19.12.06

les enfants d'autrefois aussi!

C'était le temps des pensionnats.

Une pensée pour ceux d'aujourd'hui qui n'auront pas tous un sapin de lumière et bien garnis de cadeaux à ne savoir qu'en faire

PREMIERES SOLITUDES………Sully Prudhomme

On voit dans les sombres écoles des petits qui pleurent toujours ; les autres font leurs cabrioles, eux, ils restent au fond des cours.
Leurs blouses sont très bien tirées, leurs pantalons en bon état, leurs chaussures toujours cirées ; ils ont l'air sage et délicat.
Les forts les appellent des filles, et les malins des innocents : ils sont doux, ils donnent leurs billes, ils ne seront pas commerçants.
Les plus poltrons leur font des niches, et les gourmands sont leurs copains ; leurs camarades les croient riches, parce qu'ils se lavent les mains.
Ils frissonnent sous l'oeil du maître, son ombre les rend malheureux.
Ces enfants n'auraient pas dû naître, l'enfance est trop dure pour eux !
Oh ! La leçon qui n'est pas sue, le devoir qui n'est pas fini !
Une réprimande reçue, le déshonneur d'être puni !
…………………………………………………………………………………………………………………
O mères, coupables absentes, qu'alors vous leur paraissez loin !
A ces créatures naissantes il manque un indicible soin ; on leur a donné les chemises, les couvertures qu'il leur faut : d'autres que vous les leur ont mises, elles ne leur tiennent pas chaud.

5 commentaires:

Brigetoun a dit…

y-a-t-il vraiment un lien entre un caractère effacé et trop sage et le manque d'amour maternel ? ou veut il faire pitié en entassant sur eux toutes les peines

Anonyme a dit…

En recherchant le texte complet je viens de découvrir que
"Les solitudes" de Sully Prudhomme est paru en eBook (livre électronique) ...

J'ai essayé de percer le cadre (visite d'un orphelinat ? ...) dans lequel ce texte a été écrit mais je n'ai rien trouvé ...

La fin est très dure et mériterait d'être située dans son contexte.
Il est indéniable que le manque d'amour pour un tout petit est un véritable assassinat mais ces vers qui précèdent la condamnation virulente finale ...

Pendant que les autres sommeillent,
Faits au coucher de la prison,
Ils pensent au dimanche, ils veillent
Pour se rappeler la maison ;

Ils songent qu’ils dormaient naguère
Douillettement ensevelis
Dans les berceaux, et que les mères
Les prenaient parfois dans leurs lits.

... m'empêchent de suivre l'Avocat Général dans ses réquisitions.
J'aimerais comprendre ce qui a bien pu se passer dans la vie de ces mères pour qu'elles en arrivent là.

Anonyme a dit…

mea culpa

Je n'avais pas vu le petit mot pensionnat qui plante le décors et enlève à mon commentaire toute pertinence ...

Je demande pardon et j'implore pour que la pénitence ne soit pas trop sévère. ;-)

micheline a dit…

non Brigetoun pas forcément de lien ,ce serait trop simple comme il arrive de dire, qu'on a des enfants comme on les élève : trop d'amour, pas assez, amour aveugle... c'est une part sans doute dans le caractère de l'enfant mais tant de facteurs interfèrent aussi.ici seulement ,un accent mis sur le besoin d'amour d'enfants sensibles enfermés dans d'austères pensionnat .

François, pas de punition imméritée pour ma petite boussole ! tu le savais bien, tu voulais seulement me l'entendre dire ...
ce texte d'un romantisme un peu larmoyant n'est pourtant pas si éloigné de certains vécus et même me renvoie à quelque vécu personnel ... étais-je aussi de ces enfants trop fragiles??

Anonyme a dit…

joyeux noël à toi
et pensons à tous les autres.