pas seul, je l’ai rassuré. Pierre a soigné son égratignure et a réparé le fil du téléphone. On était tout de même rassuré de s’en être tiré à si bon compte mais inutile de vous dire que je n’ai pu dormir que quelques heures avec un calmant. Le lendemain matin Pierre était tout blanc. On a téléphoné aux flics qui sont arrivés vers 9h1/2 et nous ont demandé pourquoi on les prévenait si tard. En réalité j’avais crains que, poursuivis, les types ne reviennent se réfugier ici et nous prennent en otage. La police avait déjà d’autres renseignements : la voiture avait été volée à Voulangis, près de Crécy. Les numéros qu’on avait relevés correspondaient.

12.11.05

PUNIR ;un complément à mon texte d'hier que j'ai un peu corrigé

Non je n'ai pas eu toujours des classes modèles sans problèmes , j'ai vécu mai 68 dans des quartiers difficiles et j'ai fait de mon mieux.
Une anecdote me revient : la seule fois je crois où j'ai giflé un élève - (de 4ème )- en public.

Nous sommes plusieurs classes à assister à une représentation théâtrale .
En attendant le lever du rideau un de mes élèves se lève, se met à gesticuler et brailler pour
semer la pagaille. Je me lève et la gifle part.
- vous n'avez pas le droit! je le dirai à mon père!
- non je n'ai pas le droit mais je le prends.

Intérieurement je n'étais pas très à l'aise. Tous étaient témoins:.. élèves ...autres profs ..
Je n'ai pas vu le père . Tout s'est bien passé. Mais j'étais dans mon tort.

Aujourd'hui le père viendrait ? pas sûr .
C'était déjà l'après 68 et les parents couvraient déjà leurs enfants, contestait l'autorité des enseignants

Ceci pour dire qu'un policier peut, devant l'arrogance d'un jeune, perdre son sang froid, gifler même envoyer un coup de pied malheureux ; qu'il ne faut pas tout amalgamer : la petite égratignure qui reste au front d'un excité, à peine moins grave de ce qu'il endure dans une bagarre ou un match de boxe, et le coup de feu sur un homme à terre,sans défense!

Et que les médias et certains politiques ne devaient pas tout récupérer pour faire du sensationnel et jeter de l'huile sur le feu, amalgamer le fait divers : un homme agressé parce qu'il photographie un lampadaire, par des dealers pris de peur et les actions protestataires en cours; il ne s'agit pas de violences contestataires mais d'un crime liée à la drogue non éradiquée depuis longtemps.

10.11.05

quelques réflexions à partir d'un "comment "

François said...
Coucou Micheline,je fais un petit passage sur ton blog.L'article sur les maternelles me rappelle bien des souvenirs :- le temps où j'y étais moi-même et les bétises que j'y faisais malgré les punitions très sévères (être enfermé dans les WC par exemple)- le temps où j'y conduisais un neveu que j'adorais, petit angelot baroque au cheveux d'or et au rire cristallin ...- le temps, fort éloigné lui aussi, où j'y accompagnais mes propres enfants.Que la fureur amène à incendier des écoles maternelles me laisse sans voix ... comprendre le mécanisme qui conduit à de tels comportements est possible, excuser ne l'est pas.Amicalement

Quelle heureuse surprise de te retrouver !
Même si ce n’est pas pour de jolies photos mais pour des choses un peu plus graves !

Je commence par une remarque anodine en apparence :
« je faisais des bêtises malgré les punitions très sévères »

Est-ce que cela ne renvoie pas un peu, toute proportion gardée, à l’expression :
« Comprendre mais ne pas excuser » alors si on n’excuse pas qu’est-ce qu’on fait ?
Car si je comprends bien les punitions ne te servaient à rien !

Mais moi, en classe, j’aimais bien les cabochards, autant que les autres..
Je ne les enfermais pas dans les wc, ne les envoyais jamais au bureau de la Directrice
Bon j’expliquerai plus tard, je voudrais seulement compléter pour d’autres ce que je voulais essayer de dire à François.Cela déborde un peu les maternelles .
Mais au fait, pourquoi les maternelles et moins les écoles primaires, les équipements sportifs
et moins les bibliothèques , maisons de la culture ?
les voitures et les bus ? c’est ce qu’ils connaissent le mieux ? ce qui est le plus provocateur ?


Oui alors qu’est-ce qu’on fait ?
On punit un peu plus fort, un peu mieux, d’accord ? Je voudrais bien me joindre au concert des lamentations :
Voyous, canailles ce que vous faites est odieux irresponsable, inadmissible. Vos méritez châtiment exemplaire. Et vos parents aussi !

