20.9.07

Des parfums et des odeurs

Que diable me suis-je dit?
Sont-ils de notre humanité terrestre ou de nos rêves éthérés ?

« Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies » Baudelaire

Les odeurs que j’aime :
Celle de la soupe qui cuit,
Du pain frais au soupirail de la boulangerie des effarés* (Les effarés : Rimbaud)
De celui qui cuit parfois par mes mains, enfourné.
L’odeur de la terre assoiffée quand il a plu,
De l’herbe fraîchement coupée, du foin à me vautrer dedans
De la rose et du lilas
Le muguet ? Moins, de l’avoir respiré concentré en cheveux emmêlés
Et la fraise ?
La fraise ? C’est tout un jardin que je revois. Permanent et pur comme un souvenir d’enfant
Une maison moussue dans un vert pâturage
Cela m’aura suffit pour aimer tous les fruits, le lait mousseux qui tombe dans le seau, et la paille arrosée par une urine fraîche, le fromage qui fermente sur son paillon doré.

Les odeurs vivantes sont des colliers sur nos vêtements d’hiver
Et quand les portes sont fermées. Près de la cheminée
L’étincelle exténue nos rêves de fumées.
Dans la boîte aux épices tout le soleil d'été.

Mais les temps ont passé, l’odeur de nos cuisines a bel et bien muté
J’aime encore cependant
- la vapeur qui s’étouffe soulevant la pastille de mon autocuiseur
qui minute si mal le temps de mes nouveaux légumes
-et celle du café quand les autres le font dans leurs cuisines amies
- L’odeur de la pâte à tarte qui gonfle doucement dans le four électrique
Un ennemi me suis fait de l’huile de friture, des graisses malmenées au rouge des fourneaux
Point de frites chez moi.
Mais je triche parfois quand d’aucuns les ont faites bien loin de mes narines.
Bon tu es bien terre à terre !

Rien d’autre ?oh si, mais c’est plus secret encore plus mélangé de liens associés
Le papier d’Arménie en son brûle parfum…s’élevant en volutes au doux chant d’une plainte d’un violon lointain.
La lavande en son sachet de toile par ma fille enfermée pour venir témoigner au linge de l’armoire que des liens sont tissés.
Et le savon à barbe échappé sous la porte délivrant le message que quelqu’un vit encore là, à quelques pieds de moi
Et même et même oserai-je le dire ?
L’odeur de cigarette quand mon fils est passé
Avec tout son fardeau de choses arrêtées qu’il ne peut plus changer.

Et plus secret encore
L’odeur au creux du lit de mes jeunes années
(2 lignes supprimées par l'auteur)

Je n’aime pas …….( peut-être une autrefois…..)

9 commentaires:

Rosie a dit…

Bon texte sur les "j'aime" et les odeurs.

Moi j'aime l'odeur du pain sortant du four;
le parfum des roses;
un bébé après son bain;
mon parfum "J'adore de Dior";
les draps séchés au grand vent;

et plein d'autres choses....

J'ai un billet interactif sur mon blogue, aujourd'hui, jeudi, le 20 septembre. C'est la première fois que je fais ce genre de billet. Si le coeur t'en dit, viens te joindre à nous.

Belle journée à toi et bisous de ta p'tite cousine du Québec. xoxox

Anonyme a dit…

Joli senti d'odeurs... qui explique tout cruement l'avidité des fans pour une petite culotte d'une chanteuse en sueur.

PS : Tes reinettes différent un peu des miennes. De petites différences de tailles régionales. Nos pommes sont de campagne, à l'inverse de celles sorties des moules qu'on voit sur les étals.

micheline a dit…

a,
extrapolation imprévue, donc j'efface.

Anonyme a dit…

J'adore ce billet et la force de vie qui s'en dégage. J'ai des goûts communs avec toi.
Mais...euh... les dernières lignes du billet sont désormais incomplètes... j'ai quand même pas rêvé ! mdr (c'était pourtant chouette :-)) ... ou alors c'est mon ordi qui censure...

Brigetoun a dit…

beaucoup des odeurs que tu décris, surtout la terre après la pluie et la pailledes étables. Pas di tout le papier d'arménie ni la cigarette alors que je fume comme un troupier.
Mais la mer après le coucher de soleil, le métal rouillé mélangé aux coquillages des fonds de port. La pierre sous un soleil ardent. Le creux du cou d'un bébé. Je crois que nous en avons tous. Et bien sur un poisson grillé et un café qui passe.

Anonyme a dit…

Oh mais alors ! sous le coup de l'émotion (et de mon fou rire) j'ai omis de te dire que c'est vraiment très bien écrit.

Rosie a dit…

Juste un p'tit coucou en passant Micheline pour te souhaiter un bon week-end.

Belle journée et bisous de ta p'tite cousine du Québec. xoxoxox

Julie Kertesz - me - moi - jk a dit…

Que c'est merveilleux, Micheline!

Moi aussi, j'aimais l'odeur du lit le matins lors jeune mariée et mère.

J'adore toujours l'herbe fraichement coupé, l'express dans un café ou la flagrance de mon rose couleur thé.

Tu nous a tellement bien évoqué tout!

Rosie a dit…

Bon lundi Micheline.

Bisous de ta p'tite cousine du Québec. xoxoxo