15.11.06

DANS LES RUES

GAVROCHE


Tant et tant de temps pour aimer le temps

C’est le titre d’un petit ouvrage que je viens de recevoir
d’une amie de L’APA. : CHANTAL CAMBRONNE
Sous le regard anodin des infinis petits instants de la vie se cache toute une philosophie .
C’est sobre, simple, presque insignifiant, et dit beaucoup de choses


Voici un petit extrait :

Des cris dans la nuit. « Fous le camp, salope de smicarde ! » sous leurs fenêtres, dans la rue étroite, pauvrement éclairée- on se croirait dans un film sur Jack l’éventreur- une porte s’entrouvre, on entend d’autres injures.
Une fille sort, jeune, s’arrête au milieu de la rue, reste quelques instant sans bouger, indécise, puis retourne vers la porte, essaie d’entrer à nouveau dans l’immeuble.
Mais elle ne va pas loin. L’homme l’arrête. Lui, il n’a pas bougé, il est toujours là, derrière, mais ne sort pas. il reste à l’intérieur, se garde bien de se montrer. On ne voit de lui que son bras. Les injures reprennent « : espèce de Rmiste ! »
Ils voient tout. Elle a peur qu’il la battent….elle se penche à la fenêtre, dit qu’elle va appeler la police. L’homme dit « : ils peuvent venir les flics, je m’en fous. » alors elle va vers le téléphone et elle appelle le 17. Elle ne veut pas être responsable d’un drame si elle ne dit rien. Le téléphone sonne longtemps. Enfin une femme répond. Elle dit qu’on va envoyer quelqu’un faire une ronde.
Elle ne saura pas la suite, s’il y a une suite….Voilà ; smicarde est devenue une injure.
Une smicarde est une salope, une pute, quelqu’un qu’il faut mettre à la porte.
« Fous le camp, smicarde ».le vocabulaire n’est pas varié : un seul chef d’accusation suffit…

11 commentaires:

Anonyme a dit…

Elle est triste et laide cette histoire, Micheline ; elle me rappelle aussi cette interpellation en mai 1968 "Va donc étudiant ! " d'automobiliste à automobiliste ... Contexte moins violent mais la même logique.

Petit problème de grammaire et de sémantique :
"Ils voient tout. Elle a peur qu’il la batte(nt)….elle se penche à la fenêtre, dit qu’elle va appeler la police"

On ne sait pas trop bien à qui se rapportent les pronoms ils et elle ;
ils - les autres habitants de la rue
elle - une femme parmi eux.
Je pense qu'il faut lire : "Elle a peur qu'il la batte" et non "qu'ils la battent" car il ne semble y avoir qu'un homme violent dans cette scène ...

Amicalement
François

Anonyme a dit…

Toi, françois, tu vas prendre une vollée de bois vert, comme moi. et tu les auras bien cherchées, la micheline et la volée.
C'est de la sémantique et de la grammaire. Mais c'est aussi des menaces.
Autres accusations: keufs, pigs..
bises micheline

Anonyme a dit…

Vincent, on verra bien ...
Mais je n'ai pas peur ...
Une volée de bois vert venant de Micheline, c'est cadeau ...

micheline a dit…

François, merci pour ta remarque très juste . Ce n'est pas un papier collé et c'est moi qui ai fait la faute en tapant.
donc lire : qu'il la batte
Toujours attentif François, je t'embrasse.

Anonyme a dit…

Oui bien triste histoire et cruelle injure, injuste aussi. SCènes sûrement fréquentes, hélas.

Brigetoun a dit…

oui elle est triste et laide - et flutte que faisons nous de nous ?

Anonyme a dit…

On se sent tellement impuissant à changer les comportements qu'on en culpabiliserait presque.
Pourquoi ces jeunes et moins jeunes qui vivent dans le malheur de la pauvreté ajoutent-ils à celui-là celui de se meurtrir entre eux...?
Le milieu, les habitudes de vie, la violence en exutoire...
Quand aux mots employés, si smigard est devenu une insulte, je crains que le verbe "travailler" signifie bientôt que celui qui s'y colle n'a vraiment aucune fierté...

micheline a dit…

Aben ,oui c'est le guerre celui qui ne travaille pas est une pute, celui qui travaille est un salaud pour l'autre, il lui prend son travail??
je ne sais si le slogan a sa place ici:
"quand il n'y a plus de foin dans les râteliers, les cheveaux se battent"

micheline a dit…

Aben,on en culpabiliserait presque!! non bien sûr tout celà nous dépasse tellement, on peut dire seulement que nous appartenons à une génération où avec un peu de courage et volonté on pouvait encore creuser son trou et que comme toi et moi on est un peu rangés des voitures et que notre regard n'est pas forcément objectif???

Anonyme a dit…

Et moi micheline, tu m'embrasses pas?
Moi si.

micheline a dit…

vincent, mais si mais si je t'embrasse aussi.