17.11.07

DANS LA RUE...suite..

Merci à tout un chacun d’avoir apporté son éclairage sur un sujet sensible qui ne laisse personne indifférent
Je voudrais seulement essayer de nuancer un certain pessimisme profond sur la nature humaine que j’ai cru percevoir dans les commentaires.
A savoir que la majorité des humains est inéluctablement méchante, bornée dans ses appétits et ses jugements, que l'électeur est incapable de se soustraire aux sirènes de la démagogie et qu'il s'en prend aux autres pour justifier ses bévues au lieu de s'en prendre à lui-même, et qui, le plus souvent ne réclame du temps que pour se vautrer dans les délices de Capoue et que c’est sans remède.
Ces gens des 35 heures+ transports seraient aussi coupables d’acheter un vêtement chinois qu’un artiste qui paye ses impôts en Suisse, aussi coupable de ne pas connaître les manigances de zoé que les préposés aux relations avec le Darfour. Ni plus ni moins. Aussi voraces, aussi égoïstes, bêtes et imprévoyants que ceux qui vendent des centrales nucléaires qui leur retomberont sur le nez s’ils n’ont pas pris la précaution de se faire construire des abris en béton. Ni plus ni moins.
Ils feraient pareil s’ils en avaient les moyens c’est bien cela que j’ai cru comprendre, donc sans remède et se résigner. Je ne suis pas tout à fait d’accord même s’il y a une part de vérité là dedans.
Il y a toujours eu des forts et des faibles et des forts qui asservissent les faibles mais aussi une dignité de certains esprits ouverts qui essaient de transgresser ces injustices, de lutter pour un peu plus de justice et de fraternité et partant plus de paix, et peut-être dans un intérêt bien entendu.
Ce ne sont pas les croquants qui ont fait la révolution, la nuit du 4 août , mais des bourgeois éclairés au siècle des lumières , des Montesquieu, des Rousseau, des Voltaire et plus avant des Montaigne. Ils ont lutté pour leur propre camp c’est vrai mais en même temps pour des idées plus généreuses, valables encore aujourd’hui.
Et il y a eu des luttes sociales qui ont amélioré la condition de certains travailleurs. Et il y a dans les facs et ailleurs bien des jeunes qui réfléchissent sur les problèmes de notre société.
Rien n’est simple ni complètement linéaire.
Peut-être y aurait-t-il, aujourd’hui, une dignité à ne pas se ranger du côté des plus forts, d’avoir un peu de compassion pour ceux qui n’ont que le tort d’être pauvre, sans ouverture sur les grandes mutations de notre temps, sans pouvoir savoir même ce qu’ils bouffent dans leurs emballages de plastique, ni vérifier ce que les média leur serinent à longueur de journée à propos des super produits de consommation ou du super sauveur de notre démocratie.
Travailler pour gagner sa vie et nourrir sa famille comme ce fut de toujours. Mais ce « toujours », ce « travailler » et « sa vie » c’est quoi ?
Travailler où et comment ? dans une petite entreprise artisanale, au fond d’une mine de sel,dans une usine d’armement, à la chaîne ou derrière une caisse de super marché est-ce toujours la même chose ?
Gagner « sa vie » est-ce pour pouvoir se nourrir et nourrir sa famille, ou avoir le moyen de s’acheter une bagnole, ou une super villa au bord de la mer ou un yacht ? des livres, des œuvres d’art.. ? Est-ce la même chose ?
La dignité et la fierté peuvent-elles résider dans la pauvreté ? Heureux les pauvres : un slogan que dieu inventa pour les faire tenir tranquilles, les délices se trouvant dans l’au-delà !. Et plus heureux encore les pauvres en esprit. !
Ni honte ni fierté dans la pauvreté, une circonstance défavorable pour manger bio, pour se faire soigner, pour lire et s’informer, pour se détendre et reconstituer ses forces, pour faire instruire ses enfants dans des établissements choisis, , pour avoir l’ opportunité de choisir son métier.. Si la pauvreté était une occasion d’être digne et fier et heureux cela se saurait et on n’a jamais vu un riche revendiquer ce privilège à part les mystiques qui y voient un moyen de gagner leur paradis.
Et je me répète : avoir le temps de, une condition sine qua non, nécessaire et non suffisante, une première marche pour accéder à autre chose que gagner son pain à la sueur de son front..
Si ce sont les plus forts qui nous dirigent ce ne sont pas forcément les meilleurs et il appartient à ceux qui se sont un peu sortis de la spirale de lutter pour ceux qui ne le peuvent guère, ne peuvent se permettre de se mettre en grève par exemple et qui pâtissent encore en attendant qu’un peu de temps leur soient gagné, que l’instruction, la documentation, les loisirs leur deviennent accessibles sans descrimination de race ou de rang social. Et que la raison du plus fort ne reste pas la meilleure.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

je ne suis pas une spécialiste du commentaire ni de la synthèse, permets-moi simplement Micheline de dire : chapeau pour ce texte ! il est clair, net, précis et tout à mon goût. Il soulève un peu la nostalgie de mes années professionnelles où même si je risque de ne pas en donner l'air, j'ai toujours pensé dans ce sens, en y oeuvrant aussi, dans ma vie tout court également... et surtout, je n'ai jamais fait partie de ceux qui ont eu ce qu'ils souhaitaient, sans trop lever le petit doigt, mais ceci est une autre histoire et nul regret, ni jérémiade !
Bon dimanche à venir en te remerciant encore ...

Marie.l

Brigetoun a dit…

clap, clap, mon amie. J'ajouterais qu'on ne perd jamais son temps, dans la vie à faire co,fiance aux gens à première vue, tout en gardant sa lucidité, parce que les êtres humains sont faibles etque leurs intérêts sont divers. Pour la politique c'est différent parce que nous ne sommes pas seuls en cause - mais sans s'aveugler sur les hommes ou femmes qui portent des idées il faut avoir un idéal et un but (égalité, justice) - le problème est quand les politiques, pris par leurs manoeuvres, qui sont indispensables à l'action, en oublient leur but