Et puis cherchons aussi quelques moyens palliatifs :

Redonner un peu de sous aux associations de quartier pour vous encadrer, vous distraire, vous éduquer, vous aider ,vous faire comprendre que ce n’est pas beau de brûler la voiture des voisins, que ce n’est pas le bon moyen.
J' ai dit moi aussi des choses de ce genre, surprenant des jeunes en train de saccager des arbustes d’un petit square municipal : « qui va replanter ces arbustes nettoyer ces déchets, il faut payer un employé municipal et cet employé qui le paie ? la mairie avec les impôts que vos parents doivent payer ..etc..

Un peu ce charité chrétienne aussi : 1 euro ou deux à ce chômeur qui vient de temps en temps sonner à ma porte. Aidons la recherche aussi. Nous avons reçu cette année 46 lettres de demande de soutien à des associations dont les plus en vue ne sont pas forcément les plus honnêtes

On va donner un peu plus de moyens spécifiques à l’Education nationale dans les zones prioritaires….construire de nouveaux logements sociaux etc. ... réparer les erreurs c’est promis, mais il faut du temps. En attendant sévir, punir....faire peur. La carotte pour plus tard et le bâton tout de suite.

Je crois que ce stade est dépassé.

Peut-être faudrait-il chercher avec les fautifs et les scandalisés, pourquoi on en est arrivé là et les moyens possibles pour que cela change.

Qu’est-ce qu’ils veulent ces jeunes et qu’est-ce qu’ils n’ont pas pu dire avant d’en arriver là ? D’arriver au seul moyen en leur possession de se faire entendre ?

-Pas d’emploi, pas de perspective d’avenir.
La machine remplace l’homme dans des secteurs de plus en plus nombreux et larges. C’est un truisme.
Même s’il reste des secteurs ou les offres ne sont pas pourvues comme le bâtiment par exemple ;oui mais ceci est marginal et en passe de disparaître et quand cela arrivera il sera trop tard
Avez –vous vu les dernières prouesses techniques de construction de maisons avec garage,terrain pour 100000E qu’on propose maintenant ?
Plombier ?ça paie encore très bien mais finalement on a intérêt à changer tout le « système : wc chasse d’eau » plutôt que de faire réparer une fuite et tout à l’avenant. On ne répare plus on remplace par « prêt à l’emploi, à poser » ….etc.. etc ..

-Mais ils ont le RMI , le SMIG, la sécurité sociale parfois, très contents de paresser à l’abri de toutes ces assistances diverses ….de traîner dans les rues ou de piquer un portable ou un CD. .

Ce n‘est pas vrai ou si peu !.
Un smicard c’est déjà un marginal et se sent marginal. Un désoeuvré est le plus souvent exposé à la dépression, à la révolte ou à la drogue. Et les caïds de la drogue, il faut bien qu'ils aient des clients!

L’homme a besoin de "faire", d’être intégré à part entière dans le groupe social auquel il appartient et d’être reconnu
Et respecté pour le travail qu'il fait, quel qu'il soit.


Les mesures dans l’urgence :
Décréter le moratoire de tous les délits relatifs aux émeutes récentes ainsi que les bavures policières. (sauf crimes de sang)
Indemniser tous les dégâts aux voitures, bâtiments ,…
Demander pardon de toutes les erreurs commises par les hommes politiques de gauche comme de droite depuis des décennies qui ont conduit à la ségrégation, à la peur, à la haine ou au désespoir. Les politiques sont des hommes et seulement des hommes qui ont eu dans l’ensemble de bonnes intentions même si certains se sont fourvoyés dans des scandales, les magouilles…et ont du mal à échapper aux pressions d’un système qui les dépasse
..Il faudrait reconnaître ses torts….
( L’Allemagne a bien demandé pardon pour les crimes du fascisme.)
Créer des emplois de services sociaux dans toutes les communes selon le nombre d’habitants sans distinction : aides aux malades isolés, aux personnes handicapées, aux enfants pour les devoirs ou alphabétisation etc.

Obliger toutes les communes sans distinction selon leurs moyens et quelle que soit leur implantation, à ouvrir ou de bâtir des logements sociaux …sans pouvoir s’en dispenser par le paiement de taxes. Récupérer les locaux inoccupés, réhabiliter les centres villes et peut-être aussi occuper moyennant salaire, les jachères inutiles..etc…..
.
Ecoles : pas de zones sensibles ou prioritaires , pas de ghetto, où on a honte de se trouver, mais former les maîtres non seulement pour le savoir mais pour le respect de l’enfant et la convivialité avec un nombre d’élèves raisonnable. .Or des vacataires ou débutants n’ont souvent que le moyen de reproduire ce qu’il ont eux-mêmes subis : autorité, punitions, humiliation et je sais ce dont je parle.

