6.11.05

pour Mamounette, André et les autres( suite de la vie continue)

André,
C’est le travail de la main pour élaborer ta cuisine que tu nous donnes à voir comme je vous avais montré le plaisir de ces hôteliers …(d’autrefois ?)

La main outil et symbole de la création offerte à notre plaisir autant qu’à l’utilité de nos proches

J’ai aimé « faire » aussi , il y a encore dans notre cuisine un vestige de "mes œuvres ": un revêtement synthétique imitant la mosaïque qui a si bien tenu qu’il fait encore illusion…
A la campagne j’ai monté les briques du barbecue, c’est un peu de travers mais bon ça tient et on s’en sert encore, mais de moins en moins, comme j’ai abandonné les travaux du jardin dont la surface a réduit d’année en année ; mon dos ne me le permet plus ; mon mari l’a abandonné cette année, se contentant de passer la tondeuse partout.
C’est la vie…et tant qu’on ne souffre pas trop physiquement c’est bien ; et j’ai mon ordinateur et des petits signes d’amitiés et mon quartier qui est encore un village pas encore incendié par les « casseurs »..oui à Bobigny tout près du centre…mais ce sujet est une autre histoire ….


Merci de témoigner que l’homme complet existe encore et se souvient ..
Comment sera demain ? une autre histoire aussi sans doute

Voici un petit passage du temps où je jardinais , à peu près à ton âge(66ans)

3 Juin 1986. Dammartin.

Ils sont tous repartis. Dimanche soir. Les ouvriers du solaire réclament la présence de Pierre. J’ai préparé vite les en-cas du soir pour chacun. Moi je reste. Remettre la maison en ordre. Avoir un peu de temps tranquille pour moi.
Pour écrire. Baste ! Il ne faudrait pas que je sorte dehors. Et il m'est bien difficile de commencer la journée sans enfiler mes bottes pour entrer dans tout ce vert, cet espace qui est à moi parce qu'il est à nous, à peine gommé par les frondaisons.
Dieu que c'est vert cette année! Il ne fait pas beau, mais il fait bon. Tout est humide, gonflé, hésitant. J'aime aussi cette humidité lourde ou fraîche, les petites pluies sournoises.
Non il ne faudrait pas que je sorte le matin si je veux continuer à remplir ce cahier que je trimbale obstinément Il faudrait que je croie plus fort à l'importance de dire. Il ne faudrait pas que je sorte ; ils m'appellent tous : les fraisiers, les œillets d'Inde en nourrice, les pensées qui étouffent sous la croûte de terre. Va pour un petit coup de binette par-ci, un repiquage par-là, et me voilà, à midi avec cette certitude : ce sera pour demain.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

A l'age que tu me prête gentiment, oui, je jardinais encore pas mal. Je m'occupe encore un peu, j'aime bien. Mais pour les gros travaux, j'ai bien levé la main.