31.3.05

Pour tous ceux qui espèrent encore (de David Charvet

Refrain
Mais plus j'apprends et moins je sais
Ce que c'est que s'aimer
Mais plus je m'approche et plus j'essaie
Plus je peux me tromper
Car je m'effondre
Quand je cherche seulement à m'envoler
Veux-tu m'apprendre à aimer
C'est là, à ma portéeJe ne vais pas y renoncerJe vais m'accrocherC'est là, à ma portéeJe ne vais pas y renoncerMe donner toutes les chancesC'est là, à ma portéeJe ne vais pas y renoncerMême si je me suis blesséJe n'vais pas y renoncer, non, nonJe le sensJe le sens, c'est là, à ma portéeJe le sensJe le sens, c'est là, à ma portéeCar je m'effondreQuand je cherche seulement à m'envolerVeux-tu m'apprendre à aimerMais plus j'apprends et moins je saisCe que c'est que s'aimerMais plus je m'approche et plus j'essaiePlus je peux me tromperCar je m'effondreQuand je cherche seulement à m'envolerVeux-tu m'apprendre à aimerJe le sensJe le sens, c'est là, à ma portéeJe le sensJe le sens, c'est là, à ma portéeCar je m'effondreQuand je cherche seulement à m'envoler
Veux-tu m'apprendre à aimerA aimer
Oh, à aimerA aimer

30.3.05


entretien  Posted by Hello

28.3.05

paysages


paysage Posted by Hellode Sicile

paysages

ile Posted by Hello lllpaysages premier de Sic

paysages


paysages de sicile vue de l'hôtel







Posted by Hello

paysages Sicile Posted by Hello

paysages de Sicile Posted by Hello

sicile


paysages de sicile: sur la plage il fait bon au soleil Posted by Hello

au fil des jours --J'ai retrouvé ce poème aimé sur :" Blog in Paris" de Claude Covo- Farchi

Paul Verlaine (1844-1896) (1894-1962)

Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux formes ont tout à l’heure passé.

Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,
Et l’on entend à peine leurs paroles.

Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux spectres ont évoqué le passé.

– Te souvient-il de notre extase ancienne?
– Pourquoi voulez-vous donc qu’il m’en souvienne?

– Ton coeur bat-il toujours à mon seul nom?
Toujours vois-tu mon âme en rêve? – Non.

Ah ! les beaux jours de bonheur indicible
Où nous joignions nos bouches ! – C’est possible.

– Qu’il était bleu, le ciel, et grand, l’espoir !
– L’espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.

Tels ils marchaient dans les avoines folles,
Et la nuit seule entendit leurs paroles

25.3.05

diaporama

Je me permets d'ajouter ici, pour vous souhaiter bonne Pâques, ce petit diaporama fait des images préférés trouvés sur la site Flickr où je mets maintenant les miennes. Chacune vient de quelqu'un d'autre et je les aime chacune pour autre chose. J'espère qu'elles vous procureront de plaisir à vous aussi et que je réussirai de l'ajouter. Clicker sur le mot Diaporama pour le faire démarer. Et bonne amusement. Micheline, tu peux l'effacher, cette entrée si cela te dérange.

21.3.05


abricotier Posted by Hello

abricotier et forsitia en fleurs Posted by Hello

sur le penchant des jours les contes de Miny: Coralline n3 et fin

Coralline s’est acheté de quoi connaître la nature, les fleurs, les oiseaux et leurs chants, de quoi soigner les petites misères que l’âge fait en avançant. Elle regarde le grand sillage que font les avions tout blancs quand ils dispersent aux quatre vents toutes les pensées légères qui font trembler les nuages et pleuvoir tant de sang. Elle arrose une rose éphémère qui refleurit à chaque aurore et meurt quand le soleil descend .

La nuit elle interroge les ténèbres. Elle ne sait plus où est l’enfant. On lui a dit qu’il était grand, qu’il ne fallait pas s’en faire. La haut, aux petits pas dans la poussière, elle sait qu’il revient de temps en temps.

