6.10.05

Nostalgie

Eh oui! le temps passe, les moeurs évoluent, l'ordinateur remplace la lecture, la ronge sournoisement, les blogs ( même s'ils sont pafois fugitifs) supplantent ces longues lettres qu'on guettait à l'arrivée du facteur . ( je n'ai plus guère qu'une correspondance de ce genre)
Non je ne regrette rien comme dirait Piaf..pourtant je retrouve avec un peu de nostalgie ce poème que j'écrivis en 1996 pour le dixième anniversaire de la bibliothèque de Bobigny.
Elle est toujours riche et accueillante mais "plus loin qu'avant".... pour mes jambes...


Dixième anniversaire de la Bibliothèque Elsa Triolet de Bobigny.


Elsa mon amour tu es venue
Vêtue de papier et de vent
Pour mettre au détour de la rue
- --L’estampille de ton nom.

Dans son béton de suie
Dans ses tours sans balcons
Le cœur de la cité mal-aimée
S’est pris d’amour-passion
Pour t’offrir la fleur tenace
De la mémoire et du pardon.
Pour t’ouvrir un peu d’espace
---Où bâtir cette maison.

Y sont venus tous les poètes
Toutes les folies des horizons
Des cœurs vaillants*, des ponts de pierre*
Des Jean Jaurès, des chefs de guerre
Eluard, Ronsard et Aragon
Et la jolie bergère *
---Qui garde ses moutons.

Depuis dix ans que cela dure
Que se chargent de rayons
Les mots serrés dans les grimoires
Les mots fugueurs, les drôles d’histoires
---Chacun y puise à sa façon.

J’y viens lorsque le jour décline
Et qu’il fait froid dans ma maison
Elsa mon amour ma jeunesse
Entends le doux bruit de la rue
---Qui monte ici épeler ton nom.

M.L. novembre 96.

vaillants,..pont de pierre...etc : allusion aux rues ou quartiers de Bobigny.
bergère: madame Tabah, directrice à l'époque.

Elsa Triolet: Elle rencontre Louis Aragon en 1928 à Paris dans une manifestation. Dès lors leur deux vies sont inséparables. A la fois compagne et inspiratrice du poète (il écrit pour elle "les yeux d'Elsa" en 1942),

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'aime beaucoup à temps perdu et aux heures nostalgiques lire Aragon. Quelle chance elle a eue Elsa car elle a été adulée jusqu'à la fin!!!