17.2.05

Sur le penchant des jours

voici le début d'un roman à peine fictif:
Sur le penchant des jours

Des jours si menus quand mincit la trame de vie pourtant encore en bon état.
Miny s’est levée ce matin à huit heures. C’est tard pour son habitude. Elle a donc bien dormi malgré la petite plage d’éveil du milieu de la nuit dont il ne lui reste rien de très pénible, quelques interrogations sans réponses dans une mémoire embrumée.
Elle est venue lui dire bonjour dans le fauteuil où il lit en attendant que le jour s’éveille puisque c’est le coeur de l’hiver et que de toutes façons, même si c’est l’été, il doit commencer par lire quelques pages, à peu près toujours celles d’un roman policier, d’une revue où griffonner quelques grilles de mots qui restera inachevée pour peu qu’une petite difficulté surgisse. Non, il ne s’énerve pas pour cela. Il attend tout doucement que la machine se mette en route. Elle vient l’embrasser. - Bien dormi ? - Oui, assez bien.
Elle va dans la cuisine. Son bol est près sur la table. Il ne reste que deux petits pains grillés, tant mieux, elle a trop mangé ces temps derniers. Mais elle a déjà regardé le thermomètre : moins deux. C’est l’occasion d’une petite pensée acrimonieuse. N’a-t-il pas déclaré hier qu’il ne gèlerait pas puisqu’il faut qu’il taille ses rosiers.
- Tu as regardé le thermomètre ?
- Oui, cinq au-dessus.
Bon, c’est toujours comme ça, l’évidence, il ne connaît pas. Il a vu cinq au-dessus, en toute bonne foi. Et c’est reparti, elle y va de ses petites phrases qui se sont peu à peu dépouillées de leurs gargouillis douloureux : tu vois comme tu es, tu ne veux pas voir le réel... Tu ne vois que ce qui te convient... C’est drôle tout de même...
Il s’approche : bon anniversaire ma femme ! Ah ! oui, c’est le trois janvier, trente neuf ans aujourd’hui qu’ils se sont mariés. Ils s’embrassent.

1 commentaire:

Julie Kertesz - me - moi - jk a dit…

Oh, je connais cela : l'évidence qu'on ne reconnait pas, j'ai même mis le titre d'un de mes livres, "il neige à Paris", que mon ex affirmait à l'époque puisqu'il l'a vu - de ses propres yeux - sous le tour Eiffel, à la télévision ! (Bien sûr, il y avait des machines pour faire du neige pour le spéctacle sur glace).

Une seule suggestion : mets des numéros pour qu'on puisse reconnaitre la suite... (avant ou après)