Mais c’est plus fort qu’elle, elle meurt doucement, sans en avoir l’air. Elle voudrait savoir s’il est content, l’enfant, s’il lui a pardonné la vie, les meurtrissures des pourquoi, des comment .

Elle ne voit plus le monsieur noir, il est reparti dans sa patrie, sans savoir pourquoi la vie, pourquoi la mort de son enfant.

20.3.05

sur le penchant des jours :suite du conte Coralline n 2

Pour l’instant elle lui prépare ses tartines et du bon chocolat fumant.

Et puis c’est plus fort qu’elle, elle retourne à ses œuvres secrètes, à ses manigances perverses. Avec sa chair, avec son sang, elle édifie des continents où il sera bien l’enfant. Il aura des mains douces lavées aux eaux des océans. Il les glissera dans les siennes pour l’emmener dans ses voyages, légère comme une aile, sans savoir que c’est sa mère et il sera tout content l’enfant. Il dira aux océans qu’il est né d’une pierre sous la mousse et qu’il n’a pas de parents. Il ramassera des coquillages pour faire des colliers mouvants. Il ne retournera pas au village.

Il voudrait décorer les nuages, y accrocher tout un train de cercueils volants pour faire joli dans ses souvenirs. Le premier contiendrait sa mère, le deuxième tous les pères sans enfants et puis les autres toutes les histoires de revenants.

Il a dormi dans les nuages, rêvé qu’il était une tige – liane aux nœuds coulissants, pour enserre l’amour qui va partout s’éparpillant ; un fil de cœur se dévidant à l’entour de tous les rêves pour en faire une pelote ronde, ronde comme une orange bleue.

La mère est revenue dans la cuisine. Elle a préparé des oranges avec du lait brûlant. Un petit garçon est arrivé, sans bruit par l’escalier. Ses yeux sont ronds pleins de sommeil. Il dit qu’il a déjà déjeuné d’un petit volcan de pommes de terre. Il rit en l’embrassant. Il dit qu’il a fait ses devoirs et qu’il va partir pour l’école.

En réalité il a fouillé toutes les armoires, bousculé toutes les fioles et les onguents, mélangé les ingrédients, déchiffré tous les grimoires, sorti les cris d’amour et de colère, déplié linceuls, dentelles et mirlitons, trouvé la clé du grand mystère dans le grenier où il est né. Il a fermé la porte à clé. Il donne la clé à sa mère . Il a le double dans sa poche. Dans le cœur quelque chose qu’on ne peut dire. La mère le regarde partir. Elle sourit. Elle range la nourriture. Elle retourne dans la rue. Elle serre dans sa main la petite clé du destin qui l’a faite mère .
Elle rencontre le monsieur noir qui sourit si gentiment. Il tient par la main un petit garçon tout pareil au sien.

L'AUTOBIOGRAPHIE

vous trouverez tout renseignement à l'adresse suivante:
http://sitapa.free.fr

Julie : un sourire pour tous 19 mars 05 (APA) Posted by Hello

18.3.05


le temps des vacances Posted by Hello

pas le temps de se coiffer Posted by Hello

sur le penchant des jours: l'histoire de Miny (suite)

le nouveau conte de Miny: Coralline



Le jour Coralline habite la grande chambre du bas. Elle est bien souriante. La fenêtre est ouverte. Le grand monsieur noir qui passe lui fait un salut bien poli. Elle lui adresse le sien avec un petit signe en plus pour montrer qu’on est bien égaux. Elle sort avec la voisine et son petit chien. L’air est spongieux. Les murs sont spongieux. Elle se sent tout à fait soluble. Petits cancans sucrés. Gros bobos enfiévrés. Un grain de poivre sur la langue. Odeurs fraîches des fenêtres. On respire bien.
Ça pourrait être ça sa vie.

Mais il y a la chambre du haut. Depuis la nuit des temps elle y fabrique un enfant que personne ne connaît. Elle, elle a sa petite idée. Une belle petite idée qui pousse en fleurs multiples qu’elle entretient et soigne avec ferveur.