L’argent direz-vous ?,
Une taxe de solidarité pourrait peut-être… on en trouve pour des causes moins nobles

A long et moyen terme
Un service civique remplaçant le service militaire (envisagé : c’est bien mais quand?)

Sauvegarder l’emploi dans les entreprises en difficultés avérées, par des primes à l’embauche si nécessaire, en vérifiant bien…leur utilisation.

Et décréter le couvre feu,( puisque couvre feu il y a,)pour les matériaux industriels de délocalisation, usines, entreprises ; tout contrevenant s’exposant au blocage de ses fonds en banque ou punis comme responsables de la misère de leurs concitoyens.
Qu’est-ce qui est le plus grave : brûler quelques voitures ou réduire au chômage des milliers de personnes ?

Et la compétitivité me direz-vous, où pourra-t-on vendre ces productions qui coûtent cher, plus cher que les produits importés, comment les entreprises pourront-elles survivre ?
En rationalisant le travail par des machines performantes en corrélation avec la recherche de technologies nouvelles, en gardant nos cerveaux pour la recherche appliquée efficace. Il faut aussi savoir garder et former ceux qui produisent de véritables richesses.

En rentabilisant le travail humain devenu plus performant par une formation adaptée , des heures de travail réglementées (voire aussi travail au noir) et la stimulation que donne une certaine idée de la justice et de la fraternité.

En supprimant transports de matériaux-- quand ils ne font pas des aller et retours inutiles-- depuis les sous traitants éparpillés souvent trop nombreux et trop éloignés ( à revoir les transports et autres consommateurs de pétrole payé si cher.)

Et que certains patrons ou actionnaires acceptent de réduire leurs marges de bénéfices et de se passer de grandes croisières, grands palaces en attendant qu’il soient accessibles au plus grand nombre .

Faire le ménage aussi dans tous les appareils de représentation de l’Etat ...Le prestige n’est-il pas ailleurs ?

Comment mettre en œuvre tout cela ?
Quelques lois sont à revoir, compléter, modifier et surtout appliquer.
Et puis informer.. informer ...transparence... transparence et civisme.
En espérant que les moyens d’information réussiront à déjouer les trucages de toutes sortes.

Cherchons : la paix sociale est à ce prix…car trop c’est trop !

En attendant que le libéralisme fasse son travail dans les pays en voie de développement et que les Chinois ou autres viennent délocaliser chez nous.
En attendant que le monde retrouve son équilibre.

Et pardonnez- moi si je n’ai donné trop longuement que mon point de vue bien simplifié…!erroné quelque part ?

encore et toujours

Je lis à propos des "Jeunes":
Il y a d'un côté les sages, les courageux, ceux qui travaillent, de l'autre une poignée de voyous qui cassent tout..
Pourquoi des gens intelligents en arrivent à ces raisonnements simplistes qui ont pour résultat d'entretenir une ségrégation dangereuse ?
Oui il y a encore des jeunes qui travaillent et même avec amour et pas seulement des "Français."
(voir ma note sur les panneaux solaires et j'en profite pour préciser ce qui me semblait futile, sans intérêt : ces jeunes dont je parlais étaient Algériens d'origine .) Où en serions- nous alors,si tous étaient des oisifs?
Cela doit-il nous faire oublier ceux qui sont sur le carreau sans l'avoir mérité?

je salue une dame dont la voiture venait d'être brûlée et qui disait hier: tant pis si c'est le seul moyen que ces jeunes ont eu de se faire entendre ...
et d'obtenir quelques résultats timides comme redonner des crédits aux associations, il fallait donc que les voitures brûlent pour qu'on y pense?

quelques fleurs de saison



les horticulteurs font des prodiges

8.11.05

MATERNELLES

Maternelles

Toutes ces maternelles brûlées, vraiment on ne comprend pas, ces équipements dont on a tant besoin et qui manquent encore à tant de mamans qui travaillent ou qui simplement voudraient souffler un peu quand leur arrive le 4ème.ou 5ème enfant.

Je cherche, je n’aime pas beaucoup citer mon petit vécu qui n’est forcément qu’un cas particulier pour en tirer des conclusions.
Voici pourtant un petit extrait de mon journal :1981 :
Céline ma petite fille, 3 ans.

