TERRE GLAISE
Lourde et forte comme une vie
Offerte à la création,
Douce et molle aux doigts d’enfant,
Impure et menacée au soleil des humains
Où s’écaille l’ébauche de leurs rêves violents,
Garderas-tu mémoire des chemins dérisoires
Où nous avons marché, voulu, aimé
Quand dormirons tranquilles
En ton mystère serein ?
Tu fus ma sève, mon feu et ma patience,
L’origine du temps à chacun imparti,
Les formes impétueuses que mes doigts ont pétries,
Ma survivance solitaire,
Mon bon pain pour demain.
Tu fus mon combat et mes défaites,
Le doux linceul de ceux qui nous quittèrent,
Le puits sans fond de mes larmes amères,
Les ornières sans nombre où s’égarèrent mes pas.
Hélas qu’avais-je à faire des combats incertains
Que se font les Idées au ciel platonicien ?
J’étais née de la terre
Pour être jardinière d’une rose éphémère.
M.L. 1996.
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5 commentaires:
L'automne est la saison qui nous amène les sentiments les plus contradictoires ; éclatante est la force de la vie qui se manifeste dans la maturité des fruits, dans l'opulence des récoltes, dans la joie pétillante du vin nouveau ; discrète, dissimulée mais déjà perceptible, la froidure minérale de l'hiver est prête à recouvrir la terre de sa chape glacée ; l'âme de l'homme vacille et se perd entre ces deux pôles opposés, la partition que lui jouent les éléments naturels n'étant rien de moins que le condensé de sa propre vie.
je suis toute contente, ce matin en voyant que mon poème a trouvé résonnance en vous, tous les deux François et Zed , chacun avec sa propre sensibilité et sa manière de l'exprimer ..merci..d'être.
que j'ai aimé ça ! et même tout simplement la préparer, l'humecter, la travailler pour être bien souple pour tous - résultat : on me confiait toujours le boulot
quel plaisir cela doit être de pétrir la terre, je l'ai fait enfant, comme presque chacun, mais plus depuis longtemps, mais je me souviens fort bien de ce contact !
un bien joli poème, imprégné de regrets, de tristesse...
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