Chaque soir elle s’interroge : est-ce bien ainsi ? Ce n’est qu’une ébauche. Parfois une rêve dans la nuit. Sûr elle va réussir. Du lait coule de ses doigts. Dans le linge de l’armoire sont les synapses empilées, des petits ponts vers tous les temps. Ce sera un enfant des temps futurs avec des cheveux de vent, le grand souffle des commencements. Elle lui racontera des histoires. Des histoires de revenants qui lisent l’avenir et le présent et il sera tout content, l’enfant.

Mais demain il y a école. L’école des autres enfants. Alors elle le range bien à l’abri dans un placard, à côté de l’armoire aux mémoires, parmi les stocks de neurones dormants, de petits flacons hormonants et les grimoires de tous les temps. Demain elle ira voir dans la rue s’il y est. Parce que lui aussi il a sa petite idée. Alors elle le ramènera prudemment. La rue c’est pas pour les enfants. Un lieu où passe le monsieur noir si souriant. On ne sait jamais.




Quand il sera grand il fera des avenues. Des avenues larges comme le monde où seront tous les enfants. Des noirs, des jaunes, des blancs. On aura rasé toutes les maisons -ni portes, ni fenêtres- pour que puisse souffler le vent, le vent tiède des planètes, des bouquets d’étoiles et des mondes errants. Il n’y aura plus que des enfants, des enfants-mères, des mères enfants .

à suivre..

17.3.05


le printemps revient Posted by Hello

Renaissance

Oui, le printemps arrive, les fleurs renaissent. Pas exactement les mêmes, pas tout à fait mais ressemblants aux anciennes. Ansi, mon blog pas retrouvé, mais une autre a déjà pris sa place :
Julie70B
vous allez voir, toujours, malgré tout, avec le vert de l'espérance.
Je publie ceci, puisque les commentaires ne marchent pas encore sur ce blog pour le moment.

16.3.05

sur le penchant des jours:l'histoire de Miny (suite)

Miny était assez contente de son conte. Tout ou presque y était symbole, les rêves de l’adolescence, les errances à la recherche de l’idéal et puis la chance de sa vie : une orange, une sauvegarde, un fruit qui portait des graines. Les lentes et parfois dramatiques germinations, les éclosions et pour finir deux petites feuilles vertes et luisantes qui se haussaient vers la lumière.

Pourquoi donc une amie lui avait dit que c’était triste ?

Ses petits enfants continueraient après elle le mystère de la création, il ne fallait pas avoir peur de la mort .
Ce n’était qu’une poussière, une poudre à disperser au vent.

Il ne fallait pas avoir peur de vieillir.

En réalité Miny n’était pas tout à fait aussi sage qu’elle l’aurait voulu. Elle n’était pas si sûre d’avoir accompli sa tâche, d’avoir compris le sens de sa vie .
Elle écrivit un autre conte un peu baroque pour y cacher , pour y déguiser ses incertitudes, ses interrogations persistantes, son effort de vivre, et son espoir quand même .

Elle n’était pas encore morte ni même complètement résignée .

12.3.05

nos amis les animaux

collage fanny et lïkPosted by Helloa
c'est une chance pour les enfants de pouvoir caresser un un animal familier
fanny a dit :Laïka fait partie de la famille!

11.3.05

sur le penchant des jours N 12 mikarena suite et fin

Comme elle avait très soif et très faim, elle la dévora sur le champ, mais elle eut bien soin de conserver les graines. Deux petites graines rondes et luisantes pour lesquelles elle se prit d’un amour fou et désespéré. Elle regarda autour d’elle. Il faisait doux. Une grosse boule de feu surgit à l’horizon et le gris de l’air s’argenta sur le sable.

Alors Mikarena trouva un endroit pour y enfouir ses graines. Ce ne fut pas plutôt fait qu’elles se mirent à germer comme de bonnes petites semences qu’elles étaient. Elles eurent vite fait de sortir de leur trou et de pousser leurs pointes vertes vers le soleil.