« Sa toute petite enfance est finie. Elle rentre à la maternelle.
Déjà se perçoit chez Céline un trait fondamental de son caractère à savoir la fierté, la volonté tendue pour être grande, pour dominer son émotion :
- Les grandes filles ça pleure un peu aussi, pas beaucoup.
Les tout premiers jours passés, on ne pleure plus, mais quand je la quitte, son visage soudain se raidit, contracté par l’effort, les paupières rougissantes, non on ne pleure pas, mais il faut être dure, se venger un peu aussi.
Quand sa mère vient la chercher le soir elle la rejette :
- Va à la maison –" S’en va ".
Moi aussi elle me refuse : -“ T’en va.’’
Il faut punir ceux qui l’abandonnent... puis essayer de les récupérer : Maman je t’aime... au revoir maman... Baiser... à ce soir ».
Ses nuits sont agitées. Elle vient dormir dans le lit des parents. Il faut aussi se rassurer :
- Je suis gentille ? me demande- t-elle.
- Oui.
Et avec ce petit air de celle qui voudrait en être tout à fait sûre :
- Pourquoi ?
- Parce que tu es raisonnable, tu parles bien.
- Quand j’étais un bébé, je restais avec maman.
- Non pas toujours. Tu allais chez Tata (sa nourrice).
- Oui j’étais obligée.

Elle ne pleure plus en arrivant à l’école. Un peu stupéfaite, un peu figée, elle regarde ceux qui pleurent. Elle suce son pouce.
- Encore un câlin. Un baiser.

Elle est un peu malade, un peu fatiguée. On cherche des solutions de transition. Elle dormira l’après-midi chez une voisine, l’Espagnole qui habite près de chez eux puis, par suite de circonstances imprévues, chez Denise M. qui va l’incorporer à sa turbulente petite famille pour le repas de midi et lui faire faire la sieste.
Une toute petite phrase d’avant dormir s’échappe comme un soupir : - Demain je vais chez quelqu’un.


Que reste-t-il dans l’inconscient des enfants, de la rupture précoce avec la mère ? le cocon familial lors de son premier contact avec la maternelle?
Particulièrement sensible peut-être chez les émigrés où ce lien fut très fort ?.
Je ne sais pas, je cherche.
Ils ne deviennent pas tous délinquants….beaucoup comptent sur l’école pour apprendre, s’intégrer comme celui dont parle Mamounette mais quand on choisira, à diplôme égal, une autre couleur que la sienne que pensera-t-il ?
Et d’ailleurs il n’y a pas de place pour tout le monde.

Ma petite fille qui a maintenant 27 ans n’a pas de situation stable malgré une licence d’économie. Elle a encadré l’année dernière des TP en faculté (beaucoup de compliments, même pas le smig horaire), travaillé dans une entreprise à temps partiel, donné des cours particuliers et cette année elle craque : sévère dépression !

Non les progrès techniques n’ont pas profité à tout le monde
On a été dépassé par la course au profit, à la rentabilité, au fric à tout prix pour investir toujours plus, au nom du chômage qu'il faut résorber, de la concurrence qui va nous engloutir car ce n’est plus un problème de nation mais un problème mondial où nos politiques peuvent bien peu de chose.

L’homme est-il un apprenti sorcier ? Cherchons l’erreur…. !!!
ou plutôt le remède car il est bien difficile de revenir en arrière, ou d’inventer une nouvelle société

7.11.05

Emeutes

Cette nuit j'ai essayé de trouver quelque chose à dire qui ne soit pas trop réducteur. Cela m'a empêchée de dormir.

Dans les commentaires déjà lus j'ai retenu ceci de Noisette:
"Ces temps sont révolus ,la société ne fabrique plus que des frustrés "
là est la question : pourquoi ?

Difficile de se placer dans une perspective historique : avant la révolution de 89 ? avant la guerre de 14 , l’entre deux guerres ? après le 2ème guerre mondiale ? maintenant ?quels enchaînements ou mutations?

Et même pour une époque donnée,(environ de la guerre de 14 )les modes de vie, de travail sont tellement différents selon que l’on est dans les campagnes encore petit paysan comme chez mon père ou artisan ou déjà sur les grands domaines agricoles de la Beauce ou de la Brie. C’est sur ces derniers que mes grands parents maternels et leurs 10 enfants dans leur jeunesse, ont travaillé « à tâche »
Ma mère m’a raconté comment le régisseur arrivait à cheval, cravache à la main, pour réprimander celui qui avait laissé traîner quelques épis; comment dans les équipes, hommes et femmes mélangés, il lui était impossible de trouver un endroit où faire pipi; comment au long des rangs de betteraves à biner ou arracher , ses mains saignaient d’engelures et sa chemise collait à ses furoncles qu’on ne pouvait soigner .
..
Plus tard vers 1932
Encore une anecdote :
J’ai 12 ans nous arrivons chez ma la sœur de mon père, en Côte d’or. Nous sommes ma sœur et moi gentiment habillées et ma tante de dire à ma mère : il faut aller les changer, il ne faut pas qu’elles soient mieux mises que les petites Boirin ; les petites filles du propriétaire dont ils sont les métayers, et qui habitent dans la même cour, une bien plus belle maison ; il fallait tenir son rang, marquer sa soumission ne serait-ce que par une robe et tirer sa fierté de servir plus noble que soi.

