29.11.07

Contre jour

Et encore Pennac selon, cette fois Polac
Je cite en vous priant d’excuser les coupures pour réduire le texte sans en trahir l’esprit

« Pennac a eu un prix…. Pour un livre- pas un roman, c’est pourquoi je l’ai lu…où il décrit sa jeunesse de cancre ( la meilleure partie)et son expérience d’adulte, professeur surdoué( et là, je cale)…..ce brillant sceptique met quand même à sa façon les pieds dans le plat. Il ‘y a pas de solution…. Il faut avoir le don, un point c’est tout….. Pennac n’est pas prétentieux, mais comme prof il a l’air très content de lui : sympa, humain, compréhensif, un vrai chef scout. La recette pour échapper à la cancritude : tomber amoureux, Pennac, ce fut d’une khâgneuse ;
Et Polac d’ajouter, moi de la fille d’un prof de physique et chimie. Cette année là , j’ai été dans les trois premiers, mais cette année là seulement

Je pense que là est toute la différence Pennac n’a pas étudié une année pour les beaux yeux d’une fille il est devenu professeur et il parle en effet d’amour . et pas d’un, mais de trois profs, qui l’ont sorti de sa cancritude .. avec de l’amour sans doute mais pas celui qu’on pourrait imaginer celui que j’ai eu la chance de rencontrer moi aussi sur ma route et dont je donnerai quelque portraits authentiques : L’amour du métier mais surtout l’amour des cancres qui pour une raison ou une autre sont voués à l’échec .
L’amour de l’humain tout simplement et pour quelque raison qu’il vous ait été inspiré : le souvenir de ses propres humiliations ou souffrances ? , une disposition généreuse et intelligente envers la nature humaine ?.. va savoir … Ils sont rares ? peut-être.

Mais Polac pose une vraie question :

"Bon, mais que faire des profs mal doués et même néfastes. Personne ne nous le dit"
Et de souligner que les profs cancres, bien protégés par leur statut de fonctionnaires.. sont indéboulonnables « comme aussi bien les privilèges des magistrats, les mauvais peuvent dormir sur leurs deux oreilles comme les mauvais profs…. »
D’accord il y en a toujours eu dans toutes le branches de ces brebis galeuses
Questions : y en a-t-il vraiment de plus en plus de ces profs "j’m’en foutistes" qui n’attendent que les vacances, ?
on pourrait peut-être mieux les détecter dans leur recrutement et pendant leur formation ?
le recrutement parlons en : après sélection d’un minimum insuffisant on largue des remplaçants sans formation pour un salaire de misère dans des emplois précaires car pouvoir donner de l’amour c’est aussi , être dans de bonnes conditions matérielles et sociales . Ce manque de personnel qualifié n'est pas d'aujourd'hui mais s'est encore aggravé surtout dans les secteurs défavorisés

Voici un petit aperçu qui fait suite au texte « j’aimais bien la dictée »( 1946)

« De temps en temps on me demandera de faire un remplacement dans d’autres classes, au pied levé, cours de géographie en seconde par exemple. Ça c’était dur. Mais ça ne se refuse pas, de faire plaisir à l’administration toujours soucieuse de ses picaillons. Taillable et corvéable à merci, j’avais la faiblesse de me sentir importante. Cela a duré trois ans.
Chaque année je retrouvais mon poste. J’ai su plus tard qu’on me le réservait, qu’on ne le déclarait pas vacant pour un éventuel titulaire. Moi je me trouvais à mon aise. Je ne demandais pas autre chose et imaginais que cela pouvait durer toujours.
»

La grande misère de l’enseignement , des profs dépassés malgré toute bonne volonté cela existe aussi: bien des choses à dire: des classes surchargées…des enfants, des familles en grande difficultés sociales dans des ghettos de banlieues , un climat social dégradé , disciminations sociales par l’argent dans d’autres quartiers… cherchons les causes au lieu d’accabler « ces baudets d’où provient tout le mal ». de La Fontaine
( à suivre…)

5 commentaires:

vincent a dit…

PREUEUEUEUMSSS!
Bonjour Micheline.
Vrai! il est pas gentil ce POLAC.
Mais on est habitué tu sais. Et forcement il dit lui aussi souvent des conneries à pleurer.

