6.6.09

Le Nid de Mésanges ou Avec les meilleures intentions du monde


extrait du Journal d'Après

"Comment pourraient-ils voir ce nid de mésanges, du temps où elle avait six ans, sept ans peut-être ? un nid comme tous les autres, caché dans un coin de haie, mais juste à la hauteur des yeux, juste à la portée d’une petite main d’enfant, ces petits becs ouverts et qui piaillent de faim et ces parents qui n’en peuvent plus de sillonner le ciel ! Elle avait donc déposé tout près du nid une petite boite en fer blanc avec de la nourriture dedans. Et les parents, pris de peur les avaient abandonnés ! Pour Miny, c’est plus qu’un souvenir poignant : des petites vies d’oiseaux perdues, ça ne se compte plus. Ça ne compte guère même ; ce qui lui reste, c’est une sorte d’émotion diffuse qui émane d’un tableau : la haie de charme taillé, le luisant des feuilles nervurées, l’écorce brune du rameau fourchu, la porte du jardin et ses lattes de bois délavé, le petit raidillon de terre et de pierraille qui y conduit, et l’allée qui file à l’ombre du grand cerisier, un beau jour de printemps, au milieu, une sorte de soleil noir, une tache..."

6 commentaires:

Brigetoun a dit…

joli texte, bien dense

Solange a dit…

Que c'est triste,se sont des choses qui marquent les enfants.

micheline a dit…

cette petite anecdote n'est pas sans nous rappeler que nous agissons bien souvent comme des enfants, parce que nous ne sommes pas informés des conséquences de nos actes en croyant bien faire . en particulier envers les animaux mais aussi , mais aussi envers les enfants et même par notre bulletin de vote

Anonyme a dit…

Pas informé, mal informé... Il y a des incrédules qui pensent tout savoir et qui me sidèrent par leur façon de me faire comprendre que c'est moi qui suis une demeurée. Je ne pense pas être plus idiote que d'autres, mais il y a des attitudes qui me hérissent.
J'ai eu une enfance des plus heureuse et j'ai été bien plus que choyée et pourtant... certaines cicatrices sont restées incrustées dans ma chair et sont toujours là.
Comme j'avais le temps, j'ai parcouru tout ce que tu avais écrit et que je n'avais fait que survoler. J'ai bien aimé Darwin et l'interprétation toute personnelle que certains en font, il vaut mieux ne pas vouloir "discuter", chez moi, on a mis en doute quelque chose que j'avais écrit, je l'ai fait confirmer par un éminent professeur, mais ce n'est pas vrai, on se trompe, pareil pour les plantes, personne ne sait les reconnaître.. Je pense que dorénavant mes réponses seront "vagues" proche du "amen", normal, ça fait toujours plaisir aux catholiques pratiquants.
Bon, je dis des bêtises, mais tu me comprends j'en suis certaine.
Je ne voudrais pas que tu reçoives encore des leçons de morale à cause de moi.
J'espère que tu as passé un bon dimanche en famille
Je te fais un gros bisou
Viviane

jean-claude a dit…

Quel beau texte.

"ce qui lui reste, c’est une sorte d’émotion diffuse qui émane d’un tableau"

Domage que derrière les mots le lit des émotions est à sec. Un joli texte dont le jus est essoré? Comme nous aimerions savoir comment la petite Miny a vraiment vécu cet incident. L'enseignante, pourrait-elle rentrer à l'intérieur d'elle-même, oublier le penser et atteindre le sentir? Vas-y Miny...

micheline a dit…

Viviane,
non tu ne dis pas de bêtises
tout au moins en connivence avec les miennes!!

Jean-claude,
voir ou sentir le soleil noir de nos erreurs?..émotion diffuse de culpabilité?