5.3.05

sur le penchant des jours N 8

Non, les autres ne pouvaient pas comprendre. D’ailleurs les autres, c’était un peu comme si elle perdait pied dans un monde qui se dissolvait autour d’elle, comme une glissade, une dérobade... seuls lui importaient encore ceux qui, par la nature des choses étaient là au bout de sa vue, au bout de sa peau, au bout de sa chair. Collés à elle. Une destinée qu’elle avait elle-même déterminée, sécrétée. Un jour on engage son être dans un chemin irréversible. Mariée pour construire, faire avec, tisser de l’humain, envers et contre tout. Mariée. Mère de deux enfants sans autre boussole que ce que son être contenait de bonne volonté, d’amour et d’intelligence.

Ce manuscrit qu’elle avait porté chez Castor Astral, c’était vraiment un faux passeport pour un pays alibi où elle ne devrait pas vraiment aller. Seulement, se distraire un peu, reprendre souffle, voir des gens, écouter des gens. Ils sont si gentils, ceux qui vous lisent, si près de comprendre, si accueillant des touristes littéraires ! C’est ainsi qu’elle avait fait aussi par le plus grand des hasards un peu de tourisme sur des terres tout à fait hospitalières de l’APA.

Là on avait lu son texte et on l’avait même trouvé bien. D’une certaine façon, elle était comme devenue auteur. Auteur non édité, auteur tout de même au sein d’une famille pas comme les autres.

Une famille dont le principal but n’était pas de se démarquer, de faire du neuf, du jamais vu, jamais osé, à coups d’artifice ingénieux mais de sauvegarder ce qu’il pouvait y avoir de plus vrai, de plus sincère dans les écrits spontanés et personnels de tout un chacun.
Et puis elle se mit à écrire quelques contes, des contes qui racontent aussi son histoire

1 commentaire:

Julie Kertesz - me - moi - jk a dit…

J'attends la suite! ou les contes...