24.2.06

Nostalgie d'antan

SUR LA ROUTE
Quand les enfants s’en vont
Les mères n’ont rien à dire
Et plus grand-chose à faire
S’étonner cependant
Absurdement.
Quand il n’y a rien d’étonnant
Rien n’étonne les enfants.
Ils vont devant
Les autres sont derrière.
Et la route s’étire à ne plus voir
Devant.
A ne plus voir derrière.
La marche se raidit
L’air épais estompe les couleurs,
On rit, on pleure, on grignote des dents
On repeint la façade, on fait signe à travers
Et ça leur fait tout simple à nos enfants
Tout gentiment : ils sont bien nos parents,
Ils vont par les chemins, traversent les frontières
A petits pas souriants
Puis ils dorment longtemps.
Parfois dans leur sommeil
Leur vient un rêve de lumière,
Ils crient, ils crient :
Attendez-moi, attendez-moi,
J’n’en ai pas pour longtemps.

M.M. 1994.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Touut mignon, et si bien dit...
Re-bises

Anonyme a dit…

Il est beau le monde de tes enfants... J'y mettrais bien une photo de Doisneau en illustration. Jolis mots.