Toussaint 1996
Ils vont aller dans les cimetières
S’assurer qu’ils sont bien morts
Leur tirer les vers du nez
Et trafiquer leur histoire
Et se faire toute une gloire
De les dire encore vivants.
Mais qu’aucune main ne dépasse.
Bien relégués dans leur espace,
Bien empanachés de fleurs et d’inscriptions,
De pleurs et de fastes,
Les morts, les pauvres morts
Se font bouffer par les vivants.
Tous ces fabricateurs d’édifiant
Ces commerçants et ces cerbères
Qui font les importants
Et remuent ciel et terre
Pour nous faire croire
Qu’ils sont vivants.
Que bien jolie sera la place
Où nous aussi pourrirons
Tout embaumés de fleurs tenaces
De mensonges et d’illusions
Que font éclore tous les bigots
Des morts vivants.
M. L.
28 octobre 1996.
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6 commentaires:
Demain sera donc le neuvième anniversaire d'un poême qui met en garde les importuns de ne pas venir troubler ton repos quand le moment sera venu pour toi t'en profiter pour l'éternité.
Moi j'aimais bien les enterrements d'autrefois, dans mon village. Ca n'avait rien à voir avec le "commerce des fastes" ou alors c'était sans ostentation ou encore, j'étais trop jeune pour m'en apercevoir.
Les "gens" suivaient le cheval qui tirait le corbillard, ils parlaient un peu du mort, mais surtout, se parlaient. "La vache qui avait vèlé la nuit, qu'ils n'en avaient pas beaucoup dormi, le temps qui réveille les rhumatismes, les doryphores sur les patates, la fille "unetelle" qui fréquentait le fils "machin, que ça faisait un beau couple..."
Tu me donnes une idée de note...
A part ça, (je ne parle que pour moi), mon idée est que quand on part on part, et que quand on part, on n'est plus là...
Bon, ben parlons sérieux : non, je n'ai pas eu ton mail. Oui, mes jambes vont bien... pour leur àge !
Et over-blog marche très mal en ce moment...
Bonne journée à toi et aux tiens.
bon mon comment réponse ,apparemment parti, n'arrive pas, il est peut-être trop long? censuré?
Non André, je ne mets pas en garde les importuns de venir troubler mon repos, peut-être que mon titre prête à confusion.
je n'ai aucune volonté pour après ma mort puisque comme tu dis je ne serai plus là.
Ceux qui restent font comme ils peuvent devant la mort de leurs proches ou moins proches et je les respecte.Mais je n'aime pas cette visite conventionnelle au jour imposé une fois dans l'année pour la bonne conscience.
Oui un enterrement c'est souvent l'occasion de revoir des personnes éloignées, de se parler, une réunion de famille en quelque sorte suivie la plupart du temps d'une ripaille. Ce qui me gêne c'est qu'on se perde de vue avant . Tu me diras le travail, les soucis journaliers le temps qui passe ; au moins là on a une occasion
une occasion de parler de ses petites affaires (de la vache qui vient de vêler etc ...comme pour oblitérer la mort (dont on a peur?)sans vraiment essayer de songer au message que laisse une vie passée
(à suivre)
(suite)Mais je m'élève surtout contre tout ce qui gravite autour de la mort:
l'exploitation
-de la naîveté des gens:"ils ne sont pas morts , ils veillent sur nous, nous regardent..restent vivants.C'est nous qui sommes vivants et recueillons leur héritage (à tous les sens du mot,).c'est nous qui trasmettons leurs acquis, pas eux maintenant.
- de la vanité tous ceux qui pensent exprimer leurs sentiments par le plus beau tombeau, la plus grande quantité de fleurs,hommages et discours .
je sais que je risque de choquer certaines croyances religieuses que je respecte pourtant vraiment quand elles sont sincères, mais pas l'exploitation qu'on en fait pour des raisons de domination ou de profit.
PS
je ne suis pas très contente de mon texte celui de ce matin était mieux à mon avis . je l'ai bien cru parti mais non , perdu !! et cet après midi je suis fatiguée et je n'ai pas voulu lire ta nouvelle note avant!!j'y vais
A+
Content de constater (mais je crois que je le savais) que l'on a des idées sur les choses qui ne sont pas éloignées. Peut-être que je me cache sous un peu plus de dérision et que tu a conservé, de ton adolescence, un peu plus de véhémence... Peut-être. Peut-on toujours compter sur la bonne volonté des mots ?
Aucun n'est jamais tout à fait juste, et leur ajustement (justement) les uns au bout des autres pour qu'ils deviennent des phrases, ne respecte jamais tout à fait le fond de ce que l'on pense.
A l'à peu près des mots, à l'à peu près des phrases, je crois que ce que l'on pense des choses l'un et l'autre n'est jamais très éloigné.
PS : j'ai une note sous le coude, mais deux petits-enfants à qui je prête l'ordinateur et à qui je donne du temps... c'est à leur tour d'être en vacaces.
Je t'embrasse.
"Salut et fraternité" cette expression par laquelle nous accueillait souvent mon beau père me revient et je te l'offre.
quant aux mots tu as raison mais puisque nous n'avons guère que cela pour communiquer il faut les apprivoiser longtemps pour qu'ils ne nous trahissent pas trop.
je vais peut-être faire une nouvelle note sur mon blog pour préciser.
je reçois confirmation de ton comment dans ma boîte de mails mais je ne peux y répondre directement.Normal je crois.
profitez bien des petits enfants..
bises
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