Tout cela a-t-il bien changé ?
La plus belle maison, la plus belle voiture, le plus beau yacht, habiter le 16ème, ça vous classe…

Mais revenons à nos moutons :
Ces enfants dans les rues à 10 -11h du soir ça tient à quoi ?
Ces jeunes à 2 heures du matin ça tient à quoi ?
et qu’ils puissent escalader l’enceinte d’un espace mortel ? N’y avait-il aucun moyen technique de prévoir, de protéger ?
et une étincelle aurait - elle tout embrasé si le feu n’était pas préparé d’avance ? et préparé au-delà des banlieues à racailles .
Je sais aussi ...la contagion des foules , les transports faciles… les téléphones portables...mais quelques petites bandes de voyous bien organisées peuvent-t-elles mettre le feu à travers la France sans qu’on puisse intercepter des messages , repérer les meneurs. Et jusqu’en Amérique on a peur. Encore quelques jeunes mal élevés ?

J’en viens à me demander à qui profite le crime ?
Il y a très peu de victimes que l’on monte soigneusement en épingle.
Ne serait-ce qu’une, c’est encore trop, je suis bien d’accord, mais jusqu’à présent ce sont surtout des dégâts matériels.
Toutes ces voitures brûlées ça va doper le lobbie automobile, permettre d’augmenter les assurances, pour indemniser les victimes, redonner du boulot aux entreprises de construction, résorber le chômage.

On va pouvoir recontruire de superbes maternelles 4 étoiles dans les quartiers défavorisés où ceux des beaux quartiers viendront inscrire leurs enfants. Pas bête au fond pour le Melting Pot.

Comme dit toujours quelqu’un que je connais bien : d’un mal il sort souvent un bien,, il suffit de savoir rebondir à temps !

Et c’est bien connu aussi qu’une bonne guerre ça permet de reconstruire plus beau plus grand, de faire avancer les techniques de pointe, et d'enrichir les marchands de canons… etc

Le malheur c’est que ce ne sont pas ceux qui la décide qui la font et qui donnent leur vie.
Une pensée émue à la maman d'andré qui avait bien compris les enjeux de la guerre mais pas regardé peut-être "Les Temps Modernes" de Charlie Chaplin

En ce moment la politique du pire aurait-elle pris le train en marche ?
Je ne sais pas, je m’interroge. Rien n’est simple.
Mais il est bien vain de regretter le temps passé comme de pousser de grande exclamations scandalisées.
Si on parvient à éteindre le feu peut-être aura-t-il servi de leçon. J’espère de tout mon coeur qu’il n’est pas trop tard.

Et puisque nous parlons maisons et bricolage.....


Je vous avais parlé des" ouvriers du solaire"
Voici la façade arrière de notre maison.

Donc depuis 1986 ces 12 panneaux sont installés,
ils nous ont permis de réduire notre consommatin de fluel de 50% mais surtout de contribuer à la production d'énergie renouvelable.
Ils fonctionnent par tous les temps même sans soleil un peu comme un réfrigirateur à l'envers. Alors il faut un compresseur.
Tant que nous avons eu des activités diverses à l'extérieur je ne faisais pas trop attention au bruit qui montait du sous sol , puis celà a fini par me gêner de telle sorte que j'ai demandé à mon mari de l'arrêter (pendant plusieurs années)

Puis, cette année, il s'est trouvé qu'une équipe de 2 jeunes spécialistes du froid ont mis leur point d'honneur à réhabiliter la chose ! de supprimer le bruit ;( je n'y croyais pas trop car on avait déjà demandé à d'autres d'intervenir dans ce sens.)

Alors, près avoir remplacé compresseur , gaz qui n'est plus le même, bricolé les attaches...ça marche à merveille!

Ca a coûté de l'argent bien sûr, quelque 2000E, mais ces jeunes n'étaient pas seulement motivés par cela, vu le temps qu'ils ont passé, le nombre de fois qu'ils sont venus ajuster, vérifier, remplacer des pièces....je crois qu'il faut saluer ceux qui mettent leur point d'honneur à triompher d'une difficulté.

Je leur avais dit que je le mettrais sur internet, voilà qui est fait.

6.11.05

pour Mamounette, André et les autres( suite de la vie continue)

André,
C’est le travail de la main pour élaborer ta cuisine que tu nous donnes à voir comme je vous avais montré le plaisir de ces hôteliers …(d’autrefois ?)