Mikarena n’en revenait pas de les voir se balancer au vent, se pencher l’une vers l’autre en babillant follement. Comme le soleil brillait de plus en plus fort, elles réclamaient de l’eau, toujours plus d’eau. L’étang n’était pas loin, ce n’était pas difficile de leur en apporter à volonté. Mikarena elle, ne songeait ni à boire ni à manger : l’orange lui avait fait un très grand profit. Quand elle avait vraiment faim, elle touchait dans sa poche l’écorce de l’orange qu’elle avait conservée et aussitôt elle se trouvait ragaillardie et sûre qu’il ne lui arriverait rien. C’était pratique.

Un jour qu’elle s’était un peu endormie, elle se réveilla à l’ombre de deux grands arbres. Les petites plantes avaient tellement grandi qu’elle ne les reconnaissait à peine. Ils chuchotaient entre eux et elle ne percevait que quelques bribes de mots. Quand elle voulut leur apporter de l’eau, ils s’inclinèrent avec élégance :
- Merci beaucoup, dirent-ils, nous puisons maintenant directement dans l'étang avec nos grandes racines.

Mikarena s’assit sur une pierre plate, elle chercha dans sa poche les écorces séchées mais elle ne trouva plus qu’un peu de poussière. Comme elle était trop fatiguée pour aller à l’étang elle se traîna à l’ombre des orangers, qui lui firent place sous leurs rameaux flexibles, mais ils ne portaient pas encore de fruits

Tout le jour elle lutta contre la soif et la faim puis ayant tâté une dernière fois le fond de sa poche, elle y découvrit une minuscule graine complètement desséchée et passée inaperçue. Elle la mit à germer dans son cœur.
Une nuit, le cœur de Mikarena tomba en poudre et sa vie s’en alla.
Au matin, à la même place, deux petites feuilles vertes et luisantes se haussaient vers la lumière.

Micheline.

9.3.05

sur le penchant des jours N11 Conte (suite)

Pourtant après avoir marché longtemps elle se trouva à une bifurcation. Il n’y avait plus de fleurs sur son chemin, que de chaque côté, de profondes ornières creusées par les charrettes des charbonniers. Elle ferma les yeux, interrogea en pensée son petit nuage rose et s’engagea résolument à gauche.

Quand elle eût encore marché longtemps, elle découvrit que cela ne menait nulle part qu’en un endroit de roseaux et de marécages. Elle s’assit pour se reposer un peu.

Un joli canard bleu et vert vint lui chanter la chanson des eaux dormantes. Elle était un peu triste mais contente tout de même d’avoir trouvé un compagnon au plumage si joli.

Il lui proposa de l’emmener dans une maison claire qu’il avait sous l’étang. De toute façon Mikarena savait bien qu’elle ne retrouverait plus son chemin ce soir là et elle le suivit.

Il faisait bon et tiède dans la maison sous l’étang et le canard devint un véritable ami. Elle se blottissait le soir sous son aile pour avoir chaud et y dormait toute la nuit. Au matin son gentil compagnon partait pour ses voyages aquatiques. Il lui rapportait parfois de longues herbes soyeuses ou de jolis poissons d’argent
.
Mais Mikarena s’ennuyait un peu en son absence. Un jour qu’il était partit plus tôt que d’habitude, elle découvrit dans la maison une grosse bulle de verre où l’on pouvait entrer par une toute petite porte de cristal, elle se dit que ce serait commode pour voyager dans l’étang.

Elle pénétra dans la bulle après y avoir fixé un long fil afin de ne pas perdre son chemin et se laissa dériver par les courants, longtemps, agréablement
.
Tout à coup elle s’aperçut avec effroi que le fil s’était accroché à une grosse racine du fond. Il n’y avait plus autour d’elle qu’une faible lumière grise sans qu’on puisse savoir si le jour était fini ou l’aube commençante. Plus aucun signe de vie. Quand elle eût en vain bien tiré sur le fil, elle essaya de le couper avec ses dents, mais il était si solide qu’elle dût s’évertuer pendant des heures à rogner ce lien qui la retenait prisonnière. A la fin le fil cassa et elle s’évanouit de fatigue.

