24.1.08

Brindilles embaumées 23 janvier 2008

C’était hier, mon mari revenait de voyage.
- Tiens, dit-il, j’ai un cadeau pour toi.
J’ouvre le petit paquet de papier fleuri minutieusement clos par du scotch
-3 napperons blancs, un autre plus petit brodé de fleurettes de couleur.
-Un petit papier à lettre plié ! …..
Je scrute ces petits chef d’œuvres que les grand-mères (pourquoi grand’mères ?) réalisaient autrefois au crochet le soir à la veillée ..
Sur mon petit papier plié .. de simples mots du cœur …

Je savais bien d’où venait la surprise .
Mon mari raconte les retrouvailles : leur maison, leurs enfants, les petites misères de l’âge, les souvenirs communs.
Devant mes yeux tout un passé refleurit…
Ma voisine de palier quand nous habitions en Alsace, son petit garçon de 4 ans venant au secours de ma poupette de 3 ans se débattant pour échapper à une toilette intempestive :
- Claude ! Claude !!
- moi il est là, moi il est là !
Les instants volés aux impératifs professionnels, parfumés de petits cafés, sertis des menus services rendus…. ..l’amitié ….

Nous avons déménagé ….le temps et l’espace se sont étirés… le fil n’a pas cassé, il est là dans sa blancheur de napperon ajouré.
Sur le papier je lis : Faits par maman et une autre camarade de mon pays natal ….Combien de générations depuis ? si j’ai bien compté 5 si l’on compte les derniers petits d’une fille de sa fille !!
Un des napperons est à choisir par ma poupette qui a maintenant 55ans
- En souvenir de la petite main tenue dans la mienne, petite main qui, elle, ne se souvient pas.

Ils ont mangé le pâté lorrain, partagé fierté et admiration pour les créations artistiques du mari décorant le logis, remarquées et primées ailleurs: peinture..…tableaux de marqueterie………, ils ont encore papoté puis regagné la gare où mon mari devait prendre le train à destination de sa très sérieuse réunion de militants

Voilà : rendez-vous projeté pour nous quatre ….si..si… Si nous sommes encore là comme disait ma grand’mère.


Mes petits napperons.




5 commentaires:

Brigetoun a dit…

contente pour toi
et j'ai eu un plaisir un peu du même genre, avec d'autres moyens, hier: un courriel adorable d'un garçon avec lequel j'ai travaillé,et qui me suis en silence sur mon blog, et que par petits éclats l'amitié dure, j'en ai fondu

Unknown a dit…

Ravissants naperons comme en fait encore ma maman quand ses douleurs articulaires lui en laissent le loisir ; ils rapellent de jolis souvenirs d'instants tendres et émouvants bien ancrés dans la mémoire avec cette petite pointe de nostalgie qu'on ne peut ni ne veut contenir.

marie.l a dit…

tu habitais en Alsace ? les napperons que tu nous montres j'en ai fait des centaines je crois quand c'était "encore" à la mode, mais tout passe et tout lasse paraît-il, be moi je dois être un peu conservatrice quelque part ! bonne soirée micheline !

Solange a dit…

C'est vraiment du beau travail et tous ces souvenirs qui y sont rattachés.

micheline a dit…

ces petites choses dormantes
il suffit parfois d'un rien
pour qu'elles viennent soudain
faire d'un jour chagrin
une joie vivante.

"On a vu souvent
Rejaillir le feu
De l'ancien volcan
Qu'on croyait trop vieux
Il est paraît-il
Des terres brûlées
Donnant plus de blé
Qu'un meilleur avril
Et quand vient le soir
Pour qu'un ciel flamboie
Le rouge et le noir
Ne s'épousent-ils pas.(Brel)