La main outil et symbole de la création offerte à notre plaisir autant qu’à l’utilité de nos proches

J’ai aimé « faire » aussi , il y a encore dans notre cuisine un vestige de "mes œuvres ": un revêtement synthétique imitant la mosaïque qui a si bien tenu qu’il fait encore illusion…
A la campagne j’ai monté les briques du barbecue, c’est un peu de travers mais bon ça tient et on s’en sert encore, mais de moins en moins, comme j’ai abandonné les travaux du jardin dont la surface a réduit d’année en année ; mon dos ne me le permet plus ; mon mari l’a abandonné cette année, se contentant de passer la tondeuse partout.
C’est la vie…et tant qu’on ne souffre pas trop physiquement c’est bien ; et j’ai mon ordinateur et des petits signes d’amitiés et mon quartier qui est encore un village pas encore incendié par les « casseurs »..oui à Bobigny tout près du centre…mais ce sujet est une autre histoire ….


Merci de témoigner que l’homme complet existe encore et se souvient ..
Comment sera demain ? une autre histoire aussi sans doute

Voici un petit passage du temps où je jardinais , à peu près à ton âge(66ans)

3 Juin 1986. Dammartin.

Ils sont tous repartis. Dimanche soir. Les ouvriers du solaire réclament la présence de Pierre. J’ai préparé vite les en-cas du soir pour chacun. Moi je reste. Remettre la maison en ordre. Avoir un peu de temps tranquille pour moi.
Pour écrire. Baste ! Il ne faudrait pas que je sorte dehors. Et il m'est bien difficile de commencer la journée sans enfiler mes bottes pour entrer dans tout ce vert, cet espace qui est à moi parce qu'il est à nous, à peine gommé par les frondaisons.
Dieu que c'est vert cette année! Il ne fait pas beau, mais il fait bon. Tout est humide, gonflé, hésitant. J'aime aussi cette humidité lourde ou fraîche, les petites pluies sournoises.
Non il ne faudrait pas que je sorte le matin si je veux continuer à remplir ce cahier que je trimbale obstinément Il faudrait que je croie plus fort à l'importance de dire. Il ne faudrait pas que je sorte ; ils m'appellent tous : les fraisiers, les œillets d'Inde en nourrice, les pensées qui étouffent sous la croûte de terre. Va pour un petit coup de binette par-ci, un repiquage par-là, et me voilà, à midi avec cette certitude : ce sera pour demain.

A Mamounette, André et les autres....(suite de la vie continue)

Mamounette

Puisque tu veux bien venir cheminer un peu avec moi du temps où j’avais 63 ans, peut-être à peu près ton âge ? je vais finir notre promenade et merci de m’aider à ressusciter ce passé à travers ta sensibilité qui réchauffe la mienne. Alors voici la suite de ce séjour à Nasbinal

Nous fonçons sur la route mi-enneigée, mi-dégagée. Pas de chaînes, ni de clous. C'est pour les touristes, paraît-il. "Ici on a l'habitude."

Nous nous enfonçons dans un univers clos de partout par l’ouate blanche. C'est bien de n'être nulle part. A la station, il faut reprendre pied. Petite animation des châlets-restaus, comme partout. Les pentes entre les sapins. Les tire-fesses. Les skieurs amateurs. Un petit air du temps où nous emmenions les enfants quand ils étaient à nous, avec encore tout plein de possibles devant. Tout plein ? Non, seulement quelques trajectoires non abouties sur des pistes balisées.
Un grog, au chaud derrière la vitre, puis nous repartons. Pierre est à l'arrière de la fourgonnette, vide maintenant. L'atmosphère s'est un peu allégée, on aperçoit l'hôtel des Œuvres Laïques tout près d'Aubrac, quelques burons endormis, par ici, par-là, dans l'amorce d'un paysage lent et doux.

Savez-vous ce que c'est un buron ? Pas tout à fait une grange, pas tout à fait une ferme. Une bâtisse de pierre solide, une seule grande pièce aménagée sommairement sur une cave où attendra le fromage.
A partir du 25 mai les troupeaux montent aux alpages. C'est le grand départ pour les herbages parfumés. Une cinquantaine de kilomètres à parcourir de la pointe du jour jusqu'au soir.
Le buron c'est le point de ralliement des bêtes pour la traite le soir. Le lait dans les grands pots est mis à cailler près de la cheminée, puis la tome mûrit dans les moules de bois cylindriques en attendant d'être plus élaborée et transformée en fourme, bleus, etc...
Le 13 octobre on redescend aux mas. C'est pour moi une image très littéraire, comme un voile sur mon chagrin.
J'aimerais voir peut-être. Voir l'été ici, revenir dans ce petit troquet où nous prenons un "petit rouge".