Quand elle reprit ses esprits, la bulle de verre était cassée et elle, elle gisait, toute nue sur un bord sablonneux, en tenant dans ses mains une orange.
(à suivre)

8.3.05

sur le penchant des jours N10 conte

Conte


MIKARENA.


Il était une fois une petite fille qui s’appelait Mikarena. Elle était blonde et bleue comme toutes les petites filles qui s’éveillent à la vie. Ses parents qui l’aimaient beaucoup, la laissaient courrir parmi les fleurs et la terre glaise.

Quand elle eut six ans elle alla à l’école du village. Elle avait un petit tablier noir et des chaussures bien cirées. Elle apprit très bien à lire mais très mal à écrire. Elle rêvait beaucoup trop sur ses pages d’écriture en écoutant la chanson des Grandes et les lettres étaient toute tristes d’être délaissées. Elles se mirent à bouder. Certaines se cachaient dans le pupitre où ça sentait le chiffon mouillé qu’on mettait dans une boîte en fer blanc et qui servait à essuyer la craie des ardoises. Au moment de la dictée il en manquait toujours à l’appel. C’était un drame !

Quand Mikarena eut douze ans, elle s’éprit d’un petit nuage rose apparu dans le ciel un beau jour de printemps. Dès lors elle n’eut de cesse de le regarder car plus elle le regardait plus les fleurs devenaient jolies, mais la terre un peu plus grise, et quand, aux soirs de grand vent, la pluie y versait ses larmes Mikarena commençait à s’inquiéter ; alors, elle serrait bien fort ses paupières. Plus elle les serrait, plus le petit nuage rose lui apparaissait merveilleusement. Il se mit même à devenir tout doré. Un amour de petit nuage.

Quand Mikarena eut quinze ans, le nuage la demanda en mariage. Ce fut une belle journée suivie de longues fiançailles.

Mais la terre, glaise n’était pas contente, elle se collait méchamment à la semelle de ses souliers. Ce n’était pas commode pour aller au bal.

Alors la petite fiancée décida de chercher un chemin de lumière. On lui avait dit qu’en cherchant bien on en trouvait parfois, tout garnis de petits cailloux blancs , propres et luisants..

Elle chercha longtemps, longtemps. Ses parents qui l’aimaient beaucoup la regardaient avec contentement et admiration car ils voyaient bien qu’elle était un peu mystérieuse mais très sage.

Quand elle eut vingt ans elle n’avait pas trouvé le petit chemin de cailloux blancs, mais elle aimait son fiancé par-dessus tout et elle n’était pas malheureuse.

A quelque temps de là, son fiancé mourut. Elle se dit qu’il lui faudrait recommencer sa vie depuis le début.

Elle savait que ce serait très dur, mais la terre glaise redevint son amie, lui offrit son aide, lui donna toutes sortes de conseils tout en faisant éclore pour elle des fleurs de toutes les couleurs, qui sentaient bon et faisaient doux aux yeux.

Un jour qu’elle était allée chercher de l’argile pour modeler un visage loin, loin, dans un sentier humide, elle se perdit.

Une petite fleur bleue qui se trouvait là lui parla et lui indiqua son chemin : il n’y avait pas à se tromper, il fallait aller tout droit toujours tout droit.

7.3.05

sur le penchant des jours N 9

ceci n'est qu'une comptine pour Gaby et David en réponse à cette histoire de Tartine ! mes contes à moi ensuite.
Il était une dame Tartine
Il était une dame TartineDans un beau palais de beurre frais.La muraill' était de farine.Le parquet était de croquets,La chambr' à coucherDe crème de lait,Le lit de biscuits,Les rideaux d'anis.
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Elle épousa Monsieur Gimblette,Coiffé d'un beau fromage blanc ;Son chapeau était de galette,Son habit de vol-au-vent ;Culotte en nougat,Gilet d'chocolat,Bas de caramelEt souliers de miel.
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-
Quand ell' s'en allait à la ville,Elle avait un petit bonnet.Les rubans étaient de pastille ;Le fond était de résiné.Sa petit' carioleEtait d'croquignole ;Ses petits chevauxEtaient d'pâtés chauds.
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Leur fille, la belle Charlotte,Avait un nez de massepain,De superbes dents de compote,Des oreilles de craquelin ;Je la vois garnirSa rob' de plaisirsAvec un rouleauDe pât' d'abricots.
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Voici que la fée Carabosse,Jalouse et de mauvaise humeur,Renversa d'un coup de sa bosseLe palais sucré du bonheur !!!Moralité :Pour le rebâtirDonnez à loisirDonnez, bons parents,Du sucre aux enfants.
Autre version du premier couplet (choisissez celle que vous préférez) :Il était une dame TartineDans un beau palais de beurr' frais.Les muraill's était de pralines.Le parquet était de croquet,Sa chambr' à coucherEtait d'échaudés,Son lit de biscuits,Les rideaux d'anis.
Fichier MIDI (tartine.mid (7 Ko))
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5.3.05