Faisant partie des cancres, je puis dire que j'aurais bien aimé avoir comme éducateurs des gens comme Pénnac, ancien cancre, ou "sa correctrice préférée". Bref, des gens qui aiment leur métier et leurs élèves au point de faire des heures "sup" non rémunérées.

Ceux que j'ai connu ne se sont jamais "scotchés" pour faire progresser leurs maillons faibles.
Des profs non motivés, y en a.
On m'a conté pas plus tard qu'hier le cas d'une instit qui, alors qu'on lui demandait si elle participerait à une réunion professionnelle importante, et avant de répondre à ses collègues, a regardé dans son agenda pour voir si ça ne correspondait pas à ses congés maladie prévus.

Je suis révolté lorsque le lycée que fréquente mon fils, m'envoie des lettres pour demander ses justifications d'absences alors que je ne compte plus les fois où il rentre en stop ou que je retourne le chercher sur place à cause des grêves, maladies ou stages des professeurs.

mais je sais qu'il y en a beaucoup plus de motivés que de ceux qe tu nomme "brebis galeuses". terme un peu fort avoue le.

sujet plus que passionnant. bravo.

Rosie a dit…

Quelle belle sensibilisation que ton article sur les profs qui n'aiment pas leur jobs ou qui le font mal.

J'ai déja enseigné avant d'occuper le poste que je fais maintenant et laisse-moi te dire qu'il y a plein de vérités dans ton texte.

Dommage pour les enfants, ils ne méritent pas cela, et j'ose espérer que ces enfants n'en ressentiront pas trop la malchance d'avoir eu des profs comme cela.

L'enseignement est une vocation et il faut d'abord et avant tout aimer les enfants avant de décider d'occuper un tel poste.

Bon vendredi et bisous de ta p'tite cousine du Québec.

micheline a dit…

Vincent merci pour ta participation à ce débat complexe en effet, tant de facteurs sociaux politiques interviennent pour cerner les responsabilités dans certains malaises de l'éducation nationale; et tant de difficultés à trouver des solutions simples pour y remédier.
pour les billets d'absence: c'est le côté un peu administratif qui t'exaspère. on devrait savoir que ton fils ne s'absente pas pour rien et que les grèves en sont la cause, mais imagine qu'il ait vraiment fugué à la faveur de ces grèves et qu'on ne t'ait pas averti?...Ce fameux principe de précaution , un peu mécanique je l'avoue, met le directeur à l'abri dans tous les cas éventuels, non??
à plus....

Rosie, merci aussi de souligner le c^té vocation indispensable et l'amour des enfants , encore faut-il bien connaître de quels enfants il s'agit et comment ils peuvent se comporter dans le groupe qui forme une classe,d'où une formation sur le tas indispensable aussi . la bonne volonté ne suffit pas toujours.
est-il indiscret de te demander pourquoi tu as quitté l'enseignement pour occuper un autre poste?

Nicole a dit…

J'adore Pennac
Je déteste Polac

Gelzy a dit…

un cas parmi tant d'autres. Magali postule pour être instit, une année en iufm, passe le concours. malgré les bons résultats de l'année recalée à l'oral ( impression que les quotas sont remplis et que les examinateurs ne l'écoutent même pas ) envoyée en remplacement à la rentrée dans le privé. l'horreur. débordée, déprimée, au bord de la maladie, démissionne ... Une fille "saine " d'un milieu agricole qui voulait vraiment s'occuper d'enfants. quel gachis ! personne pour l'aider, ni collègues, ni directeur ... ça m'a fait mal au coeur !