30.6.09

les voyages organisés ....(fragments)

Du 13 au 19 Mai 1985. La Bretagne sud.

Nous avons vraiment beaucoup voyagé cette année là.
Nous commençons par un petit pèlerinage sur des lieux de vacances d'autrefois, à la rencontre d'amis
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Mais ce n'est pas fini.

Le bouquet, ce sont les retrouvailles des anciens du S.E.S.(service électrique signalisation sncf) avec lesquels nous avons rendez-vous à Sainte Anne d'Auray, pour le vrai tourisme : les repas-banquets pour groupe compact - 66 personnes - les kilomètres en car - Quiberon, Belle Ile, Carnac, Auray, Vannes et le Golfe du Morbihan en bateau. L'Ile aux moines, la pointe Saint Gildas, le château de Josselin, Rochefort-en-Terre et enfin Redon où nous reprendrons le train du retour.

Je n'ai pas tenu le choc. J'ai craqué le dernier jour. Au petit déjeuner, devant "les autres" ! Mon ennui que je tenais en laisse depuis le début a subitement bondi de derrière mes sourires forcés, mes paroles de gentillesse et de politesse.
Comment font donc ces gens ? Je ne sais si je les méprise ou si je les envie. Je voudrais pouvoir les ignorer.
D'où sourd cette énergie dévastatrice des larmes tandis que je bâillonne de justesse révolte et sarcasmes : je hais ces grosses charretées moutonnières de touristes entassés dans les cars, bouffant du paysage parmi les rires et les grosses blagues, l'ambiance surchauffée des repas gorgés de vins et de victuailles. Les Hourra pour le cuisinier, pour le chauffeur, pour le gentil accompagnateur ! Les fronts luisent parmi les claquements d'assiettes et le tourbillon des serveuses. Les conversations ronflent : le vin, les sauces, les enfants, les maladies, le temps qu'il fait, se font un chemin cent fois recommencé pour habiller de vains bruits, ces jours de fête. Battez tambours ! Résonnez trompettes !

Je reviens avec mon âme toute bosselée et décolorée. Suis-je seulement fragile, insuffisante, capable seulement de regarder le monde se défaire autour de moi, au bord de mon trou, solitaire comme un grillon qui voit mourir l'été.
Comment faire ?
Cent fois je recommence : est-ce ma faute ? Est-ce la leur ? Ni l'un ni l'autre je le sais bien. Mais à la charnière est Pierre. Pierre que je ne peux pas laisser avec eux et qui n'est pas avec moi. Comment entre nous deux tirer le trait de douce tolérance ?
J'ai trop besoin d'une épaule. Semblable à la mienne. Complice.

J'aimerais encore quelques petites choses, une amitié sans rupture, sans secousse, une fleur, un arbre, un meuble poli, une naissance qui dépende de moi ; la courbe d'un chemin à parfaire. Dormir quand j'ai sommeil. Me lever avec le soleil. Des livres selon mon cœur. De la musique à petites gorgées. Des promenades à petites foulées. Si possible une parole amie. Et puis tout le reste, ce que j'ai cru savoir, ce que j'ai voulu pouvoir, toutes les routes de l'Asie, tous les sentiers de l'Histoire couchés très loin dans ma mémoire, sans regret, qu'une légère nostalgie. La mer sans les bateaux et le ciel aux oiseaux.

"Et le grand chirurgien devait s'avouer qu'il se serait aussi bien contenté d'être mineur comme son grand-père polonais ".
La colline des solitudes.
Pierre Jakez Helias.

4 commentaires:

Brigetoun a dit…

mon allergie à la chose, et mon allergie-non possession de voiture (et de permis) font que mes vacances se sont bornées à des hôtels au centre de villes françaises ou de l'Europe proche, en musée, marches dans les rues, marchés et picniques nocturnes dans ma chambre, plus quelquefois concerts - limitation joyeusement assumée

Solange a dit…

Je n'aime pas non plus les voyages organisés, obligé de faire comme tout le monde de suivre comme des moutons. C'est tellement plus agréable d'aller à notre rytme.

Pralinette a dit…

Je ne connais pas les voyages organisés pour n'en avoir jamais fait, mais l'image que tu en donnes me fait un peu peur ! :) Mais comment faire quand on ne peut plus conduire, qu'on ne connaît pas l'endroit où l'on va ; la présence d'un guide n'est-elle pas nécessaire pour découvrir de façon intéressante le lieu où l'on va ?

Anonyme a dit…

Il y a les inconditionnels et les autres, pour ma part je préfère encore rester chez moi avec un bon livre!
Bonne fin de journée
bisous
Viviane