sur le penchant des jours N 8

Non, les autres ne pouvaient pas comprendre. D’ailleurs les autres, c’était un peu comme si elle perdait pied dans un monde qui se dissolvait autour d’elle, comme une glissade, une dérobade... seuls lui importaient encore ceux qui, par la nature des choses étaient là au bout de sa vue, au bout de sa peau, au bout de sa chair. Collés à elle. Une destinée qu’elle avait elle-même déterminée, sécrétée. Un jour on engage son être dans un chemin irréversible. Mariée pour construire, faire avec, tisser de l’humain, envers et contre tout. Mariée. Mère de deux enfants sans autre boussole que ce que son être contenait de bonne volonté, d’amour et d’intelligence.

Ce manuscrit qu’elle avait porté chez Castor Astral, c’était vraiment un faux passeport pour un pays alibi où elle ne devrait pas vraiment aller. Seulement, se distraire un peu, reprendre souffle, voir des gens, écouter des gens. Ils sont si gentils, ceux qui vous lisent, si près de comprendre, si accueillant des touristes littéraires ! C’est ainsi qu’elle avait fait aussi par le plus grand des hasards un peu de tourisme sur des terres tout à fait hospitalières de l’APA.

Là on avait lu son texte et on l’avait même trouvé bien. D’une certaine façon, elle était comme devenue auteur. Auteur non édité, auteur tout de même au sein d’une famille pas comme les autres.

Une famille dont le principal but n’était pas de se démarquer, de faire du neuf, du jamais vu, jamais osé, à coups d’artifice ingénieux mais de sauvegarder ce qu’il pouvait y avoir de plus vrai, de plus sincère dans les écrits spontanés et personnels de tout un chacun.
Et puis elle se mit à écrire quelques contes, des contes qui racontent aussi son histoire

4.3.05


Fanny:sa passion pour les chevaux Posted by Hello

3.3.05

sur le penchant des jours N 7

Depuis le « Familles, je vous hais » de Gide, depuis Mauriac, depuis Bazin, on avait déversé tant de réprobations, accumulé tant de suspicions, que leur poison polluait les gestes les plus simples, les plus authentiques : ceux qui scellent la solidarité des générations qui transmettent le savoir, l’expérience pour ce qu’elle est, une ébauche à partir de laquelle on peut sans soumission ni domination, construire de nouveaux chemins. Elle avait cru cela possible. Où était donc la faille ?

Mais les jours s’écoulent, la vie continue, on continue à bricoler la vie, à bricoler cette préparation où Miny s’investit malgré elle, retrouvant des plaisirs perdus parce que devenus inutiles aux autres, incapables de tisser des liens. Pour elle, l’exercice de la pensée est un acte d’amour, un partage fécond, une solidarité vivifiante, non de stériles abstractions.

Bref, on finit par arriver au terme. On finit toujours par arriver quelque part. Son rêve de la nuit, elle y croyait sans y croire. Comment croire à un rêve qui pourtant tant de fois l’avait avertie ? oui, reçu, admis à entreprendre une vraie formation cette fois.
Un soir un coup de téléphone confirmait le présage.

Miny et Paul s’embrassèrent. Paul déboucha une bonne bouteille. Et tout le soir ils furent heureux pour lui.

