23.6.06

Emménagement à la cloche de bois; mon automne 1944. je suis nommée à Brienne Le Château.


Mais tout d’abord que je vous parle de mon installation matérielle. J’arrive en camion cette fois et devinez ce qui m’attend ? Un logement de fonction superbe : quatre pièces au deuxième étage du bâtiment scolaire, larges baies vitrées, petit coin cuisine entièrement carrelé, W-C. etc. On y accède par une superbe loggia à colonnes. Un luxe inimaginable qui me laisse pantoise. Un peu vide tout de même ! Qu’à cela ne tienne ! Sous le préau, en bas, sont entassés toutes sortes de surplus - de rapines? - abandonnés par les Allemands. Des tables, de bonnes armoires de bois blanc en fort bon état ma foi, des chaises, et même sommiers et matelas tout beaux, tout propres. Qu’auriez-vous fait à ma place ? Peut-être en ai-je vaguement parlé au directeur, mais je me vois traînant tout le nécessaire pour meubler deux pièces - sans l’aide de personne - le soir à la tombée de la nuit avec comme une vague et mauvaise conscience doublée d’un plaisir parfait. Reste ma petite cuisinière de tôle des Maupas. Elle est là aussi, arrivée de Moussey, par le camion ? Sans doute. Toujours est-il que son four est bien là pour accueillir mes pieds toujours gelés.
L’autre, la belle, en fonte émaillée aubergine que je me suis achetée à Viéville, ma première année d’enseignement, elle est à Marault chez mes parents, bien trop lourde et fragile pour être transportée.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Et moi, pendant ce temps là, à pas 20 kilomètres de toi, je n'avais que neuf ans...
Les vacances d'été passées à Chalette, sur la Voire, à 10 kilomètre de Brienne, j'attaquais la même rentrée scolaire, moi élêve et toi maitresse...

marie.l a dit…

Je venais d'avoir deux ans et sans soucis d'emménagement, mais que tes souvenirs sont agréables à lire !