Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge!
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup davantage?
Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine:
Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la doulceur angevine.
from Les Regrets - Joachim DuBellay
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4 commentaires:
Bonjour MICHELINE,
Belle poésie que j'ai apprise par coeur dans mon enfance, et que je n'ai pas oubliée !
Elle est toujours aussi vivante, après tous ces siècles, car elle s'adresse à des émotions qui font partie intégrante de la nature humaine.
Bisous
YVES
Oui, c'est bien ce que je ressens quand je rentre. Je ne le dis pas toujours et surtout jamais à d'autres qui n'attendent que partir...
Acquérir la sagesse et revenir en profiter, c'est le "plus" dont on peut profiter.
Très beau texte que j'ai appris par coeur au collège, j'y pense souvent au retour de vacances quand tout ne s'est pas passé au mieux.
Comme toi, je viens tout juste de rentrer d'un long week-end et je pense déjà à un prochain départ ...
merci pour le partage de ce poème toujours vivant au fond de nos mémoires et au fond de nos permanentes émotions .
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