Le matin suivant la nature en a rajouté au conventionnel de paix et de solitude : la neige absolument vierge. Un petit soleil tout jaune. Des capuchons blancs aux toits. Un sapin tout givré. L'odeur du fumier qu'un tracteur transporte. Il fait doux. On marche. Un bistrot.
Un bougnat de la Porte de Montreuil de retour au pays. Une parisienne aussi, rapatriée dans son lieu d'origine, légèrement insolite avec son maquillage de ville, le crayon noir des sourcils soulignant un regard fatigué.
Notre séjour s'achève. Nous rentrons demain.
J'ai bien tenu.

5.11.05

La vie continue (suite)

Nous allons voir la lingerie, les belles machines neuves et modernes, avec cartes perforées, les grandes tables où s'empile le linge à repasser. Tout est propre, net. Le petit atelier où le mari prépare les abat-jour. De grandes peaux achetées directement aux abattoirs attendent d'être découpées avec soin après avoir été tannées.
Cette rampe d'escalier dans l'entrée, c'est le mari qui l'a dessinée. Tout en chêne massif. Je me sens apprivoisée par ces gens, par ces choses en gestation.
La grande salle qui sent le bois, le feu de cheminée, les grosses pierres apparentes, tout cela est juste assez naturel, assez conventionnel aussi pour que mon esprit glisse sans accrocher. Pas de prise à la bête sournoise, meurtrie de brûlures inconscientes et qui dort. Ne pas l'éveiller surtout. Tenir en laisse un mince filet de vie. Tout simple.

La neige. Toute blanche. Toute propre. Mon ensemble de ski est tout à fait douillet autour de mon corps. A ma soeur je dois le confort des bottes de cuir fourrées, du bonnet et de la longue écharpe moelleuse.
Je pense à ses pieds qui marchaient dedans, à son souffle qui traversait la laine. Je ne suis pas triste. Je suis un peu elle. Je suis un peu morte à l'intérieur et elle... elle est bien à l'abri aussi. Mon esprit s'endort. De la neige fouettée me cingle les paupières. Je marche contre le vent. Il faut marcher. C'est une idée comme ça, que j'ai encore. L'idée que ça fait du bien. Il faut se faire du bien. On est venu pour ça. Je sens l'air entrer profondément dans mes poumons et sortir à longue haleine. On force un peu le pas, pas trop, juste ce qu'il faut pour sentir que l'on marche. Pierre marche aussi, sans rien dire, un peu en avant. D'accord. De parti pris, d'accord avec tout. Quitte à exploser, à l'improviste pour on ne sait quelle obscure raison, dévastant d'un seul coup notre fragile équilibre.
Une seconde j'imagine que je suis là, toute seule à marcher sur cette route inconnue.
Impossible. Je me repose sur lui. Je lui abandonne les repères, les distances, l'orientation des routes. Je force un peu mon indifférence à choisir ou reconnaître les lieux. Je préfère ne pas regarder, je marche comme une bête. Je vois un arbre tout blanc. Tout propre. C'est suffisant.

Nous rentrons un peu étourdis. Deux anoraks, deux paires de ski dans l'entrée, seuls témoignages d'autres êtres ici. On les apercevra à peine. Tant mieux. Lui un petit moustachu aux longs cheveux, elle une asiatique aux cheveux raides, noir jais.

Le lendemain la neige fond. Le ciel est tout chargé. La route grisaille. Diversion : l'hôtelier nous propose une virée à Laguiole, à une quinzaine de kilomètres. Il va là-bas, en 2CV, porter des tables au "collègue".
Je grimpe à l'avant …..

4.11.05

La vie continue

Février 1984.
11 mois après le décès de ma sœur.

Voyage à Nasbinal, sur le plateau de l’Aubrac.

En février, nous partons à Nasbinal sur le plateau de l'Aubrac.
Je suis pleine de crainte. J’ai peur de l'insertion de ma vie dans un nouvel espace. Moi qui essaie patiemment de ne pas me voir, je vais être cernée par des lignes inhabituelles, éclairée de lumières naïvement impitoyables. Et tourneront, tourneront tous les pourquoi de ma vie dérisoire. Non sois sage. Tais toi. Ma révolte fléchit comme cette dure pelote de noir chagrin dont le fil mincit avec la trame des jours.

Alors j'écume quelque mousse de bien être : l'installation dans le train du départ, avec un peu d'inconnu devant. Un roulement doux.
Pierre a tout prévu. Rien à faire. Rien à penser.

