Un songe
Le laboureur m'a dit en songe: "Fais ton pain
Je ne te nourris plus: gratte la terre et sème".
Le tisserand m'a dit: "Fais tes habits toi-même".
Et le maçon m'a dit:" Prends la truelle en main."
Et seul, abandonné de tout le genre humain
Dont, je traînai partout l'implacable anathème,
Quand j'implorai du ciel une pitié suprême,
Je trouvais des lions debout sur mon chemin.
J'ouvris les yeux, doutant si l'aube était réelle;
De hardis compagnons sifflaient sur leurs échelles.
Les métiers bourdonnaient, les champs étaient semés.
Je connus mon bonheur, et qu'au monde où nous sommes
Nul ne peut se vanter de se passer des hommes,
Et depuis ce jour-là, je les ai tous aimés.
Sully Prudhomme
4 commentaires:
Bonsoir Micheline, merci beaucoup d'être passé voir mes coccinelles.
Et merci aussi de ce poème philosophique, qui donne à réfléchir ..
à bientôt, bisous, YVES
Yellement juste encore un poème toujours dans la réalité et qui ne vieillit pas. Bises
J'ai appris ça à la communale et depuis, je les presque tous aimés.
Bises
toujours la nuance aben et tu as bien raison!!
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