8.12.05

on ne garde pas tout!

Les petites choses et les plus grosses, que l’on jette …

Tous les mois je suis toujours interloquée de voir les amoncellements d'objets neufs ,à peine rayés ou disloqués amoncelés sur les trottoirs le jour de l'enlèvement des gros objets qu’on appelle aussi objets encombrants ou monstres : lit, armoires, canapé, matelas parfois tout propres, surtout aux abords de petites cités incluses dans notre quartier pavillonnaire. Question de place? oui et non

Oui car
où mettre la chaise d’enfant en bon état mais qu’il faut maintenant remplacer par un petit bureau d’enfant ? . Pas de grenier ou de petit cagibis où les ranger en attendant ! on jette. Et tout ce qui est remplacé est mis sur le trottoir où tout passant, parfois même des brocanteurs peuvent à la rigueur se servir. Pas la peine d’appeler le Secours populaire ou autres ils ne se dérangent pas il faut porter, on n’a pas le temps.

Non car
on jette beaucoup aussi parce que ça se démode vite, surtout les choses de mauvaise qualité de plus la tentation ou le besoin de nouveauté est grand.

Image de notre société de consommation de "biens jetables" après utilisation prévue pour être éphémère

Et ça ne date pas d’hier
Un peu avant la dernière guerre sont arrivés les bas nylon. Ma première paire m’a fait un an d’usage quasi quotidien ; avec 2 paires c’était vraiment super puis très vite les mailles se sont mises à filer ou à craquer.
Je me suis laissé dire qu’on avait affiné la technique, employé une machine à tester la résistance des fils pour réduire leur durée et accélérer la vente et donc la production
Cet exemple suffit à comprendre l’engrenage, il ne faut pas que les choses durent

Et ces prêts à jeter se sont multipliés de telle sorte qu’on a maintenant de la vaisselle jetable, du linge, appareils photo etc…
Et ce sont les plus pauvres qui consomment le plus ces sortes de choses qui ne coûtent pas très cher au départ
et surtout ceux qui sont victimes des pièges des publicités aguichantes,
les moins informés ?

Bien sûr qui n’applaudit pas de ne plus avoir à racler le caca des couches de bébé avant de les laver ?? On ne va pas revenir en arrière et je suis la première à me féliciter des progrès techniques qui nous rendent la vie plus agréable mais où va-t-on ? où est le juste milieu ? ou plutôt qu'est-ce qui est vraiment utile dans toutes ces nouveautés?

Bienheureux et privilégiés ceux qui ont pu et su garder le buffet, le secrétaire des grands parents, ceux qui ont la chance d'avoir pu conserver les choses du passé qui ont une histoire et sont habités de souvenirs ou tout simplement qui portent le témoignage de la main qui les polies avec amour.
Je crois que j’en fais partie. Mais je suis d’une autre génération et je m’inquiète pour celles qui viennent.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Je souscris tout à fait à ce que tu dis micheline, je suis choqué qu'on soit obligé de jeter tant de choses qui autrefois étaient réparables - actuellement un produit neuf et plus performant coûte moins cher que la réparation de l'ancien - l'exemple des bas nylon qui ne doivent pas trop durer a son équivalent à tous les niveaux de consommation : lave-linge, lave vaisselle ... sont prévus pour durer dix ans en usage modéré et à peine plus que les cinq ans de l'extension de garantie (fort coûteuse) en usage intense ; plus grave, les moteurs d'automobiles seraient calculés pour ne pas dépasser 100 000 km, quand je pense que j'ai dû mettre ma vieille Renault à la casse avec un moteur de 260 000 km qui tournait encore comme une horloge suisse à cause des organes annexes tels que faisceaux électriques et culots d'ampoules entièrement rongés pas l'oxydation et dont la réparation m'eût coûté une fortune ...
Tout ceci épuise financièrement les gens les plus modestes et, plus grave, dilapide les ressources de la planète compromettant ainsi le sort des générations à venir.
Que faire ? Souvent on ne peut pas aller à contre-courant quand bien même on le voudrait.
A bientôt.

Anonyme a dit…

c'est trés vrai
j'ai d'ailleurs moi même beaucoup de mal à jeter
et les nouvelles générations du tout cuit dans le bec n'ont plus vraiment le sens des valeurs et du travail fourni pour la moindre chose
peut être est ce aussi une question d'éducation ...

Anonyme a dit…

J'aime beaucoup ton expression les "prêts à jeter". Elle est tellement vrai qu'on devrait en faire un slogan qui fasse prendre conscience. Acheter des "faire-paraître" et les jeter n'est pas de notre génération... Quoique ?
François (comme toi et la plupart d'entre nous) savons bien la difficulté qu'il y a à ramer à contre-courant.