La conscience de soi. connais-toi toi-même
Dans son essai L'Être et le Néant, le philosophe existentialiste français Jean-Paul Sartre évoque le problème psychanalytique du refoulement. D'après Freud, nous avons en nous des pulsions inconscientes, que notre conscience refuse de laisser s'exprimer. Force est alors d'admettre que " la censure, pour appliquer son activité avec discernement, doit connaître ce qu'elle refoule. "
Or, la censure doit nécessairement " avoir conscience de discerner " les impulsions dangereuses.
Les résistances du malade soigné par la psychanalyse " impliquent au niveau de la censure une représentation du refoulé en tant que tel. " Les efforts de la censure pour empêcher le dévoilement de l'objet refoulé impliquent en effet " une compréhension du but vers quoi tendent les questions du psychanalyste et un acte de liaison synthétique par lequel elle compare la vérité du complexe refoulé à l'hypothèse psychanalytique qui le vise. " Si nous n'avons pas conscience de " ces différentes opérations ", c'est que la censure est " conscience d'être conscience de la tendance à refouler, mais précisément pour n'en être pas conscience. " Autrement dit, la censure fait preuve de " mauvaise foi " sartrienne ; et nous avons en réalité conscience de ce que nous voulons cacher à la fois aux autres et à nous-mêmes.
Une autre manière de savoir qui je suis serait de réinvestir les " friches " de ma conscience. Rêveries, fantasmes, imagination font également partie de moi. Les refuser comme " folles du logis " nierait des pans entiers de ma personnalité.
Nous sommes devant un autre paradoxe : si la rêverie est une conscience qui diminue, elle ouvre également sur le monde intérieur, à mi-chemin de la conscience et du rêve.
" Je ", on l'a vu est le sujet se pensant dans l'immédiateté, avec certains inconvénients comme l'étroitesse du champ de la conscience, sa subordination à un projet immédiat.
Dans la rêverie, nous dit Gaston Bachelard ( introduction de La poétique de la rêverie), " la poésie constitue à la fois le rêveur et son monde ", une sorte de réconciliation du je et du moi. En nous obligeant à une prise de conscience, à un retour systématique sur
nous-mêmes, cette manière d'utiliser l'image n'est pas une rêverie poétique mais " un accroissement de conscience, [...], un renforcement de la cohérence psychique. " Bachelard propose de laisser vivre en nous la rêverie pour mieux en jouir et l'étudier, pour mieux nous construire.
Même si toute connaissance définitive de notre " moi " est à jamais hors de portée du champ de nos investigations, il est absolument nécessaire de parvenir à une meilleure connaissance de soi-même. Cette connaissance permettrait de faire en nous-mêmes la distinction entre ce qui procède de l'habitude, de l'éducation, des réflexes, du conditionnement social et ce qui procède de notre volonté consciente et indépendante.
Se demander ce que l'on peut savoir de soi est un enjeu considérable. Notre relation à nous-mêmes conditionne une claire perception non seulement de nous-mêmes, mais aussi du monde et des autres, des relations que j'entretiens avec ce monde. Je est le mieux placé pour parler de moi, même si cette place est parfois inconfortable !
Tous les moyens semblent bons pour se connaître, c'est à dire choisir sa vie. La marche vers la connaissance de soi est donc, au fond, une marche vers la liberté, une démarche philosophique.
**
http://lettresbacpro.free.fr/philo2.htm
15/01/2005
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
2 commentaires:
Un petit coucou en passant. Je vois que vous avez conservé tout l'intèrêt que l'on doit garder d'avoir exercer un beau métier. Moi, j'ai fabriqué des nounours. C'était mon métier...
Aben/andré
comme prévu, ceci me revient:(en erreur)
merci de votre petit signe de sympathie les rangs des personnes de ma génération s'éclaicissent ..on n'en rencontre encore moins sur internet...mais on dit que l'ont revient tout doucement en enfance , alors envoyez moi un nounours ...en photo ...Possible ?
j'essaie encore une réponse directe ,m'attendant à ce que siegneur Mailer Daemon me le refuse----Message d'origine----De: aben A: lucas_mi@club-internet.frSujet: [Au fil des jours] 6/10/2005 09:07:56 AMDate: Fri, 10 Jun 2005 00:07:57 -0700 (PDT)Un petit coucou en passant Je vois que vous avez conservé tout l'intèrêt que l'on doit garder d'avoir exercer un beau métier Moi, j'ai fabriqué des
nounours C'était mon métier.. Aben/andré --Posted by aben to Au fil des jours at 6/10/2005 09
Enregistrer un commentaire