5.2.07

JAURES d'un peu plus près

Après avoir lu tous les commentaires à propos de jaurès, comment dégager un peu de clair dans tout ce foisonnement d'idées , ?

j'essaie quelques remarques :

D'abord qu'il me semble bien inutile de se demander ce que Jaurès dirait aujourd’hui, il est bien mort . L'extrapolation du canard est une figure de style à double sens et renvoie au passé « il n'était pas du genre »..(en son temps)Jaurès ne peut rien dire du présent maintenant. C’est sa pensée qui laisse supposer qu’il ne ricannerait pas et c’est sa pensée qu’il faut considérer
les morts ne parlent plus, c'est un abus de dire qu'ils continuent à être présents et à vivre parmi nous.C'est leur pensée que nous avons gardée d'eux qui subsiste et que nous avons à prendre ,à laisser ou à revisiter..en l'occurrence « il faut donner du temps et la force aux hommes pour penser: ne pas oublier un seul mot de cette phrase, ne pas la tronquer

du temps combien?
aujourd'hui ce sont les fameuses 35 heures qui sont sur le tapis et qui ne sont qu'une suite de ce raccourcissement des temps de travail salarié qui a été rendu possible - disons en gros par le machinisme d'une part et d'autre part la lutte des classes laborieuses.

Et maintenant du temps pourquoi ?
pourquoi faire : pour penser?pour glander, pour s'abrutir devant la tété, pour se transformer en supporters violents d'un match par procuration? Et-- version patrons--- pour avoir du personnel plus rentable, plus performant : l'ouvrier considéré sous l'angle machine à rendement. « Nourrissons notre cheval pour qu’il tire une plus gros fardeau ( c’est bien ça.. a dit quelqu’un !!)

En 1936,on a dit : avec les 40h , les salariés vont utiliser leur temps libre pour aller au café, se dévoyer …etc bon tous n’étaient pas préparés à devenir des anges .. il y a eu quand même les auberges de jeunesse , des gens qui ont vu la mer pour la première fois comme mes parents et moi, qui ont rouvert des livres, fréquenté des salles de spectacle, des musées.. etc.. ( et la guerre pour leur fermer le bec ??)
jaurès, qui a été assassiné pour ses idées, a dit du temps et de la force pour penser
LA force : ce qui suppose aussi les moyens d’avoir cette force :santé, logement etc…c’est tout un programme social qui est à mettre en oeuvre y compris , une culture de l’esprit ouvert à la curiosité et à la critique par l’école, les centres de loisirs valorisants à disposition gratuitement et d'accès facile , des bibliothèques. musées., etc….

Pourquoi les gens demandent-ils d'avoir le droit de travailler plus, c'est pour gagner des sous . Donner un salaire décent serait une meilleure solution ( tout à fait d’accord avec Brigetoun) quel est le salarié qui demanderait à faire des heures supplémentaires, travailler le dimanche au super marché, s’il gagnait autant sans faire d’heures supplémentaires ?--(mais le travail peut être aussi un plaisir ? oui. Alors qu’ils continuent sans demander ce salaire indispensable à ceux qui attendent un travail,ou qu’ ils les assistent, qu’ils leur transmettent leur savoir : bénévolat tout à fait gratifiant

quelle logique permet-elle de concilier absence de travail pour les uns et allongement du travail pour les autres,recul de la retraite, sinon pour exploiter un peu plus les uns et laisser les autres sur le côté ?

est-ce possible aujourd'hui?
objection courante : la concurrence mon cher ! la mondialisation permet-elle de réduire aujourd’hui les temps de travail ? la performance de notre production toujours plus pointue est nécessaire face à la production galopante et bon marché des pays en voie de développement. Sinon chômage généralisé, délocalisation, paupérisation dans notre pays.

Est-ce à dire qu’il nous faut brader le temps qui rend à la pensée la liberté et fait la dignité de l’homme comme nous bradons déjà nos cerveaux les plus performants, la recherche, l’école , les soins de santé( étudiants moins soignés…vieillesse abandonnée…)
Allons- nous devenir une bande d’abrutis usant quelques derrnières cartouches dans un combat d’arrière garde, ?

LES solutions ? :
elles peuvent venir , non dans un monde uniquement gouverné par le profit mais de ceux qui auront et prendront le temps de réfléchir et d’aimer leur prochain, d’une réflexion humaniste,de l’acceptation du partage avec les plus démunis, avec les pays en voie de développement,--(-la mondialisation étant devenue maintenant irréversible-)-- même si nous devons abandonner quelques confortables jouissances égoïstes,et toutes les fallacieuses vitrines de notre arrogante supériorité ,une course à toujours plus consommer des mirages, abandon qui, de toute façon nous sera imposé brutalement d'une autre manière, quand le capitalisme dominera la planète ou l'aura ruinée.

Ce n’est que mon de vue, mais d’autres sont là qui cherchent encore, essaient de dire que des solutions existent autres que guerres et compétitions effrénées, au lieu de baisser les bras.
Et c’est bien notre part de petit bonheur, de garder l’espoir d’un devenir meilleur et je ne vois pas en quoi la pensée de Jaurès n’est plus d’actualité.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bon, ben tu me rassures. L'affaire est en bonne voie...
Bises

Anonyme a dit…

Je réponds ici à ton com chez moi, pour être sûr que tu verras :
Oui, c'est bien du Taylorisme qu'il s'agit, une "doctrine" qui est celle que tu indique, les Gilbreth étant des ingénieurs (Américains)en charge, en quelque sorte, de la mise en oeuvre.
Et moi bien éloigné de quelque doctrine que ce soit en ces années d'après-guerre où tout était à reconstruire.
Tu pense bien qu'avec mon certif en poche, je n'avais pas eu droit à la panoplie des penseurs. Mes frères instit ou en voie de l'être, je me satisfaisais pleinement du moyen d'expression que m'apportait mon travail que certains disaient "manuel" avec une condescendance qui n'étais pas de mise.

Brigetoun a dit…

c'est bien pourquoi même pour l'organisation familiale nous étions amusés mais perplexes devant ce livre.
Pour les 35 heures l'objection portant sur l'utilisation du temps libre est misérable - s'il est libre il appartient au travailleur pour en faire l'usage qu'il veut, même mauvais, ou le perdre, comme tout le monde