Le lendemain dès l’aube Miny fit taire une petite voix qui lui disait : ils l’ont enfin pris au piège. On verrait bien. Il fallait qu’elle s’arrête de penser à lui.

Elle n’avait plus qu’à s’occuper d’elle, du petit coup de téléphone à Sophie, du rhume de Célia, du petit bobo de Renaud. Et puis aller rechercher son manuscrit refusé chez Castor Astral.

Ce sera seulement une petite promenade. Miny et Paul sont allés tous les deux à la recherche de la maison d’édition à Pantin ; c’est une petite maison de banlieue pauvre, grise et discrète. C’est lui qui sonne. Puis il fait quelques pas à l’écart, ces histoires qu’elle écrit, ce n’est pas vraiment son affaire. A la vitre ouvrante d’une porte, se profile une ombre indécise.
- Je viens chercher mon manuscrit.

Ça a l’air de le déranger un peu. Il ouvre et semble émerger d’un autre monde. Une sorte de jeune chien noir et hirsute qui viendrait d’ailleurs. Il a comme une petite attitude d’excuse en lui tendant le paquet.
Elle s’enhardit un peu :
- Sans doute faut-il tirer un trait sur tout cela ?
- Oh, vous savez, c’est tellement subjectif... Ce n’est pas moi qui ai lu : il feuillette un peu... ça a l’air bien écrit...

Paul et Miny marchent sur l’avenue sans rien dire. Bien sûr ce n’était qu’une petite vanité stupide : se voir imprimée dans un livre, quelle sottise !
Elle s’était laissé piéger elle aussi : sa vie, son histoire, elle avait failli la prendre au sérieux, comme tout le monde. Pendant des jours, elle avait soulagé son coeur, dégorgé ses pensées, essayé de voir clair dans le fouillis de ses idées. Elle avait eu besoin de comprendre ce qui lui était arrivé, de donner à comprendre aussi, pour qu’on l’aime pour ce qu’elle était, mais surtout, elle avait cru son expérience utile aux autres. Ne plus recommencer les erreurs qu’elle avait commises, même si elle pressentait que les chemins sont toujours différents, les truquages du sort toujours imprévisibles.

Et tout de même, elle était contente aussi d’avoir écrit tout cela, de savoir que son passé était là, à l’abri entre les pages, et qu’elle pourrait quand elle le voudrait retourner se promener dans sa vie, demander aux mots de raviver les images, de réveiller les émotions. Ses foyers de vie, ses misères, ses désespoirs, ses hontes même, c’était à elle, elle n’avait rien d’autre, c’était son fardeau de mémoire, précieux comme une récolte menacée, le bon grain avec l’ivraie. Et c’était bien dérisoire d’avoir espéré un regard complice, complice de ce qui faisait encore bondir son coeur, comme au temps de ce tenace effort de vivre qui peu à peu s’usait avec les jours.

Comment pourraient-ils voir ce nid de mésanges, du temps où elle avait six ans, sept ans peut-être ? un nid comme tous les autres, caché dans un coin de haie, mais juste à la hauteur des yeux, juste à la portée d’une petite main d’enfant,… ces petits becs ouverts et qui piaillent de faim et ces parents qui n’en peuvent plus de sillonner le ciel ! Elle avait donc déposé tout près du nid une petite boite en fer blanc avec de la nourriture dedans. Et les parents, pris de peur les avaient abandonnés ! Pour Miny, c’est plus qu’un souvenir poignant ; des petites vies d’oiseaux perdues, ça ne se compte plus. Ça ne compte guère même ; ce qui lui reste, c’est une sorte d’émotion diffuse qui émane d’un tableau : la haie de charme taillé, le luisant des feuilles nervurées, l’écorce brune du rameau fourchu, la porte du jardin et ses lattes de bois délavé, le petit raidillon de terre et de pierraille qui y conduit, et l’allée qui file à l’ombre du grand cerisier, un beau jour de printemps. Au milieu, une sorte de soleil noir, une tache... et puis un jour d’automne, la haie arrachée, un affreux trou béant, une autre mort.

Son père avait osé. Sans rien lui dire.