Conte
MIKARENA.
Il était une fois une petite fille qui s’appelait Mikarena. Elle était blonde et bleue comme toutes les petites filles qui s’éveillent à la vie. Ses parents qui l’aimaient beaucoup, la laissaient courrir parmi les fleurs et la terre glaise.
Quand elle eut six ans elle alla à l’école du village. Elle avait un petit tablier noir et des chaussures bien cirées. Elle apprit très bien à lire mais très mal à écrire. Elle rêvait beaucoup trop sur ses pages d’écriture en écoutant la chanson des Grandes et les lettres étaient toute tristes d’être délaissées. Elles se mirent à bouder. Certaines se cachaient dans le pupitre où ça sentait le chiffon mouillé qu’on mettait dans une boîte en fer blanc et qui servait à essuyer la craie des ardoises. Au moment de la dictée il en manquait toujours à l’appel. C’était un drame !
Quand Mikarena eut douze ans, elle s’éprit d’un petit nuage rose apparu dans le ciel un beau jour de printemps. Dès lors elle n’eut de cesse de le regarder car plus elle le regardait plus les fleurs devenaient jolies, mais la terre un peu plus grise, et quand, aux soirs de grand vent, la pluie y versait ses larmes Mikarena commençait à s’inquiéter ; alors, elle serrait bien fort ses paupières. Plus elle les serrait, plus le petit nuage rose lui apparaissait merveilleusement. Il se mit même à devenir tout doré. Un amour de petit nuage.
Quand Mikarena eut quinze ans, le nuage la demanda en mariage. Ce fut une belle journée suivie de longues fiançailles.
Mais la terre, glaise n’était pas contente, elle se collait méchamment à la semelle de ses souliers. Ce n’était pas commode pour aller au bal.
Alors la petite fiancée décida de chercher un chemin de lumière. On lui avait dit qu’en cherchant bien on en trouvait parfois, tout garnis de petits cailloux blancs , propres et luisants..
Elle chercha longtemps, longtemps. Ses parents qui l’aimaient beaucoup la regardaient avec contentement et admiration car ils voyaient bien qu’elle était un peu mystérieuse mais très sage.
Quand elle eut vingt ans elle n’avait pas trouvé le petit chemin de cailloux blancs, mais elle aimait son fiancé par-dessus tout et elle n’était pas malheureuse.
A quelque temps de là, son fiancé mourut. Elle se dit qu’il lui faudrait recommencer sa vie depuis le début.
Elle savait que ce serait très dur, mais la terre glaise redevint son amie, lui offrit son aide, lui donna toutes sortes de conseils tout en faisant éclore pour elle des fleurs de toutes les couleurs, qui sentaient bon et faisaient doux aux yeux.
Un jour qu’elle était allée chercher de l’argile pour modeler un visage loin, loin, dans un sentier humide, elle se perdit.
Une petite fleur bleue qui se trouvait là lui parla et lui indiqua son chemin : il n’y avait pas à se tromper, il fallait aller tout droit toujours tout droit.
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2 commentaires:
Merci pour le magnifique conte.
Si c'était moi qui l'aurait écrit, j'aurais fini avec elle devenant sculpeur et le visage prenant peut être vie...
mais le conte n'est pas fini, j'aurais pu le dire
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