une image empruntée

à Mariel à qui je demande de me pardonner de ne pas lui avoir demandé préalablement sa permission. je l'enlèverai si elle le désire

Je sais maintenant pourquoi je suis restée sans trouver les mots qu’il fallait devant cette image.
Ils m’ont été donnés, quand mes yeux du jour se sont fermés, et sont venus sous forme d’une allégorie comme cela m’ arrive dans mes rêves .
Un petit abri, un petit miroir pour quelque chose au fond de ma pensée, m’est alors restitué rénové, comme ces vêtements bien pliés dans une armoire que l’on sort pour les mettre à l’air avant de les replier sans les avoir remis sur notre corps qui a changé.

Voilà : un instant de douce harmonie dans une chambre isolée, allongés tous les deux sans être vraiment dans un lit nous avions devant nous un album à regarder .. ce petit train dans le lointain qui s’en allait ou revenait on ne saura jamais … un petit point arrêté dans une coque fermée, la courbe par en haut ,en équilibre symétrique avec celle du bas : une harmonie un instant réalisée. Nous n’avons pas ouvert l’album ; doucement je me suis appuyée sur son corps il était jeune et calme comme dans mon souvenir doucement consentant l’un pour l’autre.
Derrière la porte il y avait d’autres personnes, la porte s’est ouverte et le rêve s’est arrêté.
C’est la courbe du haut de ce tunnel qui vraiment n’avait pas fini d’habiter ma pensée
Elle est devenue dure comme un métal, dure et ronde comme un couvercle que je me suis mise à astiquer comme une pièce d’orfèvrerie estampillée qui s’est mis à briller.
Un brocanteur passait….. m’a dit qu’ainsi il pouvait gagner sa vie….. je n’aurais jamais cru qu’il gagnait tant d’argent ..à faire survivre les vieilles choses…