17.10.06

Petit bout de quartier

Je finis par le commencement c'est-à-dire par mon petit coin à moi dans ce petit bout de quartier qui fait partie d’un plus grand bout : le quartier de la Folie qui doit son nom à La Folie Henri IV, folie désignant un lieu de divertissement dont les vestiges les plus anciens datent du XIII ème siècle et plus spécialement ici l’endroit où Henri IV recevait ses maîtresses.

Petit bout de quartier que je vois de ma maison

Les plus proches voisins : beaucoup de Portugais ou d’origine Portugaise, parmi lesquels j’ai une amie , des Franco-Turcs, des amis aussi, mais chez qui je ne suis entrée qu’une fois je crois pour éviter qu’on ne m’apporte des chaussons de maison pour remplacer mes chaussures posées devant la porte comme ceux de tout le monde.
Mais j’ai eu des repas à domicile pendant plus d’un mois quand j’ai été opérée , j’ai des friandises en temps de ramadan ou sans ramadan ; retour de mes prunes ou pommes sous forme de spécialités diverses et des sourires en veux-tu, en voilà et des trois enfants de même.
Moi ; pas trop dur le ramadan ?
- si un peu . mais on s’habitue au fur et à mesure …
- pas osé dire pourquoi toutes ces contraintes artificielles alors qu’il en pleut de partout !!
-
Un peu plus loin, des Asiatiques , des Yougoslaves ,des Arabes, des autochtones authentiques, notre ancien facteur et son jardin à la diable, la petite maison de bois en voie de démolition où je déposais mon bébé, le matin, Mamie Rose et ses chiens tapageurs et même un coq chez sa fille qui sonnait un réveil champêtre et joyeux. Je ne l’entends plus, un réveil avec le soleil c’est gênant pour les gens de la ville, mais j’ai encore de temps en temps 2 œufs frais et des nouvelles des enfants , et le petit paquet que la Poste a confié en notre absence et chut !! on donne aussi parfois des signatures illégales de lettres recommandées. Notre factrice connaît son monde.
Ben voilà il ne me reste plus qu’à vous présenter le cœur des activités commerciales :

Le Bar Restaurant, dit pompeusement la Mascotte de l’Europe.
Même si plusieurs propriétaires, s’y sont succédés il n’a guère changé,et n’a pas cessé d’être un centre qui fourmille de vie, de clientèle vers midi et dont les voitures encombrent le carrefour, et…… un fil de mémoire pour moi.
Tout au début c’était la Linda, une Italienne dont le mari m’emmena à l’hôpital un soir pour mon dernier accouchement, et un autre jour vint me chercher avec le bébé sans qu’il nous vienne à l’esprit de demander combien on devait.( mon mari dit que si on a quand même demandé -- pour la forme!!-- C’est elle qui, quand je revenais du travail le soir , et que le dépôt de pain était épuisé, allait dans sa cuisine couper sa propre baguette en deux pour m’en donner la moitié .Ca ,-et une buée me monte aux yeux en écrivant cela - comme dirait Aben, c’était dans le temps !!Pas tellement, la Maria d’aujourd’hui a fait la tarte pour ses clients avec mes pommes tombées , je lui ai imprimé sa carte de vins, aussi jolie que possible, mais elle a refusé que j’ajoute « l’abus d’alcool est un danger pour la santé » elle m’a seulement pris dans ses grands bras en m’appliquant de gros baisers sonores sur les deux joues .
Je ne peux pas tout raconter mais ce n’est pas tout à fait un quartier résidentiel , c’est plutôt un village , un grand village où je crois bien pourtant que nous sommes une des rares maisons sans clôture opaque sur la rue, fusse-t-elle de haie verdoyante !
Je n’ai rien dit non plus du bout de la rue là bas où s’opère quelques rassemblements suspects, de jeunes ( ?),sans laisser autres traces de leurs trafics que papiers gras ou boîtes vides de liquides divers ..un peu plus loin des branches d’un superbe sapin bleu mutilées pour le plaisir ..
Rien n’est parfait

4 commentaires:

Anonyme a dit…

En lisant ce beau billet, je retire le mot "résidentiel" que j'ai employé. C'est en effet la vie d'un charmant village qui se déroule là. J'ai raffolé de vos descriptions où transpirent tant de fraternité et d'amitié.
(euh... pour les détritus laissés par les djeuns... ouf apparemment il n'y a pas de seringues !...)

Anonyme a dit…

Le bourg que tu aimais, tes enfants a vu naître,
Et puis au fil des jours, au fil des ans peut être
A vu des gens partir et d'autres arriver
Certains venant de loin, tous des déracinés
Ont choisi ta banlieue pour travailler et vivre.
Pendant que tu trimais, faisait briller tes cuivres
Certains de tes voisins ont choisi d'autres cieux
Et tu es le témoin du changement des lieux.
Des vergers sont coupés des des barres les remplacent
Les jeunes des quartiers occupent ont envahi la place
on tremble devant eux et leur
nombre croissant
Alors que ton pays n'a plus de paysan.
Après toi, ta maison sera vendue, (peut-être)
ou sans doute agrandie par tes petits enfants
le jardin arboré par une allée de hêtres:
si les immobiliers leur en laissent le temps.

Anonyme a dit…

Laisse aller,, c'est un tango.
Tu es prêtes ma biche?

Les bêlements de l’argentin ne se font plus entendre
Et tandis que de nous, tous les regards s’enfuient
Tous le poids de ton corps qui semble se détendre
Est porté par le mien jusque vers la sortie.


Mais comme a regret notre couple s’avance
Au centre du parquet tu fonds entre mes bras
Notre lutte n’est plus même pas une danse
Et c’est en combattant que le bal finira.

Le reste sur mon blog

Anonyme a dit…

...ça ressemble tellement à la vie de ma campagne.
Je me souviens même avoir été, moi aussi, jeune autrefois dans mon quartier. Et d'y avoir, comme un peu ceux d'aujourd'hui, fait un peu trop de bruit. Sans casser il est vrai mais en sachant des copains qui l'on fait, que je n'ai pas dénoncés.