Arrivée à l'hôtel : léger, léger voile de plaisir. Confort. Propreté deux étoiles. Des pierres, du bois, des poutres, de la mosaïque, des moquettes. Rien de spécial. J'y jette pourtant un regard mi-curieux, mi-satisfait. Ce doit être cela le luxe. Pourtant ce très grand lit pour deux où l'on peut vivre sa nuit sans sentir l'autre vivre est bien excessif. Chacun a une belle lampe pour lire le soir. Bien. Bien aussi, cette grande tablette où lire, écrire à l'aise. Bien ce radiateur électrique où la manette individuelle délivre le degré de chaleur exacte. Ne pas économiser. On a payé pour ne pas économiser, pour utiliser toutes ces serviettes de bains d'une blancheur immaculée, qu'on change chaque jour à peine dépliées. J'ai payé pour faire travailler cette femme harassée qui change mes draps tous les deux jours. Petite nausée. A peine. C'est l'heure du repas.

Table ornée, mets imprévu, gourmandise flattée. Menus plaisirs.
L'hôtelière est gentille. Elle est contente d'avoir fait cette terrine, de vous la présenter :
- C'est fait maison.
Comment ne pas terminer cette grosse et succulente tranche de pâté ? cette côtelette sauce moutarde, et ces petites pommes de terre sautées, et le fromage, et la bonne tarte maison au sucre et au beurre ? Tant pis, pour une fois ! Merci Madame. C'est très bon.
- Ça vous plaît ? Voulez-vous plus ?
- Non merci, mais je grignote encore un peu de cette énorme part de quiche.
Cette fois c'est dit, j'en laisse et je m'excuse. J'ai payé. Je suis bien libre.
Tout à l'heure j'irai à la pharmacie acheter un léger laxatif.

J'ai mangé des tripoux que je ne connaissais pas : des tripes de moutons avec un peu d'ail, du persil, bien cousues dans un morceau de panse, agrémentés d'une petite sauce et de carottes. Délicieux. C'est l'entrée.
Suivent la dinde en sauce, les petits légumes, le fromage, la tarte.
Une autre fois je découvre l'aligot : de la tome fondue dans une purée de pommes de terre, avec de la crème fraîche. Splendide. Et le civet de sanglier donc, le grand ramequin de mousse au chocolat, celle que j'aime avec du vrai chocolat noir très fin ! Tout de même je ne finirai pas tout. Je m'excuse.
Le boudin aux pommes non plus. On a dit qu'il est de bon ton d'en laisser un peu. Cela prouve bien qu'on est comblé.

Nous bavardons avec la Patronne. Elle est simple et nous confie qu'elle soupe le soir d'un grand bol de bouillon de légumes et de fromages.

Elle a un bel hôtel, c'est sûr. Superbe. Avec son mari, ils l'ont fait construire et l'ont ouvert il y a deux ans. Elle raconte simplement. Ses parents tenaient un hôtel à une vingtaine de kilomètres de là. Bien plus petit. Mais le travail ne manquait pas. A dix ans, il fallait aider, pour le vin, pour la vaisselle, il fallait se tenir dans la cuisine. Le salon c'était pour les clients. Alors maintenant elle a son appartement séparé. Elle a une fille de vingt ans, en pension à Toulouse, qui a du mal à décrocher son Bac. Et qui ne viendra pas pour les vacances de février. C'est trop court. Voilà.

L'hôtel est bien calme en ce moment, c'est une chance car sa santé devient fragile. Elle fait le feu à la cheminée. Son mari finit la confection et l'installation de la lustrerie. De grands abat-jour de peau. C'est joli. "Oui, on a fait beaucoup par nous-mêmes. C'est nous qui avons proposé les plans, organisé tout l'agencement intérieur. Nous en avons eu du plaisir, plus même que maintenant où tout est à peu près fini".

Cette conversation simple me plaît. Moi aussi j'aime surtout les choses à faire ou en train de se faire.
à suivre..

3.11.05

j'ai fait des histoires pour rien

depuis plus d'une heure je ne pouvais plus accéder à mon blog et prête à invoquer tous les démons de la terre, ou tous les saints du paradis, ....non c'est Saint Antoine je crois qui retrouve les objets perdus!
merci à lui.

2.11.05

Il n'a pas encore gelé


Les coprins micacés

Toute une kyrielle de coprins micacés sont apparus sur la pelouse de mon fils, tout autour de la souche d'un cerisier mort abattu l'année dernière.

En effet ces petits champignons spectaculaires apparaissent au niveau des racines de nombreux arbres morts.

Ils sont fragiles comme tous les coprins et deviennent rapidement noirâtres. Ils doivent leur nom à de minuscules plaques brillantes sur leur chapeau, parfois difficiles à apercevoir par temps humide.



Ils sont comestibles mais sans grande qualité gustative; en les faisant revenir dans un peu d'huile avec ail et persil c'est tout à à fait convenable.